12 juillet 2013
Le tout le rien
Dans la mesure où
nous sommes loin
d'être cendres
Dans la mesure où
le temps encore
nous enlace
Dans la mesure où
me comblent
le tout le rien
je préfère vivre
de peu.
Paola Pigani Indovina
16:22 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0)
30 juin 2013
Un homme, c’est bien autre chose
©kucksynski
Parce que tout de même, un homme, c’est bien autre chose que le petit tas de secrets qu’on a cent fois dit. Bien autre chose, en deçà et au-delà de l’histoire qui le concerne, comme un pays sans frontière, et l’horizon ne tient la longe qu’aux yeux.
C’est un pays rêvé quand on ne rêvait pas encore, et c’est le rêve d’un pays qui vous mène quand tout dort, quand on est soi-même endormi. Au réveil, ça vous colle à la peau. Çà vous remplit et ça vous vide tour à tour. La plénitude et le manque, systole, diastole, flux, reflux, qui font aller l’homme comme la mer, d’un bord à l’autre de lui-même.
Parce qu’un poète, c’est toujours un pays qui marche, dressé comme une forêt, et traînant dans sa langue une terre d’exil, un paradis d’échos.
Guy Goffette. Verlaine d’ardoise et de pluie. Gallimard 1996.
14:45 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : verlaine, goffette
24 juin 2013
La chambre vide
La chambre vide
Le moment où la nuit pénètre le jour
est invisible
comme les deux corps qui s'aiment et s'oublient.
De longs silences les traversent
plus musique que la plus pure musique,
un espace pour disparaître et demeurer pourtant.
Ils ne savent que l'instant
qui n’en finit pas d’être l'autre,
ils ne savent que le sang dans la lenteur des mains,
dans la moiteur de l'impossible
le lent éclair qui trace et foudroie leur image.
Jacques Ancet
14:23 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : jacques ancet
22 juin 2013
Constellation
Deux ados
L’un petit jogging bleu
Une bande blanche tout au long de sa jambe
Un écouteur coincé au dessus de l’oreille
Laissant le conduit Open
L’autre plus grand en jean clair
Chacun leur tour
Ils crachent sur le quai
Rame suivante : temps d’attente 4 minutes
C’est dimanche
Leur constellation compte 16 crachats
Ce qui nous en fait 1 toutes les 2 minutes
Multipliés par 2
Paola Pigani
08:06 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0)
11 juin 2013
Quand il n'y aura plus de lumière...
Jusqu'à la fin-parlez.Qu'ils ne sachent pas combien vous avez pitié d'eux.
Jusqu'à la fin-cachez leur les nouvelles fissures dans les murs, dans les nuages, dans les silences, dans l'ombre du figuier mort.
Ne leur dites rien des morts-et des vivants, encore moins.
Inventez- n'importe quelle raison
pour qu'ils rebroussent chemin le plus vite possible;
et qu'ils laissent tout tel quel:
les feuilles, les oiseaux, les dimaches, les caresses, les manuscrits mal ficelés sous la table (...)
Casimir Prat Tout est cendre Le dé bleu 1995
11:20 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : casimir prat
09 juin 2013
Faire son marché...de poèsie
©paolapigani
11:40 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : paris, marché de la poèsie
03 juin 2013
Colombus Circus
Colombus Circus au pied de la tour CNN
un homme seul au milieu du jour
il ressemble à Van Gogh
ses chaussures béantes prés de la statue
de Christophe Colomb
Ses pieds nus libres
Ce vendredi 26 aout 2011
12h43 76° Farenheit
Une oriole de Baltimore dans le ciel d’orage
Hurricane Irene approche
L’homme et l’oiseau n’attendent rien.
Paola Pigani Indovina
08:49 Écrit par Paola Pigani dans Poésie, Voyage | Lien permanent | Commentaires (0)
25 mai 2013
Mangé nos restes
J’ai mangé nos restes
saisi une par une chaque miette
de pain sur la table
Respiré l’odeur de nous
Dans cette chambre étrangère
replié le ciel d’hier
Ecrit ces mots sur un post –it
Glissés dans la poche de mon jean
Levis San Francisco 28-30
Tout est passé dans la machine à laver
Sur les fragments de papier humide
Retrouvé seulement
Ces mots
Pain Nous Ciel Hier
Paola Pigani Indovina
12:08 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0)
21 mai 2013
Le costume de Diego
Frida Khalo en 1939
endosse le costume de Diego
Coupe sa natte noire
Son corps ses cheveux
flottent longtemps
Dans la nuit Mexicaine
New York - Moma aout 2011
La jeune femme qui surveille
la salle des Picasso
Porte aussi un costume
trop grand pour elle
Noir sur son corps noir
Elle ne fait d’ombre à personne.
06:29 Écrit par Paola Pigani dans Poésie, Voyage | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : frida khalo, new york
16 mai 2013
Camarades poètes
Ils piaffent les camarades poètes
Dans les écuries du réel
Où pissent des enfants cambrés de rire
Où des femmes traversent
les murs
Sur leurs talons aigus
Tout ce qui chantait
ne chante plus
Ce qui mordait
ne mord plus
Le chant des Assedic
Le chant des partisans
Le goutte à goutte SMIC et RSA
Les camarades poètes
Se reconnaissent-ils entre eux ?
On ne sait plus rien
Depuis que l’un d’entre-eux
A crié en pleine rue
Je veux mourir de vivre
Depuis qu’on a exhumé le corps d’un autre
Mort il y a 40 ans pour y trouver des substances toxiques
Status et cumulus en nombre aujourd’hui
Sur le ciel de France
Importantes précipitations
sur les régions Bretagne, Rhône-Alpes
Le poète survivant
N’a pas mis ses chaussures neuves aujourd’hui
Il ne sait pas encore
En descendant dans la rue
Qui des nuages ou du trou à sa semelle
Va dévier sa trajectoire.
Paola Pigani
Texte lu le 8 avril 2013 au Cédrat
avec Le syndicat des poètes qui vont mourir un jour
10:31 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0)