07 mai 2023
Une saison à Lattara 3
©paolapigani
On ne trouve pas l'inspiration sous les sabots d'un cheval, soit. Mais j'avoue que suivre ce ragondin placide aussi à l'aise dans l'eau que sur terre ferme m'a renvoyé à la délicate approche d' un personnage imprévu. Cela requiert parfois mêmes silence, prudence et patience.
L'observer de dos, ne pas vouloir savoir tout de lui, attendre qu'il traverse le texte, qu'il s'en éloigne, qu'il revienne surtout s'il n'a rien d'un héros de roman ...
14:39 Écrit par Paola Pigani dans Voyage | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : lattara, résidence d'écriture, montpellier metropole, bestiaire inspirant, roman en cours, camargue, chevaux camarguais, ragondin
26 avril 2023
Une saison à Lattara 2
"
Winslow Homer, "Nuit d'été", 1890
(...) disposant un nuage dans le ciel, une orange sur l'assiette, les peintres éclairent ce qu'il reste de jour dans le soir, inventent la juste distance qui permet à l'espace de s'ouvrir, et à l'amour de danser. La leçon de peinture est une leçon de bonté :l'amour se reconnaît ainsi, dans ce goût du détail, dans ce soucis de l'intime, dans cet égard pour ce qui nous est confié et que l'avidité d'une prise anéantirait, comme un moineau dans un poing trop serré(...)
Christian Bobin
Le huitième jour de la semaine.
Éditions Lettres Vives, 1986.
Winslow Homer, "Nuit d'été", 1890
14:23 Écrit par Paola Pigani dans Poésie, Voyage | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : winslow homer, "nuit d'été", christian bobin le huitième jour de la semaine. Éditions lettre, residence d'ecriture, lattara, montpellier metropole
04 avril 2023
Une saison à Lattara 1
©paolapigani
Arrivée début avril à Lattarra , cet ange me guette,
Je ne peux rien pour lui
Il ne peut rien pour moi
Mais un immense mûrier et les oiseaux fous de printemps veillent sur nous.
La déesse Niké de Samothrace et l'auteure en résidence se parlent parfois dans une langue étrange...
14:16 Écrit par Paola Pigani dans Voyage | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : victoire de samothrace, deesse nike, residence d'ecriture, lattara, montpellier metropole
22 mars 2023
D'une gare l'autre
©paolapigani
Dans chaque gare un affût,
je guette le pianiste du dimanche
celui des jours ouvrables
l'enfant aux yeux qui roulent, la main lâchée
l'amoureuse qui reteinte sa bouche d'impatience
l'esseulé qui erre sans bagage
deux étourneaux sautent sur des soufflets entre les wagons
l'éphémère et ses pattes d'oiseau contre les articulations d'acier des machines
©paolapigani
22:40 Écrit par Paola Pigani dans Poésie, Voyage | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : lyon gare de la part dieu, paris gare de lyon
06 mars 2023
Prochaine rencontre en Arles
RENCONTRE AVEC PAOLA PIGANI ET LAURENCE VILAINE
Ce sera l'occasion d'échanger avec elles sur leur perception respective de la ville, leur regard d'écrivain, l'écoute qu'elles ont eue du vent et des paroles humaines, des bruits de la ville, dans les rues et au bord du fleuve.
Deux "petits livres" qui rejoignent la collection "Des histoires sous le coude du Rhône" et que nous serons heureux de vous faire découvrir en "avant première" et en présence de nos deux auteures.
21:15 Écrit par Paola Pigani dans Agenda, Des livres, Voyage | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : arles, médiathèque, espace van gogh, résidence d'écriture, paola pigani, du sel sur ma langue, laurence vilaine, ça prend des gens
05 février 2023
Un jour de plus
©paolapigani
" Contentons-nous d'être un vivant un jour de plus,
D'entendre en nous ce cœur qui ne s'est pas couché
Et peine nuit et jour dans d'égales ténèbres
Pour préparer un peu de ce qu' il croit bonheur.
Et nous le laisserons croire (...)"
Jules Supervielle
18:49 Écrit par Paola Pigani dans Poésie, Voyage | Lien permanent | Commentaires (0)
20 janvier 2023
D'escale en escale
©paolapigani
Les carillons du beffroi et l'aube luisante d'Arras m'ont ouvert la voie. J'ai attendu la vraie lumière pour arpenter depuis la place des héros, la rue des trois visages, la rue des trois marteaux jusqu'à l'hôtel des trois luppars. Puis d'escale en escale au Vertigo, à la Chouette librairie de Lille, au lycée Carnot de Bruay La Buissiere, à la médiathèque de Givenchy Les La Bassée, j'ai vu le ciel du Nord recouvrer ses couleurs toute à la joie de ces rencontres chaleureuses avec des personnes de tout âge. Tant d'échanges passionnés sur l'écriture, la poésie et la mémoire ouvrière si vivante dans cette région, rendus possibles grâce à l' Association Escale des Lettres et son équipe, en particulier Scheherazade Madjidi, Ludovic Paszkowiak, Paolina Miceli et bien sûr les lecteurs et lectrices en présence, en partage que je remercie vivement.
PS
Je reviendrai chercher la rue des trois soleils qui doit bien exister tout de même...
