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02 juillet 2014

Qui donc nous a retournés de la sorte ...

Qui donc nous a retournés de la sorte que,

Quoi que nous fassions,

Nous avons toujours l’air de celui qui s’en va ?

En haut de la dernière colline, celle qui

Pour une dernière fois lui fait voir toute la vallée,

Il se retourne, s’attarde

-ainsi vivons-nous, faisant sans cesse

 Des adieux.

 

Rainer Maria Rilke, huitième élégie de Duino

 

 

 

12:03 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : rilke

01 juillet 2014

La preuve

 

 

Mieux que l'immédiat

Le jour va et vient

Le jour infatigable

Comme l'araignée encore verte

Qui descend du figuier

Fuit sur ton poignet

Et remonte vers l'infini

Tache d'être là toujours

Entre son fil invisible

Et la preuve qui irrite la peau;

 

Extrait de  Si je demeure (inédit)

 

 

 

07:15 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0)

28 juin 2014

Sono nata oggi

 

 

Sono nata oggi

 

Sono nata oggi

Ho l’età della luce

 

Ho l’età della luce

Che scende sul fiume

 

Ho l’età della luce

Che scende sul fiume

 

Ho l’età della luce

Che scende verso il mare

 

Che risale ai  tuoi piedi

 

Sono nata oggi

 

Ho l’età della luce

Che scende sul fiume

Che scende verso il mare

Che risale ai tuoi piedi

 

 

 

 

06:33 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : indovina, la passe du vent

25 juin 2014

Le monde n'est que le monde

 

 

La mort vient
quand tu es endormi.

Et tu rêveras
Qu’il ne faut pas du tout respirer
que le silence sans un souffle 
est une musique pas si mauvaise que ça, 
tu es petit comme une étincelle, 
et tu t’éteins en cadence.

La mort n’est que la mort. Tu avais 
plus de douleur tenant une rose à la main
et tu sentais plus d’effroi 
voyant son pétale tomber à terre.

Le monde n’est que le monde. Vivre 
c’est vivre. Et mourir c’est mourir. 
Et tout le reste est comme du Bach 
joué un instant 
sur une scie.




Wisława Szymborska, extrait de “Obmyślam świat”, Wołanie do Yeti [L'Appel au yéti, 1957], in Dans le fleuve d'Héraclite, Maison de la poésie Nord-Pas-de-Calais, 1995, page 9. Traduit du polonais par Christophe Jezewski et Isabelle Macor-Filarska.



07:54 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : wisława szymborska

19 juin 2014

Leur chanson lente

 

 

 

Forcer le jour

forcer le matin

 

D'un corps silencieux

faire un corps où s'agitent

les viscères

les rêves d'être meilleur

même si

tous ont leur chanson lente

07:06 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0)

17 juin 2014

Corps étranger

 

 

Ouvrir un livre de poésie

collection de poche

trouver entre deux pages

une pastille antivol

se souvenir que ce recueil

on ne l'a pas volé

faire un pont 

entre les deux poèmes

séparés par ce corps étranger

L'encrier s'est renversé sur la ville

...

Il est si grand le nombre

des choses difficiles

07:02 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : paul de roux

09 juin 2014

Toujours Guillevic

 

 

 

Il y aura toujours une lumière

Pareille à aucune,

Où ce pourrait être l’endroit

Il y aura toujours

A ne pas s’arrêter

Toujours

A ne pas savoir pourquoi.

Il y aura toujours

A rencontrer la bonne lumière,

Celle

Où n’avoir plus rien à perdre.

 

Eugène Guillevic

 

 

 

07:51 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : guillevic

02 juin 2014

Mother where are you ?

 

 

 

 

 

 

Mère en allée vers l'outre-ciel de son enfance

sur l'autre versant de sa mémoire

 

douleur intacte comme le pane al latte

retrouvé au fond de son congélateur

 

comme les fleurs patientes contre le mur

que sa main ne peut atteindre...

12:33 Écrit par Paola Pigani dans Musique, Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : tigran hamasyan, ines roman pigani

29 mai 2014

Quelque chose de Johnny

12:11 Écrit par Paola Pigani dans Musique, Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : halliday

28 mai 2014

Nous ferons du jour plus tendre

 

 

Il y a quelqu’un

Dans le vent. Sa main se venge

Sur les murs et les arbres.

-Corps humains que l’on palpe,

Corps qui suent :

Rien que ces corps

Devant la peur, devant le froid

Et l’avenir.

 

Et si l’étang se lève, libidineux,

Il n’aura pas raison

De notre calme ;

Nos mains, qui caressent les femmes,

Sauront l’atteindre et lui percer le ventre.

 

Nous construirons.

 Nous liquiderons la peur. De la nuit,

Nous ferons du jour plus tendre

 

Et nous n’aurons besoin

Que du toucher des peaux

 

 

Guillevic  . Terraqué

08:50 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : guillevic