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16 novembre 2015

No pasaran

 

 

Arrivé de Rome ce samedi matin, l’écrivain Erri de Luca, qui intervenait à 17 heures au premier Salon du livre des lanceuses et des lanceurs d’alerte à Montreuil, commente les attentats et suggère d’organiser une réaction populaire.  

Erri de Luca, devant le tribunal de Turin le 28 janvier.«C’est la deuxième fois cette année que je me trouve à Paris au moment d’attentats. En janvier, j’avais été invité à intervenir dans un colloque à la Sorbonne qui se tenait deux jours après la fusillade contre Charlie. J’exprime un soutien de fraternité pour votre pays, pour lequel J’ai de la gratitude. La France m’a bien accueilli, d’abord comme un maçon, puis comme un écrivain, puis comme un coupable de délit d’opinion. 

«Il y a une différence avec ce qui s’est passé en janvier. En janvier, c’était le moment de la réponse et du témoignage. Il y a eu cette grande manifestation pour laquelle je donnerais comme titre "no pasaran" ("Ils ne passeront pas"), le slogan de la guerre civile espagnole. Face à l'attaque de vendredi, qui est à une échelle différente, il faut une mobilisation générale de la vie civile, du peuple français. Il faut s’emparer soi-même de la question de la sécurité sans la déléguer à l’Etat. La déléguer à l’Etat, c’est réduire ses propres libertés. En revanche, chacun doit être responsable de ce qui se passe à côté de lui, de son voisin. Il faut lancer l’alerte au niveau zéro de la société, dans un mouvement populaire et de fraternité. 

«Accepter seulement la réponse qui vient d’en haut, avec une multiplication des gendarmes dans la rue, n’est pas efficace. Il est quasi impossible d’arrêter des auteurs d’attentats suicide avant. Mais les gens qui vivent autour de ces assassins se sont parfois aperçus de quelque chose et ont préféré se taire. Il faut une grande mobilisation de cette responsabilité civile avec la garantie que les forces de l’ordre créeront un réseau pour exploiter les informations qui remontent. Au niveau du terrain, on peut parvenir à prévenir les attaques. Au moment où elles sont déclarées, on les subit. Il ne faut pas laisser aux seules forces de l’ordre la responsabilité. Elle doit être partagée par le rez de chaussée de la société, comme une lance d’alerte. La militarisation totale n’est même pas efficace. 

« Si on ne fait que de la sécurisation militaire, on va aller tout droit dans les bras de l’extrême droite. Il faut une organisation populaire par quartier. Un réseau qui s’organise pour faire de la résistance d’en bas, des quartiers, est à la portée d’un président de gauche. Sinon, il y aura une solution de droite. Aujourd’hui, il faut combattre la peur avec le courage et non par un accroissement de la peur. »

Libération 15 novembre 2015

17:49 Écrit par Paola Pigani | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : erri de luca

14 novembre 2015

Paris livré aux loups

15:43 Écrit par Paola Pigani | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : paris 13 novembre, reggiani

09 novembre 2015

Prochaine rencontre à Genève

 

 

 

 

La 22e édition de L’Usage des mots aura lieu le samedi 14 novembre 2015 à la Salle du Faubourg à Genève (rue des Terreaux-du-Temple 8 / derrière le Théâtre St-Gervais / arrêt de tram 15 Goulard ou Isaac Mercier)

 

  • Venez entendre les auteurs, rhônalpins et suisses romands, de la 22e Sélection au Prix Lettres frontière lors de lectures et de débats thématiques:

Christophe Fourvel rencontrera Jean-Michel Olivier autour du thème « Se perdre, se retrouver » (9h30)

Xochitl Borel sera face à Jacques A Bertrand pour « Peinture de l’intime » (11h)

Christian Chavassieux et Slobodan Despot évoqueront « La tourmente de l’Histoire » (15h30)

quand, pour conclure, Valérie Gilliard et Max Lobe nous parleront de « La psychologie du personnage » (17h)

 

  • Laissez-vous surprendre par les lectures impromptues de deux comédiennes rendant compte de la correspondance menée par les lauréates de l’année précédente (Paola Pigani et Bettina Stepczynski, Tandem Rhône-Alpes/Suisse romande)

et

  • Feuilletez le recueil de ces textes coédité par Lettres frontière et Jean-Pierre Huguet éditeur (maison rhônalpine)

 

  • Venez aussi assister au Coup de chapeau : discussion autour des éditions d’autre part, maison genevoise d’origine jurassienne (14h) et profiter de l’exposition-vente d’un panel de titres à leur catalogue !

 

  • Découvrez le Coup de projecteur sur l’artiste plasticienne stéphanoise, Christelle Franc, qui utilise l’objet livre et des panneaux de papier, et mêle écriture et dessin de figures.

 

  • Et à 18h30, ne manquez pas la remise du Prix Lettres frontière 2015 à deux des auteurs, choisis comme Coups de Cœur par les groupes de lecteurs des bibliothèques adhérentes.

