12 août 2015
Ciel de lit
Ciel de lit
Au prix de l'herbe couchée
Au prix de l'ombre
Fermer les yeux
Ouvrir les yeux
Éteindre la lumière?
Essayer voir
Elle est toujours là
Dans sa fondue de nuages
Dans un chuchotement de feuilles et d'ailes
12:04 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0)
10 août 2015
Voyager léger
Si la lame de ton couteau
a la même largeur que ta carte d'identité
tu ne peux pas voler
la lame de ton couteau pourrait atteindre
le cœur d'un autre
mieux vaut jeter l'objet
dans la corbeille prévu à cet effet
et lancer au douanier
ton regard qui tue
12:03 Écrit par Paola Pigani dans Poésie, Voyage | Lien permanent | Commentaires (0)
06 août 2015
Le monde?
Elle est rentrée de sa nage nocturne, moi je ne suis pas descendu en mer.
Comment fais-tu pour sauter les vagues avec ce poids en plus dans ton ventre?
La vie qui est en moi me pousse à sauter. A terre, elle m'alourdit, en mer elle me donne de l'élan.
Aucun corps humain au monde ne sait courir sur les vagues, toi seule y parviens.
Le monde? Elle regarde le ciel dégagé et dit: celui-là?
Le monde pour elle n'est pas l’Asie en face, l'Europe derrière, avec le reste d'océans et de terres.
C'est celui qui enveloppe la nuit, la mer, de petits points de lumière qui montent de l'horizon. La peau d'Irène est couverte de fins poils jaunes, une couche de fleurs de genêts. Son odeur est salée, comme un bateau de pêche.Son nez se plisse pour mieux sentir et ses taches de rousseur couleur de prune se froncent tout autour.
Les yeux d’Irène ne me voient pas. Je suis dans son champs de vision et elle me traverse. Elle ne m'exclut pas, mais son regard ne fixe rien.
Erri De Luca Histoire d'Irène Editions Gallimard
14:58 Écrit par Paola Pigani dans Des livres, Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : erri de luca, histoire d'irène
03 août 2015
En attendant l'orage
23:56 Écrit par Paola Pigani dans Musique, Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : chet baker
02 août 2015
les yeux fermés
Je me couche dans la poussière, les yeux fermés
La nuit sera totale, tant que l'aube
Et le grand jour de ta chair
Ne passeront pas au-dessus de moi
Comme un vol de soleils.
Alain Borne
23:07 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : alain borne
13 juillet 2015
Séance de travail
L'été est une saison
qui en cache une autre
une vie qui se dédouble entre les calories de l'ordinateur
et l'air artificiel du ventilateur
je porte un short en lin vert qui tombe sur mes hanches
et des mots
plus qu'il n'en faut
Sur la table à midi
il faut pousser le bol de lentilles, les tomates au basilic
le verre à moitié vide
faire de la place pour une seule phrase
15:39 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0)
06 juillet 2015
En attendant l'orage
13:44 Écrit par Paola Pigani dans Musique, Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : melody gardot
30 juin 2015
Parfois l'écrivain patauge dans son amertume
16:57 Écrit par Paola Pigani dans Des films, Poésie, Voyage | Lien permanent | Commentaires (0)
28 juin 2015
Sono nata oggi
Comme le temps s'effondre tranquillement dans la poésie.
Yannis RITSOS
06:21 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : ritsos
24 juin 2015
La vie quotidienne
Les humains apprirent à se modérer
c'est pourquoi on les nomma médiocres.
Ils allaient déjeuner à midi,
remplissaient, satisfaits, leur devoir,
dormaient la nuit de bon cœur dans leurs jolis
lits,et le lendemain vivaient
le même cours bien ordonné des
choses et les chemins de fer s'élançaient
avec une vélocité d'airain sur les rails
qui reluisaient bleutés dans le soleil, vers les
lointains, pour atteindre telle
ou telle contrée selon l'horaire.
Filles et garçons s'aimaient mécaniquement,
mari et femme essayaient de se ressaisir;
les bambins sautillaient sagement à l'école,
et les banques publiaient chaque année
les relevés de leurs bénéfices nets.
Pour éviter, à l'étourdie, de prendre feu,
je me maîtrisai moi aussi toujours mieux.
Robert Walser Bern 1924-1933 Editions Zoé
14:48 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : robert walser, editins zoé