Guillevic 2016linoines la renouée aux oiseaux UA-98678848-1

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03 janvier 2017

Artisanat

 

 

 

 

 

Il y a des jours où

Je tape sur mon  clavier sans le regarder

Comme Tigran 

Je ferme les yeux

Les mots font le reste

Quand je les rouvre

C’est une langue étrange

Plein de petites coupures

Il faut remettre en tas

Comme un banquier ou un mafieux

Il faut refaire la somme

C’est là que je me surprends

A être plus riche

ou plus pauvre que je ne le pensais

C’est selon.

20:08 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : tigran hamasyan

02 janvier 2017

retenu pour cette prestation , tu y auras toute ta place.Visages d'une poésie vivante

 

 

 

 

 
VISAGES D’UNE POÉSIE VIVANTE !
> vernissage festif - jeudi 5 janvier 2017 à 18H30
lectures, installation vidéo + grand mix poétique avec DJ Le Chiffre
Commissaire d’exposition -  Stani Chaine
 
Découvrez le propos de cette création sur ce lien 

 

 

 

On néglige trop souvent l'apport profond de la poésie vivante pour nos fragiles destinées. Quand on parle des poètes, on évoque la plupart du temps les morts, les disparus...
Mais il y a, aussi et surtout, ces visages, ces regards, ces sourires pris sur le vif.
Le photographe a l'œil aiguisé, il traduit là l'essentiel.
Ses clichés disent la parole libre,ils indiquent midi à l'horloge de l'humanité.
Et ils nous montrent quelles sont les vraies
voix du renouveau.
 
Thierry Renard
poète & directeur de l’Espace Pandora

06:31 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : polaris, tanguy guezo, stani chaine

01 janvier 2017

A force d'être vent

 

 

 

perché l'aria azzurra
diventi casa
chi sarà a raccontare
chi sarà

ovla kon ascovi
me gava palan ladi
me gava
palan bura ot croiuti

sarà chi rimane
io seguirò questo migrare
seguirò
questa corrente di ali

 

Fabrizio De Andre

 

Je suivrai ce courant d'ailes...

 

Fabrizio De Andre, Luvi De Andre

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

©paolapigani

 

14:11 Écrit par Paola Pigani dans Musique, Poésie, Voyage | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : fabrizio de andre, luvi de andre

21 décembre 2016

La chaise de Van Gogh 2

 

 

 

Il faut tirer fort sur la courroie

Attendre que le moteur soit chaud

Fendre la chair des arbres

Ne pas avoir peur

La tronçonneuse entonne son chant triste

Toute la forêt gémit

La lame tranche

Le silence des arbres

Leur fratrie

Je tire les branches au fur et à mesure

Mon travail d’enfant

C’est là que j’apprends

à me méfier des cimes

 de la chute

A ne pas griffer les autres

Il faut rassembler

Nos bras n’ont pas de fin

Nos jambes restent petites

Mettre en tas

Jusqu’à la cathédrale de feu

Qu’on va s’offrir avant d’aller aux vaches

 

Résultat de recherche d'images pour "van gogh autoportrait"

19:00 Écrit par Paola Pigani dans Poésie, Voyage | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : pigani, van gogh

18 décembre 2016

Gare SNCF

 

 

 

 

Départ un autre jour

A4348

C'est le code guichet

pour ceux qui ne partent pas 

mais qui voudraient quand même 

acheter un laisser-passer pour demain

une trouée dans l'espace  

Départ un autre jour

Repliez-vous sur votre gauche

Ecoutez les tintements numériques

39 n'est pas la température de votre corps

c'est votre numéro de passage

Ne ratez pas votre tour

sous peine de devoir enfiler d'autres perles de patience

Sous peine de sécher comme les autres arbres creux

qui vous font de l'ombre dans la file

cette année commandez une tronçonneuse pour Noël

 

22:35 Écrit par Paola Pigani dans Poésie, Voyage | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : sncf

09 décembre 2016

100 % viscose

 

 

 

Aujourd'hui

je me suis offert un vol d'hirondelles

impression noir sur blanc

sur un t.shirt H et M made in Indonesia

100 % viscose

Ce n'est pas chaud pour la saison 

les oiseaux remuent l'air

sur ma poitrine

et m'empêchent d'étendre les bras

07:46 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : h et m

07 décembre 2016

Les particules fines

 

 

giono,paris

 

 

Viens, venez tous, il n'y aura de bonheur pour vous que le jour où les grands arbres crèveront les rues, où le poids des lianes fera crouler l'obélisque et courber la Tour Eiffel ; où, devant les guichets du Louvre, on n'entendra plus que le léger bruit des cosses mûres qui s'ouvrent et des graines sauvages qui tombent ; le jour où, des cavernes du métro, des sangliers éblouis sortiront en tremblant de la queue. 