 

08 novembre 2015

Attention un prix peut en cacher un autre...suite

 

 

 

 

 

Au Palais du Luxembourg,ce jeudi 5 novembre 

le Grand Prix national Lions de Littérature m'a été remis  pour mon roman N’entre pas dans mon âme avec tes chaussures, publié aux Éditions Liana Lévi. 

 

 

 

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22:27 Écrit par Paola Pigani | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : prix national lions de littérature

06 novembre 2015

Icare

 

 

 

 

Illustration de Pierre Rosin©pierrerosin

21:56 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : pierre rosin

30 octobre 2015

Ode à Emile

21:51 Écrit par Paola Pigani dans Musique, Voyage | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : ange

23 octobre 2015

Perceval

 

 

Je me souviens de cette terre d'enfant disparu,

et de la neige qui, un soir d'exil encore plus noir,

s'était mise à tomber. Je regardais au carrefour

un grand arbre voûté, un monument de hasard,

quand deux flocons passèrent, se poursuivant

pouvait-on croire, et j'étais prêt à croire.

Puis ce fut la neige, comme si je voyais le temps,

et une pierre, en moi, se détacha.

 

Emmanuel Merle . Dernières paroles de Perceval .

L'escampette Editions

21 octobre 2015

Venus d'ailleurs jusqu'à France Inter

 

 

 

 

 

 

 

21:55 Écrit par Paola Pigani dans Venus d'ailleurs | Lien permanent | Commentaires (0)

20 octobre 2015

Le verbe soleil

 

 

21:28 Écrit par Paola Pigani dans Musique, Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : mama béa

19 octobre 2015

Le parole non si processano, le parole si liberano

 

 Juste avant le verdict  du tribunal de Turin qui  juge  Erri De Luca pour " incitation au sabotage " du chantier du tunnel Lyon-Turin.

"Je serais présent dans cette salle même si je n’étais pas l’écrivain inculpé pour incitation. Au-delà de mon cas, négligeable cas personnel, je tiens l’accusation contestée pour un essai, la tentative de faire taire les paroles contraires. C’est pourquoi, j’estime que cette salle est un avant-poste tourné vers le présent immédiat de notre pays. J’exerce l’activité d’écrivain et je me considère comme la partie lésée par toute volonté de censure.
Je suis inculpé par un article du code pénal qui remonte à 1930 et à cette période de l’histoire d’Italie. Pour moi, cet article est dépassé depuis la rédaction postérieure de la Constitution de la République. Je suis dans cette salle pour savoir si ce texte est en vigueur  et décisif ou si le chef d’accusation aura le pouvoir de suspendre et d’invalider l’article 21 de la Constitution.
J’ai empêché mes défenseurs d’introduire une instance relative à l’inconstitutionnalité du chef d’accusation. Si elle avait été recevable, elle aurait  arrêté ce procès, transféré les pièces dans les chambres d’une Cour Constitutionnelle surchargée de travail et qui se serait prononcée dans plusieurs années. Si elle avait été recevable, l’instance aurait fait l’impasse de cette salle et de ce temps précieux.  Je crois que ce qui est constitutionnel se décide et se défend dans des lieux publics comme celui-ci, de même que dans un commissariat, une salle de classe, une prison, un hôpital, sur un lieu de travail, aux frontières traversées par les demandeurs d’asile. Ce qui est constitutionnel se mesure au rez-de-chaussée de la société.
Je suis inculpé pour avoir employé le verbe saboter. Je le considère noble et démocratique. Noble, parce que prononcé et utilisé par de grands personnages comme Gandhi et Mandela, avec d’énormes résultats politiques. Démocratique, parce qu’il appartient depuis l’origine au mouvement ouvrier et à ses luttes. Une grève, par exemple, sabote la production. Je défends l’emploi légitime du verbe saboter dans son sens le plus efficace et le plus vaste. Je suis prêt à subir une condamnation pénale pour son emploi, mais non pas à laisser censurer ou réduire ma langue italienne.
« C’est à ça que servaient les cisailles » : à quoi ? À saboter une entreprise aussi colossale et nuisible avec des cisailles ? Aucun autre perfide outillage de quincaillerie n’est consigné dans les pièces de ma conversation téléphonique. Alors, accuse-t-on le soutien verbal d’une action symbolique ? Je ne veux pas interférer dans le domaine de compétence de mes défenseurs.
Je termine en affirmant une fois de plus ma conviction que la ligne soi-disant à grande vitesse en val de Suse doit être freinée, entravée, donc sabotée pour la légitime défense de la santé, du sol, de l’air, de l’eau d’une communauté menacée.
Ma parole contraire subsiste et j’attends de savoir si elle constitue un délit."

 

Erri De Luca ce 19 octobre

 

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17:00 Écrit par Paola Pigani | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : erri de luca, tav