14 octobre 2012
Winfried Veit
Un ange nerveux parfois nous guette
Et s’éprend du vide autour de nous
Tendu comme douleur
Dans son élan de flamme bleue
Il est la chair et l’espace
De nos adieux
Paola Pigani
08:30 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : winfried veit
10 octobre 2012
Guillevic toujours
On va vous dire :
C’est quand on était
Au milieu des hommes
A faire autre chose.
C’est quand on était
Avec ces hommes
Jusqu’à bout de souffle
A pousser plus loin,
A boire avec eux
Et à rire aussi,
Que ça s’est ouvert
Et qu’on est entré.
On va vous dire :
On y est allé.
On s’est assis dans la pierre,
C’est-à-dire dans toutes.
Et dans la fleur on est resté,
Même dans la tige.
Dans cette invraisemblable lune
Avec son flux.
Dans le nuage on aurait pu,
Mais c’était pâle.
Dans l’oeil du perdreau
Comme dans l’étang,
On a été
On y a vu.
On sait ce que c’est :
N’être pas dehors.
Eugène Guillevic Gagner
18:33 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : guillevic
06 octobre 2012
Pas même un souffle
Quel monde nous a jetés
L’un contre l’autre ?
Serrés si fort
Au point de sentir
Contre ma joue
Le mouvement de ton œil
Sous la paupière
Un battement aveugle
Contre ma peau
Pas même une feuille de papier
Ne pourrait glisser entre nos deux corps
Pas même un souffle
Pas même la vie
Quand elle ment.
Paola Pigani
18:15 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0)
20 septembre 2012
Forum des langues cabaret poétique
21:08 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cabaret poétique, forum des langues
01 septembre 2012
septembre
Les jambes des filles sont dorées en septembre
Le fleuve sur sa tranche de bleu ouvre la ville
La vie, la même, reprend son cours
Avec les mêmes ou presque
(d'ici on part aussi discrètement qu'on arrive
le cimetière, il est vrai, met au large et au calme)
Comme septembre est bleu!
Et tout compte fait
ô touchante espèce!
Que d'ardeur à vivre
Que de oui
Que de sourires.
Gabriel Le Gal
10:08 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : gabriel le gal
27 août 2012
Tu pourrais être ce voyageur
Tu dois quitter ce jour si clair
Oublier l’éternité
Qui tremble dans ces bruissements d’arbre
Ton sang pagaie dans ton corps d’avant
Tu dois dire merci à ceux là
Lever les pièges un à un
Dans les bouches des femmes
Tu traverses ta rue
Tes yeux s’enfoncent là où
L’ouvrier turc casse l’asphalte
Au marteau piqueur
Tu vois son visage secoué
Plus paisible pourtant
Qu’un pain sur la table du soir
Tu pourrais être un voyageur
Aller vers le fleuve
Traverser un pont
Quitter ce jour si clair
Mais tu dois regagner ta vie
Par l’arrière
Trouver la serrure rouillée
La porte qui a bu tous tes automnes
Tu n’aurais qu’un coup d’épaule à donner
A l’intérieur il n’y aurait pas de lampe
Pas d’éclair dans ta mémoire
A peine quelques objets latents
Un verre vide et ses traces de lèvres
Paola Pigani
Texte lu à Lyon lors du festival Paroles Ambulantes organisé par l'espace Pandora en octobre 2011.
18:08 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : voyageur, paroles ambulantes, lyon
25 août 2012
Rimbaud
L'âcre amour du vieux gosse toujours en filigrane...
17:56 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : rimbaud, joëlle kucksynski
22 août 2012
A pas de cheval
Enfant tu buvais des grenadines
Des menthes à l’eau
Aujourd’hui
La tristesse coule dans ta gorge
Sans glaçon
Tu écoutes une femme
Marcher dans la rue
A pas de cheval
Ses talons te martèlent le cœur
Tandis qu’une autre sur ta peau
Voit le poème du jour.
Paola Pigani
17:51 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0)
21 août 2012
Rimbaud from Georgia
Une ambolie dans un cœur d’été, un caillot, un noyau
Je marche en aveugle dans le flot des voyageurs
Sous terre Métro Bellecour
Il m’interpelle, Il est grand
Des yeux nés de l’ombre
A son bras, une femme perdue
A l’autre, une béquille
A du mal à mettre un mot devant l’autre
Un pas devant l’autre
La femme enceinte jusqu’à la gorge
Parle, essaie quelques miettes d’anglais
We’re Russian , from Georgia
I’m a veteran...Tchechen war
I love France dit l’homme à la jambe invisible
Le voyage commence là
Je leur dis suivez-moi
Trio andante
Ma non troppo
Une rame arrive
Une autre part
Entre les deux il faut chercher
Par où la France ?
Victor Hugo ?
Le grand Charles le petit Napoléon ?
Par où l’été ?
La Georgie est loin
Où l’on plante encore des enfants dans la chair des femmes
La Tchétchénie est loin où l’on saute sur des obus
L’homme qui marche comme un oiseau
N’a pas besoin du vent pour vaciller
Dans l’escalator, il chancelle
Tombe dans mes bras
Que faut-il faire de la jambe invisible ?
De l’enfant invisible ?
L’escalator s’élève
L’homme retrouve son équilibre
Là-bas, il court encore
Georgia ,Georgia
I love Paris, Esmeralda
dit-il encore
en disparaissant
Dans le wagon suivant.
Paola Pigani
17:49 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : rimbaud, georgia
14 août 2012
Outre le bleu
Outre le bleu
Avant les mots
Avant les yeux ouverts
Le ciel
C’est toujours
Pour ceux qui naissent
L’air des vivants
Monte et descend
Le seul voyage
Après les mots
Outre le bleu
Si je meurs
Je veux
Un ciel
Blanc de février
Le vol d’une alouette
Si je demeure
Paola Pigani
12:23 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0)