17 janvier 2018
La boxeuse amoureuse
22:58 Écrit par Paola Pigani | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : arthur h
16 janvier 2018
En attendant je me pardonne
L’écrivain est toujours deux : celui qui achète du pain et des oranges, téléphone, va à son travail, paie son eau et son électricité, salue ses voisins ; et l’autre, celui qui se consacre à l’écriture. Le premier veille sur la vie absurde et solitaire de l’inventé. Il y a du plaisir dans cette servitude. Mais ce plaisir n’est qu’apparent. Car la nostalgie du retour à l’unité demeure. Car être deux n’est pas plus facile qu’être un.
Un soir, j’ai senti que le voyage vers l’infini devait être radical, et d’un seul élan. Couper les amarres une bonne fois pour toutes et s’en remettre aux conséquences de cet acte définitif. Il ne peut y avoir d’autre voie, d’autre façon de faire. Moi, en revanche, j’ai hésité entre la fragile tentative de commencer ce voyage sans retour et la soumission délicieusement rebelle à la vie. C’est pour cette raison que je ne me suis retrouvé nulle part. J’en suis resté aux simulacres. Alors, ce soir-là, ce soir, je sais que je ne suis pas fait de la matière qui permet d’arriver entier et debout à la nuit finale.
Mais, à d’autres moments, je me dis que la vie, pour être la vie, doit être vécue là où tout le monde se trouve. Que l’amitié, le rire, le jeu font également partie de l’infini. D’un infini sale, mais d’un infini.
Alors, je sais que je cherche un soulagement à la pression que j’exerce sur moi-même. Alors je vois qu’il n’y a pas d’issue tant qu’on veut à la fois tout le reste et avoir un peu de pitié pour soi. Ou qu’il y en a peut-être une mais qu’elle ne m’est pas accessible. En attendant je vieillis. En attendant je me pardonne. Ce que j’écris est une partie de ce pardon, la tentative d’accommoder mon corps à la douleur. Autre fragile tentative qui me laissera là où j’étais. Ecrire, c’est chercher ce qu’on ne trouvera pas.
Carlos Liscano
08:41 Écrit par Paola Pigani dans Des livres, Voyage | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : baie de somme
14 janvier 2018
Toute latitude
14:16 Écrit par Paola Pigani dans Musique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : dominique a
12 janvier 2018
Lyon , perle de soie grise...Stanilas Rodinski
14:22 Écrit par Paola Pigani dans Lyon perle de soie grise | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : lyon, stanislas rodinski
09 janvier 2018
Dans le cœur étale du silence
Vous quittez votre maison et votre pays,vous quittez votre bateau et vos compagnons de tente en disant: " je sors et je risque d'être un peu long."La lumière au loin dans le blizzard vous leurre .Vous marchez, et, un beau jour, vous entrez dans le cœur étale du silence, là où la terre se dissout, où la mer se transforme en vapeur et les glaces sont sublimées sous des étoiles inconnues. C'est la fin de la Via Negativa, l'obscure extrémité où les collines du savoir décroissent et où commence l’amour absolu parce qu’il est sans objet.
Annie Dillard Apprendre à parler à une pierre
19:31 Écrit par Paola Pigani dans Des livres | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : annie dillard
06 janvier 2018
Retour en ville
Tu vas dans la ville,
Tu ne regardes pas vraiment
Les rues, les murs, les étalages.
Tu ne regardes pas bien
parce qu’en toi
Tu es dans un sentier
A travers bois et champs:
Tu t'ouvres les buissons,
Tu jalouses la tourterelle_
Et quand tu rentres chez toi
dans ta coquille où s'enfoncer,
La ville t'y précède,
t'y attend, te reçoit.
Guillevic Ouvrir
13:14 Écrit par Paola Pigani | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : guillevic
05 janvier 2018
Ecrire dans les pas d'un autre
J'apprends l'effort, le puits, la colline et le thym.
Le vent et les bêtes sauvages coulent devant ma porte. Le feu de bois exige un très long souffle humain.
Luc Bérimont
20:22 Écrit par Paola Pigani dans Poésie, Voyage | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : luc bérimont, charente
04 janvier 2018
Lichen
Je découvre
Le bal des buis
Leurs accolades
Des murs doux comme des corps endormis
Couverts de mousse verte
J'aimerais avoir les cheveux couleur de lichen
Mais ils sont comme les feuilles de chêne en hiver
Je me fonds dans leur empire.
15:06 Écrit par Paola Pigani dans Poésie, Voyage | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : le grés bas
02 janvier 2018
Pierre à silence
C'est une grande pierre plate,
Une dalle, une stèle?
Je ne sais pas la nommer
Je la baptise pierre à silence
Parce que les oiseaux ne s'y posent pas
Une pierre si lisse et inutile ne peut-être qu'une pierre à silence.
Elle est plantée au bord du champ d'oiseaux
Où les merles viennent par dizaine avec des alouettes
J'y dépose des graines de courge et des pépins de pommes
En vain
Je pense au champ des merles du Kosovo
A cette bataille de 1389 qui opposa des princes chrétiens des Balkans contre l'empire Ottoman
Ici l'herbe est écrasée de pluie, à peine foulée par les renards
Ici la paix ne laisse pas de traces
21:52 Écrit par Paola Pigani dans Poésie, Voyage | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : le grés bas
31 décembre 2017
La même rengaine
Il faut toujours finir
Le jour le mois l’année
C’est la même rengaine
Depuis l’éternité
Pareil pour le poème
A jamais en suspens
L’échéance du terme
La prime d’assurance
Il faut se résigner
A n’être qu’à demi
Pauvre et sans cesse riche
D’espérances tronquées
De songes caverneux
De jouets détraqués.
Jean- Claude Pirotte Vaine pâture Edition Mercure de France
07:12 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : pirotte