26 février 2014
Un corps infini
Nous avons défait les siècles
En nous incarnant au monde,
Nous découvrant un corps
Infini, mais unique.
L’ombre s’est refermée
Derrière notre dos,
De rien, nous sommes devenus
Des hommes pour un temps immense.
25 février 1946 Pier Paolo Pasolini
06:54 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0)
21 février 2014
Un été
07:46 Écrit par Paola Pigani dans Musique, Poésie, Voyage | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : chet baker
08 février 2014
La vie augmente
09:39 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : guillevic
02 février 2014
Chanter dans la douleur
Prendre le temps. Apercevoir une faille dans le mur de l’angoisse.
Découvrir une fente habitée par le lierre. Peindre le mot horizon sur une feuille. Épeler lettre à lettre sans comprendre. Rouler la langue dans la salive des images. Chuchoter leurs noms. Attendre avant de baragouiner, avant de chanter, avant de partir. Ou encore. Apercevoir une fêlure dans l’obstacle. Définir la nature de cet obstacle pour ne plus souffrir. Ne plus joindre les lèvres de la blessure, ne plus cacher les plaies. Chanter dans la douleur pour surseoir à la mort.
Verrouiller la montée des larmes.
Époustoufler la grande faucheuse, l’emberlificoter. Ne jamais croire à tort et travers les liens avec le vif.
Pouvoir avoir la main plus offrante que la tueuse, crayon entre les doigts à l’orée du poème. Créer l’aurore et la venue du jour.
Michaël Glück
Cette chose-là, ma mère… Editions Jacques Brémond
07:17 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : mickaël glück
26 janvier 2014
Noir et blanc
Le chien de Thomas Vinau
Lèche l’hiver à la fenêtre
Dans la maison une mandragore nait
Sur le sol on voit du lait renversé
Le poète aussi a ses nuits blanches
Et le jardin ses abîmes
Ses revers de fortune
Canalisations ventre à l’air
Châteaux d’enfant
Fondus dans l’herbe haute
Le chien a peur de tout
Sauf des gens de passage
Qui aiment le noir tendre
De son pelage et de son maître.
05:08 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : thomas vinau
07 janvier 2014
Mon travail obscur
Il y a maintenant
Dans mon travail obscur
Je ne sais quoi
De massacrant
Qui s’obstine et qui dure
La pendule remarche
Et le bruit de la rue
Me revient comme avant
Mais ce n’est pas
Non ce n’est pas
Le même sang qui coule
Le même homme qui va
Et moi je ne suis plus
La chambre d’autrefois
Suis-je folle ? On dirait
Que moi aussi je marche
A présent comme une ombre
Qui a trouvé son pas
Georges Haldas
07:32 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : haldas
16 décembre 2013
Entre les bruits du monde
07:30 Écrit par Paola Pigani dans Musique, Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : chet baker
26 novembre 2013
Guillevic toujours
©paolapigani
Prenons acte de l'horizon,
Faisons-le moins cruel
Qu'il n'est le plus souvent.
Guillevic
15:22 Écrit par Paola Pigani dans Poésie, Voyage | Lien permanent | Commentaires (0)
24 novembre 2013
Le bleu s'est levé
Le bleu s’est levé dans le coin de la chambre
Personne ne sait où elle ira chercher la lumière
qui a manqué à son réveil.
08:17 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : truphémus, .
31 octobre 2013
Il y a des poèmes
Il y a des poèmes qui ne se nourrissent ni de roses ni d'oiseaux, qui ne boivent pas la rosée des fleurs, qui ne se penchent pas sur la source, qui n'aiment pas les jeunes filles à l'instant du bourgeon.
Ils ont un visage dur et une odeur d'hiver qui dédaignerait la neige.
Ils parlent de chevaux, de labours, d'humbles herbes, d'enfants sans jouets.
L'amour y semble caché mais apparait soudain aux trous de l'étoffe avec son insolent éclat de toujours.
Ils sont avides comme des rustres.Ils ont de grosses mains.Leur rire est triste.Ils grelottent.Ils ont faim.Ils donnent à manger.Le sang coule d'eux, frais, rouge et vite noir, luisant comme un long regard échappé.
Les poèmes qui ne se nourrissent si de roses ni d'oiseaux ont une santé à briser le monde.
Il leur arrive de montrer vraiment l'intérieur du corps qui est rouge et l'intérieur de l'âme qui est noir et vide.
Alain Borne
08:33 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : alain borne