 

Solitude de  la pitié. Jean Giono

07:26 Écrit par Paola Pigani dans Des livres, Poésie, Voyage | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : giono, paris

01 novembre 2016

Morte pour la beauté

Cimetière.jpg©paolapigani

 

 

 

Morte pour la Beauté _  je venais à peine

D'être ajustée dans la Tombe

Qu'on a couché Quelqu'un mort pour la Vérité

Dans une Chambre voisine _

 

" Tombée pour quoi?" m'a-t-il soufflé

"Pour la beauté", ai-je répondu _ 

" Moi _ pour la vérité _ Les deux sont Un  _

"Nous sommes Frères", a -t- Il dit _

 

Ainsi, comme des Parents, un Soir réunis _ 

Nous avons papoté d'une chambre à l'autre _ 

Jusqu'à ce que la Mousse ait atteint nos lèvres _

Et recouvert _ nos noms _

 

Emily Dickinson

07:05 Écrit par Paola Pigani dans Poésie, Voyage | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : emily dickinson

31 octobre 2016

La chaise de Van Gogh 1

 

  

Le monde part de tes épaules

pour descendre à tes pieds

que tu laves devant la porte

dans une bassine en émail

une eau de foin

de quoi faire la minestra

mais non, tu la jettes en riant

sur le jasmin qui a toujours soif

tu chantes

Io sono un’povero negro

tu en mets plein tes savates

 

 

 

Tes mains vivantes

Accrochent tout

La force de tourner

les pages du ciel

Même sales

Infléchir aux saisons le rythme du travail

Les mise bas des bêtes, les semis, les coupes de foin, les moissons

 Passer l’endaineuse, la botteleuse, la herse

Chaque jour une maîtresse

 

 

 

 

Extrait d'un recueil en voie d'achèvement   La chaise de Van Gogh.

Où le peintre ne fait qu'une minuscule apparition par le vide de sa chaise.

 

image

 

 

 

La Chaise, photo Roswitha Guillemin

Chambre n° 5 occupée par Vincent Van Gogh les 70 derniers jours de sa vie à l’Auberge Ravoux, Auvers-sur-Oise

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

10:42 Écrit par Paola Pigani dans Des livres, Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : van gogh, roswitha guillemin, paola pigani

29 octobre 2016

Les grandes enveloppes blanches

 Résultat de recherche d'images pour "hommage aux nomades internés 1940-1946"

 

 

Ce matin , je me suis levée pareille au ciel , le même blanc de céruse  et  rien qui donne vraiment envie d'enfiler des collants, rien qui donne vraiment envie de bondir;mais j'avais besoin d'aller en ville, je voulais du pain frais et ce vieux livre de Claude Simon. Avant de sortir, j'ai entendu  le discours du président de la République  à Montreuil Bellay, rendant hommage aux nomades internés en France entre 1940 et 1946. 70 ans après.  

Je me suis refait un café.

Dans le métro, j'ai observé un petit garçon écrire sur la porte, des mots invisibles de la pointe de son doigt . Sans doute , ces mots ne lui disaient-ils rien car il a plaqué son oreille sur le caoutchouc entre les deux ventaux comme pour mieux entendre le bruit des rails.C'est alors que j'ai pensé à Alexienne Winterstein , à Raymond Gurême, tous deux rescapés des camps d'internement. Peut-être  ont-ils plaqué l'oreille eux aussi contre le poste , peut-être y ont-ils cru à cet hommage, à cette reconnaissance de leurs blessures , de leurs humiliations, peut - être ont- ils plaqué l'oreille comme ce petit garçon contre la  porte de leur caravane ou de leur mobil-home pour écouter le bruit de l'histoire quand elle sort des rails.

 Dans la librairie Gilbert, rue de la barre, j'ai croisé Charles Juliet. Nous nous  sommes embrassés, nous nous sommes rappelé notre dernière rencontre au bal des Ardents... mais non c'était à l'anniversaire de Pandora en novembre dernier...  Vous écrivez toujours en poésie? Oui, toujours, il le faut... Il attendait de régler ses achats, pas de livre mais une brassée  de grandes enveloppes blanches.

Il y a des jours qu'on glisserait bien dans une grande enveloppe sans destinataire mais  Raymond Gurême s'avance  vers moi , comme ce soir de novembre 2014 à Lyon.Il ressemble à clown triste, il a l'age de mon père encore vivant.Je suis émue de le rencontrer pour la première fois. Il me montre  les cicatrices qu'il a gardées de ses fuites à travers les barbelés de plusieurs camps d'internement. Son incroyable sourire, je le retrouve dans ce portrait unique réalisé par la photographe Jeannette Gregori dont je salue au passage le très beau travail .

 

( http://www.jeannettegregori.com/galerie/?album=8&gall...

 

 

raymond Gureme, Interdit aux nomades, internement des tsiganes, Charles Juliet, n'entre pas dans mon ame avec tes chaussures,charles juliet,montreuil bellay,internement des tnomades tsiganes©jeannettegregori

 

 

Si nos voix meurent un jour

On accusera le vent

Et les larmes de la terre

ne seront pas les nôtres.

 

 

A Raymond Gurême

 

 

 

 

Interdit aux nomades

 

 Alexienne Winterstein m'a inspiré le personnage principal De N'entre pas dans mon âme avec tes chaussures. paru en 2013 aux éditions Liana Levi.

Tendres pensées vers elle et sa dynastie