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29 octobre 2013

Où j'aime écrire...

2013-09-10 13.21.02.jpg©paolapigani

08:30 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bibliothèque st jean, vieux lyon

27 octobre 2013

Gibier de média

DSC00134.JPG©paolapigani

 

Une botteleuse suit des rails invisibles

dans les champs de blé rasé

renvoie l'écho d'un train du XIX siècle

à la foret alentour

je longe des tournesols fauchés par le dernier orage

une voiture passe au ralenti

au lieu de me laisser aller à la béance du soir

je deviens gibier de média

victime d'un violeur sur une route de campagne à

l'heure ou tout est possible

même devoir ma survie au croissant de lune

qui vient de se lever au dessus d'une clôture

22:13 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0)

30 septembre 2013

Le dernier bal

 

 

 

 

Des vieillards lampent leur soupe à la tomate

Cherchent une femme dans le halo du soir

L’un attrape des mouches

En même temps que mon rire

Le vent soulève une nappe

Donne un air de bal aux dernières heures du jour

 

 

Paola Pigani

07:44 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0)

23 septembre 2013

Soulever plusieurs mondes à la fois

 

 

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Un poète s’invite dans le réel .

Combien de siècles avant d’en arriver là ?

Un poète s’avance dans le réel sans héroïsme, où un corps s’emballe, se retrouve, en pièces détachées  comme dans:

État des lieux

 ma main gauche est devenue

Autre chose

Sûrement pas grâce à l’aide de ma main droite

Qui s’est envolée depuis longtemps

Dans un pépiement indigne d’un cartoon

Ma main gauche s’est suffisamment transformée

Pour

Peser plus que le reste de mon corps

Soulever plusieurs  mondes à la fois

Dans la plus grande des banalités

 

Apparitions disparitions.

La mort serait-elle magique? Ou le petit clic sur l'ordinateur suffirait-il à éliminer quelqu'un de sa mémoire?

On tourne ainsi autour de ce qui risque de nous engloutir, le futur de ses propres enfants, l'au delà où vont frayer les amis, la rue, notre propre faim...,


Ah ! si toutes les couleurs du monde pouvaient nous permettre de décrypter son énigme ! Le Rouge-vert, le Jaune -sang, les Femmes écarlates... et d'atteindre une improbable Place rouge ...


Un vilain poème inédit de Jean Cocteau


Le serveur s’approche de moi

Me fait gouter une solitude dont il me promet

Monts et merveilles

Bien qu’elle ne soit pas millésimée

Je la juge très correcte

J’opine du chef

Maintenant

C’est au tour des autres convives de l’apprécier

Mais ils ne semblent pas pressés de prendre

Part au banquet.


Relire Up date, Jaune sang, la carcasse du Gourou, Jeudi, un vilain poème, l'antépénultième poème...


Croire au poète qui ne ment jamais.


Paola Pigani

 

07:52 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : frédérick houdaer, nuel, le pont du change

20 septembre 2013

Les langues du monde

 

 

Forum_Couve.jpg

 

 

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Ce dimanche 22 septembre, Place Sathonay, à Lyon, ils ne seront pas moins d'une trentaine de poètes à tenter un drôle de marathon poétique de 11h à 18h30.

Dans le cadre du "Forum des langues", chacun d'eux lira, non ses propres textes, mais ceux de poètes étrangers essentiels à ses yeux.


A ne pas manquer sous le soleil attendu!


A 18h30, s'ouvrira un Cabaret Poétique en plein air.


 

 

14 septembre 2013

Rencontre Dédicace

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08:54 Écrit par Paola Pigani dans Agenda, Poésie | Lien permanent | Commentaires (0)

09 septembre 2013

Le noir n'existe pas

Les prunes aux branches

tachent le soir

de ô violets

le geste  pour cueillir

un fruit un nuage

serait le même

si j'avais la vue de ce vieillard

toutes les silhouettes

toutes les voix se confondent

en un ballet murmurant

jusqu'au cœur de son sommeil

le jour  décline

en autant de leurres chromatiques

le noir n'existe pas

11:17 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0)

07 septembre 2013

Les bohémiens

07:52 Écrit par Paola Pigani dans Musique, Poésie, Voyage | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : tony gatlif, catherine ringer

04 septembre 2013

Béton armé Shanghai au corps à corps

 

 

 

 

« Veiller au poids bagage et ce qu’on emmène pour lecture. » Je pars pour la Chine. Mes bagages ne pèsent pas lourd. Ils font le poids de mon squelette, un dixième du poids de mon corps, cinq à six kilos d’os, le poids de la Bible de Gutemberg déposée à la bibliothèque Mazarine, le poids de La Divine Comédie dans son édition imprimée de 1555, le poids d’un enfant de six mois, le poids de ma vie d’adulte.

