30 juin 2015
Parfois l'écrivain patauge dans son amertume
16:57 Écrit par Paola Pigani dans Des films, Poésie, Voyage | Lien permanent | Commentaires (0)
28 juin 2015
Sono nata oggi
Comme le temps s'effondre tranquillement dans la poésie.
Yannis RITSOS
06:21 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : ritsos
25 juin 2015
Sans titre
22:23 Écrit par Paola Pigani | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : avishai cohen trio
24 juin 2015
La vie quotidienne
Les humains apprirent à se modérer
c'est pourquoi on les nomma médiocres.
Ils allaient déjeuner à midi,
remplissaient, satisfaits, leur devoir,
dormaient la nuit de bon cœur dans leurs jolis
lits,et le lendemain vivaient
le même cours bien ordonné des
choses et les chemins de fer s'élançaient
avec une vélocité d'airain sur les rails
qui reluisaient bleutés dans le soleil, vers les
lointains, pour atteindre telle
ou telle contrée selon l'horaire.
Filles et garçons s'aimaient mécaniquement,
mari et femme essayaient de se ressaisir;
les bambins sautillaient sagement à l'école,
et les banques publiaient chaque année
les relevés de leurs bénéfices nets.
Pour éviter, à l'étourdie, de prendre feu,
je me maîtrisai moi aussi toujours mieux.
Robert Walser Bern 1924-1933 Editions Zoé
14:48 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : robert walser, editins zoé
23 juin 2015
Nuit gravement
©paolapigani
12:04 Écrit par Paola Pigani | Lien permanent | Commentaires (0)
18 juin 2015
De Sisco à San Francisco
J'ai l’humanité qui meurt
et je meurs
je meurs encore
car nous avons plusieurs morts
peut-être même
sommes nous déjà morts
Je ne me livre ni ne me délivre
en silence je me voûte
suis-je matière
suis-je lumière
j'habite le mystère
l'univers
et le corps quantique
la vie et la mort
la mort et la vie
je sais
et pourtant
je suis révolté
au poing levé
se lie ma colère
et ma peine
et mes chaines
je voudrais être un caillou
ou un putain d'objet
une grue
ou une bécane
tiens, pourquoi pas une bonne bécane
qui a du couple
une cylindrée
au son qui gronde
et je l'enfourche la moto
et je me lance dans la ville
comme dans le vide
je l'enfourche la moto
et mon corps la voilà ma mort
la voilà
et je meurs
et je rêve que je vis
et je rêve que je vis
et je meurs
j'ai tout juste le temps de murmurer
mon nom
Béatrice Brérot
De Sisco à Sans Francisco . Editions L'atelier du Hanneton
21:34 Écrit par Paola Pigani | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : béatrice brérot, l'atelier du hanneton, le syndicat des poètes qui vont mourir un jour
16 juin 2015
Camarades
©Gilbert Brun
Le poète
Il a beau plonger sa main dans les ténèbres,
sa main ne noircit jamais. Sa main
est imperméable à la nuit. Quand il s'en ira
(car tous s'en vont un jour), j'imagine qu'il restera
un très doux sourire en ce bas monde,
un sourire qui n'arrêtera pas de dire "oui" et encore "oui"
à tous les espoirs séculaires et démentis.
Yannis Ritsos
21:02 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : gilbert brun, syndicat des poètes qui vont mourir un jour
15 juin 2015
D'une gare l'autre 5
©paolapigani
Il mange du chocolat blanc
sous la verrière
parle de date à fixer
pour la construction du bâti
du coût de la construction hors fluides
est d'accord pour qu'on oublie
le bénef sur les pizzas
et qu'on ait un meilleur espace de vente
avril est traite sur Paris
le chocolat fond dans la main droite
de l'homme tout en noir
tendu vers ses objectifs
un peu de rêve gâté entre les doigts
20:45 Écrit par Paola Pigani dans Poésie, Voyage | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : gare de lyon
14 juin 2015
Pour le reflet d'un oiseau
C'est une chanson triste
qui reste collée au carreau
de la maison des fous
l'oiseau, la rivière, les galets
portent l’absence entre les murs
On ne sait ce qui se tait de la douleur
ou de la mémoire
C'est à lire, à voir
dans la langue de l'enfant
qui fait de grands signes d'oiseau aux siens.
Brigitte Baumié fait partie du syndicat des poètes qui vont mourir un jour. Elle interprète magnifiquement la langue des signes et donne une chance à tous les silences, à la poésie.
loin
la vie
laissée sur le pas de la porte
les fous sont assis sur les marches
comme des enfants
Brigitte Baumié Pour le reflet d'un oiseau Editions Color Gang
©paolapigani
13:27 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : brigitte baumié, syndicat des poètes qui vont mourir un jour
13 juin 2015
Beau soleil sur nos caveaux futurs
©paolapigani
et vous
lisez-vous autre chose dans les musiques de ce temps
ah beau soleil de nos caveaux futurs
debout en sang et or
en immense fleur des morts
au bout de tous nos horizons
d’homme-blanc-cultivé-hétérosexuel
usés et massacrés
Jean Pérol A part et passager Editions de la Différence
13:42 Écrit par Paola Pigani dans Poésie, Voyage | Lien permanent | Commentaires (2)