30 septembre 2016
Le repos du poète
Peut-être nos phrases devraient-elles commencer
Par le mot Où
On partirait d’un lieu
Pour arriver nulle part
En passant par personne
11:17 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0)
24 septembre 2016
Casaluna
J'écris depuis toujours. Depuis cette pierre close. Je me trompe. Depuis la pierre me suis trompé avec l'eau et vos syllabes dorées. J'écris depuis cet instant-là. De l’œil penché et de votre corps. Aveuglée pierre close.
J'écris du miroir des pierres closes. Du grand orgue béant de roses même de bleus le ciel. Là dessus. Miroir de toutes choses qui renvoie nulle part de soi. Nous empêche de voir la rose. Son lilas d'autres fleurs. L'éclat de la mort prochaine sur les lèvres de la mère qui nous indispose.
Il n'y a rien dans ce tombeau. Ni dans cette manche que je tiens de toi. Les dents serrées dans l'expression. Sur cet os à ronger. Ce stylo.
Casaluna, Joël Bastard, Gallimard
12:45 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : joël bastard, casaluna
17 septembre 2016
Un très ancien passé de douceur
contemple le ciel pâle de septembre
et relis encore et toujours cette page de Tchekhov
où glisse comme un nuage lent
la tendresse confuse et mélancolique
garde-toi de pleurer (car tu pleures
en pensée seulement tu pleures comme
passe le nuage impalpable entre les
croisillons de ta fenêtre étroite) regarde
le jour bleu pâle de septembre et regrette
ce jour c'est un très ancien jour
d'un très ancien passé de douceur
de misère de détresse de vague espoir
de solitude à peine douloureuse, va
laisse aller le regret vers le ciel de septembre
Jean-Claude Pirotte Faubourg Editions Le temps qu'il fait
20:39 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : pirotte, editions le temps qu'il fait
15 septembre 2016
A mio fratello
07:46 Écrit par Paola Pigani dans Musique, Poésie, Voyage | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : allain leprest, romain didier
14 septembre 2016
Le dedans des murs
©paolapigani
Voir le dedans des murs
Ne nous est pas donné.
On a beau les casser,
Leur façade est montrée.
Bien sur que c'est pareil
Entre nous et dans les murs,
Mais voir apaiserait.
Guillevic
22:25 Écrit par Paola Pigani dans Poésie, Voyage | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : guillevic, la guillotière, lyon
12 septembre 2016
Le pèse monde
Il traverse la nef des livres
Son bateau ne prend pas l’eau
Seule sa peau
Un parchemin de nuit
Où le fleuve revient
Ses mains appartiennent à une femme
Sa main droite plutôt
La gauche au geste
Qu’il espère :
Peser le monde
En révérend
Face au minuscule globe
Retenu à un balancier
Dont on a oublié le nom
Lui et moi.
Pour Nimrod
21:50 Écrit par Paola Pigani dans Poésie, Voyage | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : nimrod, clameurs
10 septembre 2016
Mobilier urbain
Pas plus que tes hardes
Tu ne pourras t'étendre sur un banc au design parfait
Conçu pour un corps assis
Ou plié en deux
Les pigeons c'est pareil
Entre les projecteurs et les pics d'aluminium
Ils en perdent leurs plumes
T’allonger au ras de la rue
Tu ne pourras pas non plus
Ne te reste qu'un lit de rivière
À remonter dans ta mémoire
13:58 Écrit par Paola Pigani dans Poésie, Voyage | Lien permanent | Commentaires (0)
04 septembre 2016
Sous les arceaux
Dans les serres
Le soir est descendu tout droit
Chargé d'odeurs de framboises
Sous les arceaux et les bâches
Ils ont laissé leur corps finir l'été
A présent ils boivent lentement
Leur piwa sur le ponton
Des mobiles-homes cernés de sapins
On en a taillé quelques uns de plus
Pour que leurs yeux ne s'arrêtent pas
au ras de la forêt
Qui cache les saisonniers Polonais
L'air doux comme un vieux chien
sent les saucisses grillées et la poussière du soir
Ils fument une dernière cigarette
Un peu de soleil rouge sous leurs ongles
23:14 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0)
31 août 2016
Du ventre de la terre
©JFGuillermet
Il ne s'appelait pas frère
Il ne s'appelait pas bête
Fils de l'homme peut-être
On ignore qui a laissé choir sa nacelle
Dans l'herbe folle
C'était la saint Jacques
on lui a donné le nom du jour
Lui est resté le gout du lait de brebis
qu'on lui faisait couler en bouche
Il a grandi Jacques, il a forci
A sept ans il tenait fourche et faux et regardait au loin
tomber les nuages de la robe de Dieu
Écrire il n'a jamais su
Trop d'eau dans sa tête disait-on
Il lui manque un vendredi
À 17 ans il a voulu porter chasuble
et paroles dans les prés
Un jour, il s'est glissé dans la chapelle
Les poches pleines d'argile
A craché dans ses mains
A essayé sur la pierre des lettres des bâtons
A dessiné l'enfant inventé de rien
avant la vie après
Frère Jacques né du ventre de la terre
Pour Jean-François Guillermet
22:12 Écrit par Paola Pigani dans Poésie, Voyage | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : guillermet jf, vaux en pré
23 août 2016
Quart d'heure
Une pelletée de cris d'enfants
je me pose là
aujourd'hui
dans ce trou
où il fait chaud et vivant
22:20 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0)