J’ai rencontré Philippe Rahmy le 28 juin 2013 à Paris où nous présentions chacun un livre à paraître pour cette rentrée. Mais nous nous étions croisés  sans nous voir en 2009  entre les pages de l’album Des stèles aux étoiles autour de l’œuvre de Winfried Veit.

Philippe Rahmy, un corps, un visage sans âge mais quelque chose de l’enfance trépigne dans se jambes, dans ses yeux. Homme advenu par la grâce de l’écriture. Une charpente osseuse fragile mais la charpente mentale d’une cathédrale. Des trouées de lumière à travers des vitraux, une poésie qui scinde  sa vision du monde et des hommes, l’énigme d’être, d’une part, l’enveloppe, la peau, la parure, d’autre-part.

Ainsi dans Béton armé, cet événement dans sa vie d’enfant, une scène qu’on pourrait croire sacrificielle:le petit garçon assiste et participe (étrange  injonction paternelle) à la tuerie d’un lapin  où le geste de tuer lui apprend qu’il peut être puissant. Le plus fascinant dans l’évocation de ce souvenir, c’est le dépouillement de l’animal. Son regard de poète lui serait-il venu à cet instant ? La peau qui se détache de la chair.  Il semble que Philippe Rahmy ait toujours eu le corps à vif. Qu’a-t-il fait de sa douleur sinon la hisser à hauteur de ses yeux ?

A travers lui, je vois  la foule, les buildings, les lueurs de Shangaï, une ville traversée par remous sensuel et magnétique, des ilots humains au beau milieu d’une folie verticale.

 Shanghai et moi avons le même goût pour la violence. Nous nous sommes construits et nous continuons de grandir par accidents successifs. Jamais je n’ai vu autant de corps meurtris qu’à Shanghai. Il n’y a ni guerre ni famine. Les gens semblent heureux. Mais chaque rue résonne de chocs et de cris. Désormais sur le point de partir, je perçois un rapport entre cette ville et mes souvenirs. Je pleure. Tous les murmures de la cité passent dans mes sanglots. 

L’homme n’y est pas moindre.  Corps cloués dans le désir ou  en perte de vitesse. Solitudes palpables ...Voir, sentir avec Philippe Rahmy les femmes furtives, les artifices, les immondices d’une incroyable mégapole, être cinglée de ces images successives avant d’être gagné par la même torpeur qui l’assaille dans une chambre d’hôtel où   lui parviennent des cartes aux filles nues glissées chaque soir sous ma porte, lien charnel entre le vide en soi et le monde (…)

La littérature est possible parce qu’elle est périssable. Son agonie, plus lente que la nôtre, nous donne le sentiment de l’éternité. La littérature nous accorde un sursis. Ce qu’on écrit dépasse ce qu’on est.

Paola Pigani

 

Béton armé. Philippe Rahmy. Édition La table ronde. 2013

A paraitre le 5 septembre 2013

 

 

 

 

07:17 Écrit par Paola Pigani dans Des livres, Poésie, Voyage | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : philippe rahmy, la table ronde, veit

02 septembre 2013

Allegretto de Bâle

Sur les pins qui dansent
L'allegretto des aiguilles
Que le vent balance

Ma bouche comme une blessure
La saveur des privations est fade
Il faut brûler mon âme
C'est un paysage léché par les flammes
Ces arbres vaudraient-ils mieux que nous?
Il faut que meure cette pensée

Acier inoxydable froid en main

Aveuglement des doigts crispés sur le manche
À éclairer les fleurs de ma face
Comme on laboure les champs d'en face
Floraison sombre et farouche
Qu'il faut toujours rabattre
On vise encore à l'harmonie
S'il ne s'agissait au final que de vide
On dit que c'est de la mauvaise graine
Mais où va donc pouvoir se loger la vie

 

L'amant a-t-il vidé les lieux?
Cet inconnu qui me lâche et qui
Descend la solitude des marches

Le silence violent du soir

La meute a-t-elle couru au loin?
L'horloge qui avance encore et lâche
D'un coup la mesure du temps



Eva Buffoni


16:20 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : buffoni