©paolapigani
©paolapigani
22:45 Écrit par Paola Pigani dans Agenda, Et ils dansaient le dimanche, Voyage | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : ludovic paszkowiak, la chouette librairie, lille, lycée carnot de bruay la buissiere, médiathèque de givenchy les la bassée, escale des lettres, scheherazade madjidi, et ils dansaient le dimanche, liana levi éditions, paolina miceli
14 janvier 2023
Prochaines rencontres dans les Hauts de France
Joie d'être invitée par par L'escale des lettres aux Cafés littéraires des 16/17/18 Janvier 2023
Lundi 16 janvier
à 19h au Vertigo à Arras
(12, rue de la taillerie)
http://www.levertigo-arras.com/
Mardi 17 janvier
à 19h à la Chouette Librairie de Lille
(72 Rue de l'Hôpital Militaire)
https://www.lachouettelibrairie.com/
Mercredi 18 janvier
à 19h à la Bibliothèque Municipale
de Givenchy-Lès-La-Bassée
(2 Rue du Moulin)

> Paola PIGANI
Née en 1963 dans une famille d’immigrés italiens installés en Charente, Paola Pigani a exercé la profession d’éducatrice à Lyon, où elle réside toujours. Elle est venue à l’écriture par la poésie et continue de publier régulièrement des recueils. En 2013, elle fait paraître aux éditions Liana Levi, un premier roman très remarqué, N’entre pas dans mon âme avec tes chaussures, couronné par plusieurs prix. Ses trois romans suivants, Venus d’ailleurs (2015), Des orties et des hommes (2019) et Et ils dansaient le dimanche (2021 ; Piccolo, août 2022), salués par la critique, ont reçu un excellent accueil en librairie.
Elle aime le compagnonnage d'autres poètes dans les anthologies thématiques et les lectures publiques. La poésie et le roman participent pour elle d'un même désir d'explorer l'infini des langues, du monde et de l'aventure humaine. Inspirée par le monde rural de ses origines, elle aime aussi écrire sur la ville, le déracinement, la photographie et la peinture.
Ni la neige
Ni la mer
Ne sont venus à tes pieds
Tu as tremblé pourtant
Comme une flamme peureuse
Comme une grue
Élégante dans le froid
Paola Pigani Le cœur des mortels, Poésie, (Éditions La passe du vent, 2019)
Et ils dansaient le dimanche (2021 ; Piccolo, août 2022, éditions Liana Levi )
"En ouvrant ce nouveau livre de Paola Pigani, retraçant l'arrivée en France d'une jeune hongroise c'est ce tableau d'Angelo Tommasi "Gli emigranti" qui se déploie.
La fiction est ce qui reste pour combler les silences d'une génération à l'autre. Paola Pigani raconte le tempo commun d'un groupe d'ouvriers exilés d'Italie et de Hongrie. Sjonza, Elsa, Bianca, Marco sont comme les vêtements d'une même lessive qu'emporte le tambour de l'industrie textile au début du XXème siècle. Ils sont une même masse textile qui tourne et tourne encore, chaque dimanche, au bord de la Rize.
Les saisons rythment la narration, les gestations, les fêtes dominicales à la cadence des machines de production du viscose.
Le filage s'associe au verbe, liant la fibre tant à la matérialité du monde qu'à des strates plus symboliques. Les "petites Italies" réinventent une identité locale près de l'usine. Le groupe habite un temps cyclique, sans cesse répété dans l'atelier. Chacun accomplit ensemble les boucles du temps : de l'insoumission à l'avènement du Front populaire.
Le fil de narration véhicule fonction et signe de l'immigration. On comprend la matière, sa provenance et sa finitude. L'industrie textile exerce une influence profonde sur les cadres mentaux des immigrés, rejetés, insultés, discriminés.
Le viscose porte le monde en tous sens à la Tase. Il naît d'une tige si grêle que l'on tresse, non intacte mais brisée, broyée et réduite par la violence, comme celle que l'on impose au corps ouvrier.
Toute la langue de Paola Pigani sur le tissage et le monde de l'usine se fait métaphore pour expliquer le fragile équilibre des forces qui sied au groupe. Un terreau fertile à la division au travail de chaque protagoniste. Ce texte est un subtil équilibre des tensions à l'oeuvre dans la science combinatoire de la politique du Front populaire. C'est la fusion des contraires où le faible et le fort s'affrontent pour un vivre ensemble plus harmonieux. Sjonza ajuste son corset, non celui de la rigidité des contremaîtres ou d’ un mari, mais bel et bien celui de la liberté."
Paolina Miceli
(Administratrice Escales des lettres)
17:35 Écrit par Paola Pigani dans Agenda, Et ils dansaient le dimanche, Voyage | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cafés littéraires, escales des lettres, arras, lille, givenchy -lès-la-bassée, et ils dansaient le dimanche, editions liana levi
30 décembre 2022
Ces jours d'hiver
©paolapigani
22:00 Écrit par Paola Pigani dans Poésie, Voyage | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : jules supervielle
30 novembre 2022
Anniversaire de pluie
©paolapigani
Bevi bevi la pioggia
Bevi bevi la gioia
Effimere sono
E l'amore eterno
la chanson d'Elsa dans
Et ils dansaient le dimanche
Éditions Liana Levi
Lorsque j'ai photographié ces grues sous la pluie du 30 novembre 2018 à Vaulx en Velin , j'ignorais tout encore de la vie imaginaire de Szonja, d'Elsa et de leurs camarades de la cité Tase. J'observais , je tentais d'habiter cette banlieue, captée par tous ses rayons humains comme celui de cette lycéenne qui lors d'un atelier d'écriture m'avait lancé sans complexe qu'elle ignorait la signification du mot grue. Elle connaissait par contre Alcatraz Island et jubilait de la glisser dans sa micro fiction. ..
10:30 Écrit par Paola Pigani dans Des livres, Et ils dansaient le dimanche, Voyage | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : et ils dansaient le dimanche, Éditions liana levi, vaulx en velin, souvenir de résidence d'auteur, association dans tous les sens