22 mars 2020
Va pensiero
La situazione di criticità in cui ci troviamo ha mutato profondamente la quotidianità di noi tutti, costretti in casa per contrastare l’emergenza virologica. Anche il mondo del Teatro e della Musica accusa il colpo e musicisti, cantanti, direttori, ecc. pagano un prezzo enorme poiché impossibilitati a lavorare e obbligati ad annullare esibizioni ed attività concertistiche, danno economico e morale inquantificabile.
International Opera Choir - Coro Internazionale Lirico Sinfonico, come le altre realtà corali, ha sospeso le attività in ottemperanza dei vari decreti di questi giorni. Abbiamo perciò aperto le porte della nostra sala prove virtuale che ognuno di noi “raggiunge” con i mezzi a disposizione, muniti di smartphone e voce, per sentirci e sentirvi vicini attraverso la Musica.
E se è vero che il “Coro di schiavi ebrei”, comunemente chiamato “Va’ pensiero”, nell’ottica di Verdi è specchio delle vessazioni subite dagli italiani prima dell’unificazione, oggi ci sentiamo un po’ quel popolo incatenato che rimpiange la “patria perduta” e la libertà di vivere il quotidiano come è abituato a fare. Il “Va pensiero” è parte della nostra storia, tutti possono intonarne i primi versi e le parole tornano automaticamente alla memoria. Sempre in lizza come ipotetico Inno nazionale, sono in molti a credere che possa rappresentarci più di ogni altro canto e ricordarci da dove veniamo.
Un grazie enorme a tutto il personale medico - sanitario impegnato a tener fronte all’emergenza Covid-19. Questo video è per voi!
Je vous souhaite un printemps inexorable.
Pablo Neruda
22:56 Écrit par Paola Pigani dans Musique, Un printemps inexorable | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : verdi, coro virtuale, va pensiero, international opera choir, nabbuco
21 mars 2020
Où tes chevaux hénissaient au soleil
Un homme , est mort à midi d'hier dans la Drôme accroché à un souvenir de crinière et de galop .
J'écris ces mots pour Maurice :
Nous ne ferons pas le tour de ton cercueil, ne toucherons pas son bois, ni les fleurs coupées
Nous n'approcherons pas le creux d'eau bénite, ni ton abîme de terre.
Mais nous serons avec toi
Sur ta colline où tes chevaux hennissaient au soleil
Nous serons avec toi quand le vent agitera les nuages
Ils dessineront des ombres douces
Nous les regarderons danser avec la tienne
Dans l'herbe et sur le fleuve
14:44 Écrit par Paola Pigani dans Le coeur des mortels | Lien permanent | Commentaires (0)
20 mars 2020
L'étreinte du monde
J'écoute la voix d'une jeune chanteuse En cavale qui porte un nom de fruit... Parmi les cadeaux de lecteurs, je puise Je suis les pas du chat noir d'Anouar Brahem, une voix, des musiques qui irriguent les membranes du cœur, des poumons, dilatent le temps immobile.
J'oublie les murs, le virus que je ne veux plus nommer.
J'ouvre les fenêtres et les livres oubliés.
Je relis L'étreinte du monde d'Abdellatif Laâbi.
Regarde mon amour
ce monde qui s'écroule
autour de nous
en nous
serre bien ma tête contre ta poitrine
et dis- moi ce que tu vois
Pourquoi ce silence?
Dis- moi simplement ce que tu vois
Les étoiles contaminées tombent-elles
de l'arbre de la connaissance
Le nuage toxique des idées
nous submergera-t-il bientôt?
©paolapigani
Je vous souhaite un printemps inexorable.
Pablo Neruda
11:32 Écrit par Paola Pigani dans Cadeaux de lectrices et lecteurs, Poésie, Un printemps inexorable | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : l'étreinte du monde, abdellatif laâbi.
19 mars 2020
Rejouer l'enfance
Chez les arbres l'encre est une maladie,
un suintement à la base du tronc,
d'où s'écoulent des filaments obscurs.
L'arbre meurt.
La nuit aussi remonte sur les vitres,
le jour dévasté ressemble aux ruines
d'une âme surprise par le temps.
Il faut rejouer l'enfance, courir avec ce chien
immortel jusqu'au bout du champ,
hésiter devant la barrière de bois,
l'inaccessible de quelques secondes.
Il faut regarder l'Ouvert, fidèle et nu,
qui attend qu'on franchisse encore la barrière.
Au milieu des terres vastes et veuves
sur les pas forcés des exils,
l'engloutissement des noms, l'absence des tombes,
où est l'Ouvert?
dans les regards en allés sous le bois de la barrière,
dans les enfances en poussière
qui parfois se relèvent.
