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17 octobre 2012

Si je demeure

 

 

 

 

Sous les arbres

Serrés comme des cordes

La lumière peine

Mais donne ses fruits

À qui veut bien les rendre

 

 

 

L’immensité vacille

Le noir dévore

La vie crie entre le puits

Les arbres

Les rires en somme

Au fond du jardin

Les peaux se froissent

Les verres se vident

La maison tendre et transparente

Nourrit son lointain

 

 

 

L’enfant terrasse ses regrets

Dans l'alcôve

Personne ne le jalouse

Il pare au moins pressé

Écrit de gauche à droite

Dans la doublure de la vie

 

 

 Paola Pigani

 

Extrait du recueil inédit Si je demeure

08:52 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0)

14 octobre 2012

Winfried Veit

 

 

 

Un ange nerveux parfois nous guette

Et s’éprend du vide autour de nous

Tendu comme douleur

Dans son élan de flamme bleue

Il est la chair et l’espace

 De nos adieux


Paola Pigani

08:30 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : winfried veit

10 octobre 2012

Guillevic toujours

 

 

 

On va vous dire :

C’est quand on était

 

Au milieu des hommes

A faire autre chose.

 

C’est quand on était

Avec ces hommes

 

Jusqu’à bout de souffle

A pousser plus loin,

 

A boire avec eux

Et à rire aussi,

 

Que ça s’est ouvert

Et qu’on est entré.

 

On va vous dire :

On y est allé.

 

On s’est assis dans la pierre,

C’est-à-dire dans toutes.

 

Et dans la fleur on est resté,

Même dans la tige.

 

Dans cette invraisemblable lune

Avec son flux.

 

Dans le nuage on aurait pu,

Mais c’était pâle.

 

Dans l’oeil du perdreau

Comme dans l’étang,

 

On a été

On y a vu.

 

On sait ce que c’est :

N’être pas dehors.

 

Eugène Guillevic Gagner

18:33 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : guillevic

06 octobre 2012

Pas même un souffle

 

 

 

 

Quel monde nous a jetés

L’un contre l’autre ?

Serrés si fort

Au point de sentir

Contre ma joue

Le mouvement de ton œil

Sous la paupière

Un battement aveugle

Contre ma peau

Pas même une feuille de papier

Ne pourrait glisser entre nos deux corps

Pas même un souffle

Pas même la vie

Quand elle ment.


Paola Pigani

 

18:15 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0)

20 septembre 2012

Forum des langues cabaret poétique

 

 

 

16eme cabaret.jpg

21:08 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cabaret poétique, forum des langues

01 septembre 2012

septembre

 

 

 

 

 

Les jambes des filles sont dorées en septembre
Le fleuve sur sa tranche de bleu ouvre la ville
La vie, la même, reprend son cours
Avec les mêmes ou presque
(d'ici on part aussi discrètement qu'on arrive
le cimetière, il est vrai, met au large et au calme)
Comme septembre est bleu!
Et tout compte fait
ô touchante espèce!
Que d'ardeur à vivre
Que de oui
Que de sourires.

Gabriel Le Gal

10:08 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : gabriel le gal

27 août 2012

Tu pourrais être ce voyageur

 

 

 

 

 

Tu dois quitter ce jour si clair

 

Oublier l’éternité

 

Qui tremble dans ces bruissements d’arbre

 

Ton sang pagaie dans ton corps d’avant

 

Tu dois dire merci à ceux là

 

Lever les pièges un à un

 

Dans les bouches des femmes

 

Tu traverses ta rue

 

 Tes yeux s’enfoncent là où

 

L’ouvrier turc casse l’asphalte

 

Au marteau piqueur

 

Tu vois son visage secoué

 

Plus paisible pourtant

 

Qu’un pain sur la table du soir

 

Tu pourrais être un voyageur

 

Aller vers le fleuve

 

Traverser un pont

 

Quitter ce jour si clair

 

Mais tu dois regagner ta vie

 

Par l’arrière

 

Trouver la serrure rouillée

 

La  porte   qui a bu tous tes automnes

 

Tu n’aurais qu’un coup d’épaule à donner

 

A l’intérieur il n’y aurait pas de lampe

 

Pas d’éclair dans ta mémoire

 

A peine quelques objets latents

 

Un verre vide et ses traces de lèvres


Paola Pigani


Texte lu à Lyon lors du festival Paroles Ambulantes organisé par l'espace Pandora en octobre 2011.

 

 

 

 

 

18:08 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : voyageur, paroles ambulantes, lyon

25 août 2012

Rimbaud

Rimbaud by J.Kuczynski.jpg

 

L'âcre amour du vieux gosse toujours en filigrane...

17:56 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : rimbaud, joëlle kucksynski

22 août 2012

A pas de cheval

 

Enfant tu buvais des grenadines

Des menthes à l’eau

Aujourd’hui

La tristesse coule dans ta gorge

Sans glaçon

Tu écoutes une femme

Marcher dans la rue

A pas de cheval

Ses talons te martèlent le cœur

Tandis qu’une autre  sur ta peau

Voit le poème du jour.

 

Paola Pigani

 

 

17:51 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0)

21 août 2012

Rimbaud from Georgia

 

 

 

Une ambolie dans un cœur d’été, un caillot, un noyau

Je marche en aveugle dans le flot des voyageurs

Sous terre Métro Bellecour

Il m’interpelle, Il est grand

Des yeux nés de l’ombre

A son bras, une femme perdue

A l’autre, une béquille

A du mal à mettre un mot devant l’autre

Un pas devant l’autre

La femme enceinte jusqu’à la gorge

Parle, essaie quelques miettes d’anglais

We’re Russian , from Georgia

I’m a veteran...Tchechen war

I love France dit l’homme à la jambe invisible

Le voyage commence là

Je  leur dis suivez-moi

Trio andante

Ma non troppo

Une rame arrive

Une autre part

Entre les deux il faut chercher

Par où la France ?

Victor Hugo  ?

Le grand Charles le petit Napoléon ?

Par où l’été ?

La Georgie est loin

Où l’on plante encore des enfants dans la chair des femmes

La Tchétchénie est loin où l’on saute sur des obus

L’homme qui marche comme un oiseau

N’a pas besoin du vent pour vaciller

Dans l’escalator, il chancelle

Tombe dans mes bras

Que faut-il faire de la jambe invisible ?

De l’enfant invisible ?

L’escalator s’élève

L’homme retrouve son équilibre

Là-bas, il court encore

Georgia ,Georgia

I love Paris, Esmeralda

dit-il encore

en disparaissant

Dans le wagon suivant.

 

Paola Pigani

 

17:49 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : rimbaud, georgia