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16 mai 2020

Addio Ezio Bosso

16:44 Écrit par Paola Pigani dans Musique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : ezio bosso

12 mai 2020

Qui que tu sois

 

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Qui que tu sois: c'est le soir, tu quittes ta chambre, où tout t'est connu.
Ta maison est la dernière avant le lointain: qui que tu sois.
Tes yeux fatigués peinent à se détacher du seuil usé .
Tu soulèves lentement un arbre noir et tu le mets, élancé et solitaire, contre le ciel.
Et tu as créé le monde. Et le monde est grand, comme un mot qui mûrit encore dans le silence.
Et dès que ta volonté en saisit le sens,
Tes yeux s'en détachent avec douceur.

Rainer Maria Rilke, Dalla misura delle stelle, éditions Ponte alle grazie

Traduction inédite et gracieuse de Dominique Paravel que je remercie de tout coeur.

Traduction en italien de Giusi Drago.

 

 

 

 

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11 mai 2020

Retour en ville

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Lyon, perle de soie grise...

Stanislas Rodanski

09 mai 2020

Donne toi à ce jour

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"Parfois, j'ai l'impression que l'homme vit au bord d'un gouffre dans lequel se précipite le présent. Nous connaissons exactement le passé et nous nous en soucions en vain puisque nous ne pouvons plus le changer ; nous connaissons non moins exactement l'avenir et nous nous en soucions tout aussi en vain puisque nous sommes incapables de le deviner et de le modeler à notre guise. La seule chose que nous ne connaissons pas, c'est le présent : cet après-midi, l'heure même que nous vivons. Nous thésaurisons sur le passé, nous spéculons sur l'avenir, et nous gaspillons le présent si désespérément que nous prenons à peine conscience de fait que la vie, c'est le présent et uniquement le présent. Par exemple, nous prenons du thé et nous nous disons que c'est juste cela : un intermède entre ce qui a été et ce qui sera. Mais, en réalité, c'est cela même, la vie ; la vie n'est rien d'autre. Elle est sans gloire, sans éclat, pleine de déceptions - en fait elle n'est qu'une seule et longue déception ; nous sommes assis en permanence dans la salle d'attente à guetter un rapide qui ne vient pas. Mais cette lande pleine de bruyère, de sables et de maigres pins dont le soleil illumine les couronnes rouillés - quelle plus merveilleuse beauté que celle-là? Et toi, mon cœur stupide, ne pense pas en ce moment à cet homme qui t'aime trop, ou trop peu, c'est selon. Ne pense pas au manteau neuf, à la doublure de l'an dernier, et à la lettre qu'il faut absolument écrire au percepteur, ne pense qu'à cette lande. Penses-y totalement, embrasse-la à pleine bouche, regarde-la en oubliant tout le reste, ne sois ni triste, ni gai, ni heureux, ni plein de désir, car tout cela est absurde ; sois présent, donne-toi à ce jour, et pour l'amour du ciel, fais un effort, essaye de ne contempler que cette heure et d'en tirer tout ce qu'elle peut donner. Efforce-toi de briser cette chaîne du destin qui fait que les hommes ne voient sous les événements qu'incertitude, douleur, insatisfaction et attente. Sois ! Tout simplement. Personne ne te rendra ce que tu viens de laisser échapper de ta main, mais demain tu riras de la douleur d'aujourd'hui. Tu n'as jamais rien vécu que tu n'aies regardé, le lendemain, sous un éclairage tout autre et sous un autre encore, le surlendemain. Tu peux d'ores et déjà parier que tout ce qui te semble tellement capital ne l'est point. En prenant tes soucis pour des questions de vie et de mort, tu oublies, insouciant que tu es, l'heure présente : pourtant, c'est elle seule qui compte absolument, car elle est perdue à tout jamais, cette part irremplaçable de ta vie que tu as laissé détruire.
L'attente est mauvaise conseillère, 22 août 1926."

