Guillevic 2016linoines la renouée aux oiseaux UA-98678848-1

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

12 juillet 2013

Le tout le rien

 

 

Dans la mesure où

nous sommes loin

d'être cendres

Dans la mesure où

le temps encore

nous enlace

Dans la mesure où

me comblent

le tout le rien

je préfère vivre

de peu.

 

Paola Pigani Indovina

16:22 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0)

30 juin 2013

Un homme, c’est bien autre chose

 

©kucksynski

 

Parce que tout de même, un homme, c’est bien autre chose que le petit tas de secrets qu’on a cent fois dit. Bien autre chose, en deçà et au-delà de l’histoire qui le concerne, comme un pays sans frontière, et l’horizon ne tient la longe qu’aux yeux.

C’est un pays rêvé quand on ne rêvait pas encore, et c’est le rêve d’un pays qui vous mène quand tout dort, quand on est soi-même endormi. Au réveil, ça vous colle à la peau. Çà vous remplit et ça vous vide tour à tour. La plénitude et le manque, systole, diastole, flux, reflux, qui font aller l’homme comme la mer, d’un bord à l’autre de lui-même.

Parce qu’un poète, c’est toujours un pays qui marche, dressé comme une forêt, et traînant dans sa langue une terre d’exil, un paradis d’échos.

Guy Goffette. Verlaine d’ardoise et de pluie. Gallimard 1996.

14:45 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : verlaine, goffette

24 juin 2013

La chambre vide

 

 

La chambre vide

 

Le moment où la nuit pénètre le jour

est invisible

comme les deux corps qui s'aiment et s'oublient.

 

De longs silences les traversent

plus musique que la plus pure musique,

un espace pour disparaître et demeurer pourtant.

 

Ils ne savent que l'instant

qui n’en finit pas d’être l'autre,

 

ils ne savent que le sang dans la lenteur des mains,

 

dans la moiteur de l'impossible

le lent éclair qui trace et foudroie leur image.


Jacques Ancet

 

14:23 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : jacques ancet

22 juin 2013

Constellation

 

 

 

Deux  ados

L’un petit jogging bleu

Une bande blanche tout au long de sa jambe

Un écouteur coincé au dessus de l’oreille

Laissant le conduit Open

L’autre plus grand en jean clair

Chacun leur tour

Ils crachent sur le quai

Rame suivante : temps d’attente 4 minutes

C’est dimanche

Leur constellation compte 16 crachats

Ce qui nous en fait 1  toutes les 2 minutes

Multipliés par 2


Paola Pigani

08:06 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0)

11 juin 2013

Quand il n'y aura plus de lumière...

 

Jusqu'à la fin-parlez.Qu'ils ne sachent pas combien vous avez pitié d'eux.

Jusqu'à la fin-cachez leur les nouvelles fissures dans les murs, dans les nuages, dans les silences, dans l'ombre du figuier mort.

Ne leur dites rien des morts-et des vivants, encore moins.

Inventez- n'importe quelle raison

pour qu'ils rebroussent chemin le plus vite possible;

et qu'ils laissent tout tel quel:

les feuilles, les oiseaux, les dimaches, les caresses, les manuscrits mal ficelés sous la table (...)

 

 

 

Casimir Prat Tout est cendre Le dé bleu 1995

11:20 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : casimir prat

09 juin 2013

Faire son marché...de poèsie

Photo0578.jpg©paolapigani

11:40 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : paris, marché de la poèsie

03 juin 2013

Colombus Circus

 

 

 

Colombus Circus au pied de la tour CNN

un homme  seul au milieu du jour

il ressemble à Van Gogh

ses chaussures béantes prés de la statue

de Christophe Colomb

Ses pieds nus  libres

Ce vendredi 26 aout 2011

12h43 76° Farenheit

Une oriole de Baltimore dans le ciel d’orage

Hurricane Irene approche

L’homme et l’oiseau n’attendent rien.



Paola Pigani  Indovina

08:49 Écrit par Paola Pigani dans Poésie, Voyage | Lien permanent | Commentaires (0)

25 mai 2013

Mangé nos restes

 

 

 

J’ai mangé nos restes

 saisi une par une chaque miette

de pain sur la table

Respiré l’odeur de nous

Dans cette chambre étrangère

 replié le ciel d’hier

Ecrit ces mots sur un post –it

Glissés dans la poche de mon  jean

Levis San Francisco 28-30

Tout est passé dans la machine à laver

Sur les fragments de papier humide

Retrouvé seulement

Ces mots

Pain  Nous  Ciel  Hier



Paola Pigani   Indovina

12:08 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0)

21 mai 2013

Le costume de Diego

 

 

 

 

Frida Khalo en 1939  

endosse le costume de Diego

Coupe sa natte noire

Son corps ses cheveux

flottent longtemps

Dans la nuit Mexicaine

 

New York - Moma aout 2011

La jeune femme qui surveille

 la salle des Picasso

Porte aussi un costume

 trop grand pour elle

Noir sur son corps noir

Elle ne fait d’ombre à personne.

06:29 Écrit par Paola Pigani dans Poésie, Voyage | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : frida khalo, new york

16 mai 2013

Camarades poètes

 

 

 

 

Ils piaffent les camarades poètes

Dans les écuries du réel

Où pissent des enfants cambrés de rire

  des femmes traversent

 les murs

Sur leurs talons aigus

 

Tout ce qui chantait

 ne chante plus

Ce qui mordait

 ne mord plus

Le chant des Assedic

Le chant des partisans

Le goutte à goutte SMIC et RSA

 

Les camarades poètes

Se reconnaissent-ils  entre eux ?

On ne sait plus rien

Depuis que l’un d’entre-eux

A crié en pleine rue

Je veux mourir de vivre

Depuis qu’on  a exhumé le corps d’un autre

Mort il y a 40 ans pour y trouver des substances toxiques

 

Status et cumulus en nombre aujourd’hui

Sur le ciel de France

Importantes précipitations

sur les régions Bretagne, Rhône-Alpes 

Le poète survivant

N’a pas mis ses chaussures neuves aujourd’hui

Il ne sait pas encore

En descendant dans la rue

Qui des nuages ou du trou à sa semelle

Va dévier sa trajectoire.


Paola Pigani


Texte lu le 8 avril 2013 au Cédrat

avec Le syndicat des poètes qui vont mourir un jour

 

10:31 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0)