Emmanuel Merle, Tourbe. Alidades création.
11:25 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : emmanuel merle, tourbe. alidades création.
18 mars 2020
Et toujours les oiseaux
©paolapigani
Mon laissez passer dans le sac à dos,
je croise les clandestins
qui comme moi arpentent les rues
les yeux en l'air.
La ville est un grand corps vidé pourrait-on croire,
pas encore...
Corbeaux et corneilles se font entendre plus fort,
fichés dans le bleu du ciel
comme des sentinelles aux aguets.
©paolapigani
Je vous souhaite un printemps inexorable.
Pablo Neruda
11:23 Écrit par Paola Pigani dans Poésie, Un printemps inexorable | Lien permanent | Commentaires (0)
17 mars 2020
Domani
En ces temps de pas comptés,d'heures liquides, de voyages empêchés, il me plait de penser à une nouvelle immensité...
Come il sogno poi si dissolverà
Da domani rinizierà una nuova immensità
Da domani
Da domani
Da domani
Andrea Laszlo De Simone
Je vous souhaite un printemps inexorable.
Pablo Neruda
12:31 Écrit par Paola Pigani dans Musique, Un printemps inexorable | Lien permanent | Commentaires (0)
16 mars 2020
Ménage de printemps
Robes désoleillées de l'été dernier
flacons de sable et de terre
d'Arménie, du Vésuve, du Niger, ocres de Rouissillon, fleurs de sel de la Ria Formosa
dents de lait de plusieurs enfances
traînes de parafines des lumières d'hiver
chaussettes et poèmes dépareillés
lianes sèches du chévrefeuille
poussière des livres oubliés
traces de doigts sur les carreaux
par où commencer?
Où finir?
©paolapigani
Je vous souhaite un printemps inexorable.
Pablo Neruda
12:17 Écrit par Paola Pigani dans Poésie, Un printemps inexorable | Lien permanent | Commentaires (0)
Entre les eaux de Venise, de Charente et nos rues
Les italiens chantent " Bocca Corona" con la mascherina
A Venise, ils redécouvrent des poissons dans les eaux clarifiées de la lagune .
Dans ma ville endormie, un chibanis traverse la rue un sac de galettes à la main, hâte le pas en diagonale, jusqu'au ras de mon vélo. Sur le trottoir, des gars cognent leur canette de bière et trinquent.
L'un d'eux semble attendre la mariée du jour, un énorme bouquet de fleurs blanches sur son sac à dos.
Ils parlent peut-être de cette bienvenue- malvenue qui va faire les rues désertes et les oboles impossibles.
Antoine Gallardo m'envoie une photo de Charente où j'étais en février entre Blanzac et Barbezieux .
Je vous souhaite un printemps inexorable.
Pablo Neruda
©antoinegallardo
A Blanzac la rivière Né s'écoule entre les pierres
Sous le toit du vieux lavoir
Les araignées ne tissent plus de rêves fous
Au sommeil des lavandières
Leur dentelle froide dans la lumière de février
11:10 Écrit par Paola Pigani dans Poésie, Un printemps inexorable, Voyage | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : venise, charente, sdf, bocca corona
15 mars 2020
Allégorie de la folie
©gilles vugliano
Il a manqué un peu de lumière
Un peu d'eau à sa bouche
De la pierre à ton visage
Il a voulu te draper de lui-même
Que s'écoule son regard
Sur la surface diurne de ton être vivant
De tes épaules à ton nombril
Qui a frémi ?
Toi ou une autre?
Il t'a semblé pourtant qu'un pan de ciel
Se posait sur ton corps transparent
Une pesanteur nouvelle
Un murmure de source sanguine
Tu as glissé de l'ombre
Puis de ta chair invisible
Jusqu'au seuil de la folie
Où Dieu s'est enfui
©paolapigani
12:37 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : gilles vugliano, antonio corradini, allégorie de la foi, exposition drapé, musés des beaux arts, lyon
Vivement Dimanche dernier
Atmosphère de film au ralenti dans les rues de mon quartier. Nous sommes des figurants invités à tourner dans le dernier plan séquence " a voté" et à regagner nos intérieurs; En longeant les murs de l'hôpital, j'entends le bruit de grelot d'une canette de soda, poussée par le vent sur l'asphalte. Les arbres s'agitent et grondent dans la lumière. Il est à craindre que les jours à venir ressemblent à un dimanche sans fond où s'égailleront des heures et des sons contradictoires.
Je vous souhaite un printemps inexorable.
Pablo Neruda
11:08 Écrit par Paola Pigani dans Un printemps inexorable | Lien permanent | Commentaires (0)