01 décembre 2019
Sans bagage
Tu t'imposes le vide, fermes les yeux
le quai de la gare s'emplit soudain
de silhouettes fantômes
elles s'avancent vers toi
sans bagage
à peine vêtues de chagrin et d'ivresse
tu reconnais chacune d'entre elles
mais elles passent sous tes yeux
et regagnent leur nuit
bien au delà de ta mémoire
tu ne pourras jamais faire le vide
l'écriture commence là
dans les salines de ton regard
tourné vers l'intérieur.
©paolapigani
©laurentlevybencheton
17:26 Écrit par Paola Pigani dans Cadeaux de lectrices et lecteurs, Poésie, Voyage | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : laurent levy- bencheton | |
09 novembre 2019
Les oliviers d'Austerlitz
Il me demande si je veux bien qu'il me parle des planisphères. Il aime tant les planisphères.
La carte du monde est dans mon cœur me dit-il.
Sur la bouche écorchée, le visage en tempête, je lis avec lui des noms de pays, d'océans.
L'heure de mon train approche, je le coupe dans son élan de voyageur chimérique.
Et vous votre pays?
La France... mais là je pars.
Où?
Je ne sais pas, j'ai 78 euros sur moi, pas tout à fait 80.
Son corps tremble comme celui d'un nourrisson qui ne peut pas moduler sa température interne.
Je lui propose un café.
Non merci,
Je ne demande rien moi.
Je ne suis pas un looser.
Je ne suis pas un looser.
Sur le parvis de la gare d'Austerlitz, je regarde les oliviers dans leur grand pot en plastique et cet homme qui ne sait où aller.
Rien de plus triste aujourd'hui que ces déracinés.
©paolapigani
15:56 Écrit par Paola Pigani dans Poésie, Voyage | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : gare d'austerlitz | |
02 novembre 2019
Toussaint
©gillesvugliano
On n'attend pas des morts qu'ils partent mais qu'ils s'estompent et laissent une trace qu'on puisse les voir sur une colline distante, de l'autre côté de la rivière.
Jim Harrison
11:27 Écrit par Paola Pigani dans Poésie, Voyage | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : toussaint, jim harrison, vugliano | |
21 octobre 2019
Lontananza
Chiunque tu sia: è sera, esci dalla tua stanza,
dove tutto ti è noto ;
la tua casa è l'ultima prima della lontananza:
chiunque tu sia.
Con gli occhi che si staccano a fatica,
stanco, dalla soglia consunta,
sollevi con lentezza un albero nero
e lo metti, slanciato e solo, contro il cielo.
E hai fatto il mondo.E il mondo è grande,
come una parola che ancora matura nel silenzio.
E appena il tuo volere ne comprende il senso,
i tuoi occhi lo lasciano con dolcezza...
Rainer Maria Rilke
16:32 Écrit par Paola Pigani dans Poésie, Voyage | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : rilke, retraite d'écriture | |
01 octobre 2019
Des orties et des hommes à Pont l'Evéque
C'est agréable de recevoir le premier prix de la Ville de Pont l'Evéque au milieu de gens si sympathiques ...
Un grand merci à la municipalité et à l'équipe de Lire à Pont l'Evêque (en particulier Elisabeth et Cécile Belna), pour l'accueil formidable de ses bénévoles , les lectures, les échanges, le pommeau.
Merci au ciel de Normandie, à ses douceurs d'ardoise et de crème fouettée.
©jl Leclercq
11:53 Écrit par Paola Pigani dans Des orties et des hommes, Voyage | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : lire à pont l'évéque, des orties et des hommes, liana levi éditions | |
22 septembre 2019
Partance
06:02 Écrit par Paola Pigani dans Musique, Voyage | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : olafur arnalds, fok | |
04 septembre 2019
Nos dessous
Des voyages manqués comme ces barges
serties de glace
échouées dans un méandre de la Pripiat
nos rivières nos frontières nos dessous de volcan
l'humanité amère racle les fonds.
©paolapigani
10:48 Écrit par Paola Pigani dans Poésie, Voyage | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : tchernobyl | |
13 août 2019
Premier été sans elle 2
L'hélichryse
m'envoie ses baisers
de sel et de curry
je marche
l'ocean jusqu'aux cuisses
jusqu'au nombril
mi-terrestre mi- maritime
petite lame entre l'air et l'eau
ventre à la ligne.
©paolapigani
10:47 Écrit par Paola Pigani dans Poésie, Voyage | Lien permanent | Commentaires (0) | |
09 août 2019
A tant recoudre ses filets
les cabanes de pécheurs
pourquoi ont elles un toit ?
pourquoi la pluie sur ces planches quand l'océan est à leurs pieds?
A tant recoudre ses filets
le vieil homme a laissé ses doigts faire le reste
modeler des oiseaux de patience avec des graines du papier maché
quatre euros la créature
et gratuit le sourire à claire voie .
©paolapigani
09:06 Écrit par Paola Pigani dans Poésie, Voyage | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : ria formosa | |
07 août 2019
Rio Gilão
l'onde sur le rio Gilão n'efface pas le reflet de la grue
ni celui des nuages
tu ne te verras pas sombrer ni t'élever dans ces eaux là
seule cette femme reste immobile le temps d'appartenir au vieux pont
aux facades blanchies d'été
où sont épinglées des images pieuses, santa Luzia, santo Gio
des mouches emmélées aux prières
à la dentelle des rideaux
dans l'ajour du grand âge.
©paolapigani
08:43 Écrit par Paola Pigani dans Poésie, Voyage | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : ria formosa | |