03 janvier 2017
Artisanat
Il y a des jours où
Je tape sur mon clavier sans le regarder
Comme Tigran
Je ferme les yeux
Les mots font le reste
Quand je les rouvre
C’est une langue étrange
Plein de petites coupures
Il faut remettre en tas
Comme un banquier ou un mafieux
Il faut refaire la somme
C’est là que je me surprends
A être plus riche
ou plus pauvre que je ne le pensais
C’est selon.
20:08 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : tigran hamasyan
02 janvier 2017
retenu pour cette prestation , tu y auras toute ta place.Visages d'une poésie vivante
06:31 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : polaris, tanguy guezo, stani chaine
01 janvier 2017
A force d'être vent
perché l'aria azzurra
diventi casa
chi sarà a raccontare
chi sarà
ovla kon ascovi
me gava palan ladi
me gava
palan bura ot croiuti
sarà chi rimane
io seguirò questo migrare
seguirò
questa corrente di ali
Fabrizio De Andre
Je suivrai ce courant d'ailes...
©paolapigani
14:11 Écrit par Paola Pigani dans Musique, Poésie, Voyage | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : fabrizio de andre, luvi de andre
21 décembre 2016
La chaise de Van Gogh 2
Il faut tirer fort sur la courroie
Attendre que le moteur soit chaud
Fendre la chair des arbres
Ne pas avoir peur
La tronçonneuse entonne son chant triste
Toute la forêt gémit
La lame tranche
Le silence des arbres
Leur fratrie
Je tire les branches au fur et à mesure
Mon travail d’enfant
C’est là que j’apprends
à me méfier des cimes
de la chute
A ne pas griffer les autres
Il faut rassembler
Nos bras n’ont pas de fin
Nos jambes restent petites
Mettre en tas
Jusqu’à la cathédrale de feu
Qu’on va s’offrir avant d’aller aux vaches
19:00 Écrit par Paola Pigani dans Poésie, Voyage | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : pigani, van gogh
18 décembre 2016
Gare SNCF
Départ un autre jour
A4348
C'est le code guichet
pour ceux qui ne partent pas
mais qui voudraient quand même
acheter un laisser-passer pour demain
une trouée dans l'espace
Départ un autre jour
Repliez-vous sur votre gauche
Ecoutez les tintements numériques
39 n'est pas la température de votre corps
c'est votre numéro de passage
Ne ratez pas votre tour
sous peine de devoir enfiler d'autres perles de patience
Sous peine de sécher comme les autres arbres creux
qui vous font de l'ombre dans la file
cette année commandez une tronçonneuse pour Noël
22:35 Écrit par Paola Pigani dans Poésie, Voyage | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : sncf
09 décembre 2016
100 % viscose
Aujourd'hui
je me suis offert un vol d'hirondelles
impression noir sur blanc
sur un t.shirt H et M made in Indonesia
100 % viscose
Ce n'est pas chaud pour la saison
les oiseaux remuent l'air
sur ma poitrine
et m'empêchent d'étendre les bras
07:46 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : h et m
07 décembre 2016
Les particules fines
Viens, venez tous, il n'y aura de bonheur pour vous que le jour où les grands arbres crèveront les rues, où le poids des lianes fera crouler l'obélisque et courber la Tour Eiffel ; où, devant les guichets du Louvre, on n'entendra plus que le léger bruit des cosses mûres qui s'ouvrent et des graines sauvages qui tombent ; le jour où, des cavernes du métro, des sangliers éblouis sortiront en tremblant de la queue.
