07 avril 2013
il fait escale sur une digue de givre
Il fait escale
Sur une digue de givre
Déracine un outil
Gifle le froid de l’hiver
Sa cavalerie s’épuise
Les pare-brises éclatent
Ses guerres rongent le ciel
L’ange s’écrase sur la tôle
09:29 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0)
06 avril 2013
L'enfant voyage à cru
Derrière la grange
Un lilas
Des épaves de voitures
L’enfant voyage à cru
Tangue dans l’herbe
Les banquettes éventrées
Sentent le chien mouillé...
Extrait de Si je demeure ( à paraître)
11:29 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0)
28 mars 2013
Le jour revient
Le jour revient
à entête grise
tu n'es qu'une étoffe jalouse
à vouloir étouffer cette lumière
surgie de nulle part.
Paola Pigani. Indovina
09:36 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0)
26 mars 2013
Sur les traces de Luc Bérimont
©paolapigani
Quelques kilomètres avant Angoulême
De la vitre du train, on aperçoit Magnac sur Touvre
Petits mouchoirs d'herbes trempés dans l'hiver...
Je n'ai plus le goût de chercher
Si ton absence m'est écharde
Ni si je reproche à mes mots
de dire moins qu'ils n'ont en eux.
Aimer est un cercle de craie
hors duquel tout devient froidure.
08:09 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0)
24 mars 2013
Pour écarter la mort
Ne pas laisser la fin du jour
Surir avec le lait des lèvres
Retenir un arbre, un parcours
Une eau simple qui bat tambour
Sur la terre emplumée de fièvre
Retenir un faisan, du feu
Un cabaret mangé d’averses
Retenir un prunier d’altesse
Une femme, nue dans ses yeux
Retenir un ami parjure
Un enfant qui lèche son doigt
Gagner sur la mort pas à pas
Au jeu de charnelle mémoire
Sauver un pain clair, une armoire
Oublier que l’on n’étreint pas
Refermer ses bras sur la brume
La neige où brûlent les oiseaux
Retenir le bruit d’une enclume
Et le mêler à ses marteaux :
Marteau du sang, marteau des phrases
Marteau des visages perdus
La vie nous fend de son sillage
Et ne nous ferme jamais plus.
Luc Bérimont
12:57 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bérimont
23 mars 2013
Attesa
C'est déjà demain !
Dimache 24 mars
cabaret poétique
au PÉRISCOPE (13 rue Delandine 69002 LYON, métro Perrache, juste entre les deux prisons vidées de leurs prisonniers !).
Cela réunit Patrick DUBOST, Jean-Marc FLAHAUT, Jean-Jacques NUEL, Florentine REY & Pierre SOLETTI.
Entrée GRATUITE (sous réserve d’une inscription pour l'année au Périscope de 2 €, si vous ne l’avez pas déjà souscrite).
©paolapigani
12:56 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cabaret poètique, flahaut, dubost, nuel
14 mars 2013
Aujourd'hui le ciel claque
Aujourd’hui le ciel claque
Comme un drap blanc
Sur la ville assoupie
Je voudrais te lire
entre mes lignes
Sentir tes silences
dans mes poches
et ton corps
pour écraser ce temps
Gonflé d’orgueil
Ce temps qui ne passe pas
Qui laisse au fond des verres
Le sel de nos salives
le sel de nos bouches
Quand le jour passe
de l’une à l’autre
Au fond des verres
casse ce qui transparait
le cristal de l’absence
la soif plus belle que tout.
Paola Pigani. Indovina.
09:25 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0)
13 mars 2013
obeir au jour
Entre mes yeux
toute chose vue
une aube
son verbe clair
dans la vanité de midi
le couteau sur le formica
contre la carafe
le sûr désir
d'obeir au jour.
Paola Pigani. Le ciel à rebours. Editions Les Presses Littéraires.
11:27 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0)
11 mars 2013
Printemps des poètes
Dans le cadre du Printemps des poètes,
et leur Collection Poésie dirigée par Frédérick Houdaer.
À l'honneur, lors de cette soirée, les auteurs
05:23 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : jean baptiste cabaud, magali mélin
10 mars 2013
Chronique d'une journée moyenne
Doucement tu laisses ruiner les vergers d’octobre, l’ocre verdit des pruniers et des trembles, les rives argentines de la rivière sous les pluies pleines de silence. On partira pour Lisbonne ou Turin. On verra le jet d’eau des marbres et des églises, de beaux ciels en abîmes. Autour de nous, pas pressés, tout serré, petit vrai grand rêve d’après-midi d’instants d’automne qui étonnent. Le vent coule croisé sur la route et le rose carmin d’un charme bleuit la treille. On traversera le pays où quand quelqu’un meurt on enterre son nom dans un grand pré dormi par les fleurs. On versera le vin et les frêles notes d’un piano feront trembler l’ivoire odalisque des salles. Au creux du ciel ocre doux bruiné on verra le Livre. Les sons vifs et contristés qui prédisent les magies du lendemain. Sur une route brève, dévorée de bruyères et d’édifices dans l’air, on verra Rappalo et les Cinque Terre, la Tentation de Saint Antoine peinte par Brueghel dans la petite église de Gênes. La mer et les terrasses laisseront passer dans le soupir du vent, le prodigieux musicien, le savant au fauteuil sombre, le promeneur sur la jetée qui sent le clair déluge sourdre des prés, stylistes incomparables parcourus par les doigts électriques et bleus du silence.
Patrick Laupin. Chronique d’une journée moyenne. Editions La rumeur libre.2012
Patrick Laupin sera aujourd'hui au
Périscope 13 rue Delandine Lyon 2
de 17h à 19h30
« De vieilles ombres sont de retour et nous fixent sans trembler. »
Patrick Chamoiseau
Ouvrir et lire un nouveau livre de Patrick Laupin, c’est comme ouvrir une nouvelle fois les yeux, et c’est surtout naître puis grandir à la vie. Patrick, une fois de plus, avec Chronique d’une journée moyenne, nous renvoie sans ménagement à notre propre réalité. Ses mots, murmures ou cris, poèmes ou chants, mettent en lumière une vérité fragile ou perdue, mais une vérité blessée et crue. Patrick Laupin est sûrement l’une des voix les plus singulières, et donc l’une des voix les plus précieuses, de ces temps de confusion extrême et de libéralisme sauvage. Sa Chronique répond à la tourmente avec authenticité et profondeur. Patrick est totalement libre de sa parole et du choix de ses actes. Ses fragments se situent au bord de l’abîme, à mi-distance de la prose éclairée, inspirée et légère d’un Christian Bobin, et de l’écriture devenue presque silencieuse mais tellement vitale d’un Bernard Noël. Entre les deux, et à mi-voix, son cœur balance. Entre mystique à l’état brut et révolte ordinaire. Entre tendresse infinie et complète désobéissance. Les livres de Patrick Laupin sont nécessaires comme le bon pain et le vin couleur sang. Son œuvre, tellement essentielle à mes yeux et fatalement à mon goût, résiste à l’usure environnante et témoigne de ce que nous sommes, hommes du désir, à la fois énergiques et impuissants… Oui, oui, j’ai dit : énergiques et impuissants ! En témoignent, simplement, ces deux courtes phrases tirées de son Petit Traité des barbaries banales : « Dans le songe creux hésitant on parle tout seul dans le vent. Le début et la fin semblent tenir en un seul mot. »
Thierry Renard
07:11 Écrit par Paola Pigani dans Des livres, Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : patrick laupin, la rumeur libre, thierry renard