 

Milena Jesenska

10:44 Écrit par Paola Pigani dans Des livres | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : milena jesenska, frantz kafka

07 mai 2020

Dans la rue

 

 

Draps de chantier.jpg

 

 

 

Sur un trottoir de mon quartier

On a tracé sur le bitume

Les lignes des futures excisions

Les chantiers sont à l'arrêt

 Un  homme à deux pas

 Repeint le mur de sa maison

Celui qu'on a épinglé comme un papillon

Sur un lit d'hôpital est seul

Au milieu d'un essaim nerveux

D'escale en escale

Il  poursuit le  voyage

De ses ailes abîmées.

 

 

 

Je vous souhaite un printemps inexorable.

Pablo Neruda

 

 

15:32 Écrit par Paola Pigani dans Poésie, Un printemps inexorable | Lien permanent | Commentaires (0)

05 mai 2020

Poste restante

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Sur une boite aux lettes de la Poste

Des mots tracés au marqueur

Envoie des lettres d'amour

Plus loin

Des mains d'enfants ont dessiné

Une marelle

Qui va jusqu'au ciel de craie

 Et toujours aux fenêtres

Des soleils au feutre à l'eau  et

Leur sourire de papier

 Des grands mercis en pattes d'araignée

Plus loin

Des gants de latex

Jetés avec la peur dans le caniveau

Fin du périmètre de l'enfance

 

©paolapigani

 

 

 

Je vous souhaite un printemps inexorable.

 

Pablo Neruda

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

08:51 Écrit par Paola Pigani dans Poésie, Un printemps inexorable | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : dans la rue

04 mai 2020

Une épave sans postérité

 

L’art des dilutions, éditions Abrüpt,Pier Lampàs

 

 

Bruto ! Ignores-tu que le poème a pour
vocation de se fondre au cœur des choses afin
de les éclairer ? Et que l’action révolutionnaire
établit les conditions matérielles de cette
lumière ? L’un sans l’autre, que sont-ils ?

Une épave sans mémoire !

Une épave sans postérité !


(...)
Nous aurons l’art des floraisons intempestives,

celui des passions convulsives, le geste
suave et impertinent de notre âge ardent,
la coquetterie des fées et la virulence des
esthètes au verbe caressant ; nous serons des
prophètes sans prophétie, car notre cœur est
gazeux, il répand ses douceurs dans tous les
bas-fonds de ce triste monde.
(...)
Et nous combattrons ainsi le discours
managérial appliqué à la floraison des êtres et
des choses.
Et nous aurons l’art des détours. Mais
nos détours n’auront pas la dégaine d’un
déjeuner sur l’herbe… Le risque serait trop
grand de se trouver à nouveau piégé par
cette navrante contemplation de nature verticale.

Car il n’y a d’éternité que baignant dans
les couches temporelles des saisons, dans le
bourgeonnement des passions et des choses (…)

 

 

L’art des dilutions, éditions Abrüpt

Pier Lampàs

 

 

03 mai 2020

Un dimanche de mai

 

 

 

 

 

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Le claquement tardif des volets un dimanche de mai

Le vrombissement d'un jouet électrique dans  la cour

La voix d'une mère qui tourne autour des enfants devinés

S'efforcer dans l'écoute

S'écorcer dans la sensation de n'être qu'une  des peaux

Du  temps présent

 

©paolapigani

 

 

Je vous souhaite un printemps inexorable.

 

Pablo Neruda

 

 

05:17 Écrit par Paola Pigani dans Poésie, Un printemps inexorable | Lien permanent | Commentaires (0)

02 mai 2020

Aprés la pluie

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                                                                                                                          ©paolapigani

 

 

 

 

 

Je suis comme l’eau

Qui doit obéir.

Je suis comme les nuages

Qui doivent aller

Et tomber en pluie.

Guillevic

 

 

 

 

 

04:16 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : guillevic

01 mai 2020

Dans le jour inquièt

 

 

L'orage cette nuit n'a rien violenté 

Sauf ces  lilas  si tôt vieillis

L'air, les nuages, les pensées du marcheur

Sont d'un mauve dé soleillé

Il sent  l'herbe humide de la ville

Avance doucement dans le jour inquiet

Comme un enfant privé de cordes à jouer

Seuls les oiseaux le tiennent en respect 

 

 

©paolapigani

 

Je vous souhaite un printemps inexorable.

Pablo Neruda

11:34 Écrit par Paola Pigani dans Poésie, Un printemps inexorable | Lien permanent | Commentaires (0)