Solitude de la pitié. Jean Giono
07:26 Écrit par Paola Pigani dans Des livres, Poésie, Voyage | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : giono, paris
01 novembre 2016
Morte pour la beauté
©paolapigani
Morte pour la Beauté _ je venais à peine
D'être ajustée dans la Tombe
Qu'on a couché Quelqu'un mort pour la Vérité
Dans une Chambre voisine _
" Tombée pour quoi?" m'a-t-il soufflé
"Pour la beauté", ai-je répondu _
" Moi _ pour la vérité _ Les deux sont Un _
"Nous sommes Frères", a -t- Il dit _
Ainsi, comme des Parents, un Soir réunis _
Nous avons papoté d'une chambre à l'autre _
Jusqu'à ce que la Mousse ait atteint nos lèvres _
Et recouvert _ nos noms _
Emily Dickinson
07:05 Écrit par Paola Pigani dans Poésie, Voyage | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : emily dickinson
31 octobre 2016
La chaise de Van Gogh 1
Le monde part de tes épaules
pour descendre à tes pieds
que tu laves devant la porte
dans une bassine en émail
une eau de foin
de quoi faire la minestra
mais non, tu la jettes en riant
sur le jasmin qui a toujours soif
tu chantes
Io sono un’povero negro
tu en mets plein tes savates
Tes mains vivantes
Accrochent tout
La force de tourner
les pages du ciel
Même sales
Infléchir aux saisons le rythme du travail
Les mise bas des bêtes, les semis, les coupes de foin, les moissons
Passer l’endaineuse, la botteleuse, la herse
Chaque jour une maîtresse
Extrait d'un recueil en voie d'achèvement La chaise de Van Gogh.
Où le peintre ne fait qu'une minuscule apparition par le vide de sa chaise.
La Chaise, photo Roswitha Guillemin
Chambre n° 5 occupée par Vincent Van Gogh les 70 derniers jours de sa vie à l’Auberge Ravoux, Auvers-sur-Oise
10:42 Écrit par Paola Pigani dans Des livres, Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : van gogh, roswitha guillemin, paola pigani
29 octobre 2016
Les grandes enveloppes blanches
Ce matin , je me suis levée pareille au ciel , le même blanc de céruse et rien qui donne vraiment envie d'enfiler des collants, rien qui donne vraiment envie de bondir;mais j'avais besoin d'aller en ville, je voulais du pain frais et ce vieux livre de Claude Simon. Avant de sortir, j'ai entendu le discours du président de la République à Montreuil Bellay, rendant hommage aux nomades internés en France entre 1940 et 1946. 70 ans après.
Je me suis refait un café.
Dans le métro, j'ai observé un petit garçon écrire sur la porte, des mots invisibles de la pointe de son doigt . Sans doute , ces mots ne lui disaient-ils rien car il a plaqué son oreille sur le caoutchouc entre les deux ventaux comme pour mieux entendre le bruit des rails.C'est alors que j'ai pensé à Alexienne Winterstein , à Raymond Gurême, tous deux rescapés des camps d'internement. Peut-être ont-ils plaqué l'oreille eux aussi contre le poste , peut-être y ont-ils cru à cet hommage, à cette reconnaissance de leurs blessures , de leurs humiliations, peut - être ont- ils plaqué l'oreille comme ce petit garçon contre la porte de leur caravane ou de leur mobil-home pour écouter le bruit de l'histoire quand elle sort des rails.
Dans la librairie Gilbert, rue de la barre, j'ai croisé Charles Juliet. Nous nous sommes embrassés, nous nous sommes rappelé notre dernière rencontre au bal des Ardents... mais non c'était à l'anniversaire de Pandora en novembre dernier... Vous écrivez toujours en poésie? Oui, toujours, il le faut... Il attendait de régler ses achats, pas de livre mais une brassée de grandes enveloppes blanches.
Il y a des jours qu'on glisserait bien dans une grande enveloppe sans destinataire mais Raymond Gurême s'avance vers moi , comme ce soir de novembre 2014 à Lyon.Il ressemble à clown triste, il a l'age de mon père encore vivant.Je suis émue de le rencontrer pour la première fois. Il me montre les cicatrices qu'il a gardées de ses fuites à travers les barbelés de plusieurs camps d'internement. Son incroyable sourire, je le retrouve dans ce portrait unique réalisé par la photographe Jeannette Gregori dont je salue au passage le très beau travail .
( http://www.jeannettegregori.com/galerie/?album=8&gall...
©jeannettegregori
Si nos voix meurent un jour
On accusera le vent
Et les larmes de la terre
ne seront pas les nôtres.
A Raymond Gurême
Alexienne Winterstein m'a inspiré le personnage principal De N'entre pas dans mon âme avec tes chaussures. paru en 2013 aux éditions Liana Levi.
Tendres pensées vers elle et sa dynastie
17:50 Écrit par Paola Pigani dans Des livres, Poésie, Voyage | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : charles juliet, montreuil bellay, raymond gureme, interdit aux nomades, internement des tsiganes, n'entre pas dans mon ame avec tes chaussures, internement des nomades tsiganes, paola pigani, jeannette gregori