05 mai 2020
Poste restante
Sur une boite aux lettes de la Poste
Des mots tracés au marqueur
Envoie des lettres d'amour
Plus loin
Des mains d'enfants ont dessiné
Une marelle
Qui va jusqu'au ciel de craie
Et toujours aux fenêtres
Des soleils au feutre à l'eau et
Leur sourire de papier
Des grands mercis en pattes d'araignée
Plus loin
Des gants de latex
Jetés avec la peur dans le caniveau
Fin du périmètre de l'enfance
©paolapigani
Je vous souhaite un printemps inexorable.
Pablo Neruda
08:51 Écrit par Paola Pigani dans Poésie, Un printemps inexorable | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : dans la rue
04 mai 2020
Une épave sans postérité
Bruto ! Ignores-tu que le poème a pour
vocation de se fondre au cœur des choses afin
de les éclairer ? Et que l’action révolutionnaire
établit les conditions matérielles de cette
lumière ? L’un sans l’autre, que sont-ils ?
Une épave sans mémoire !
Une épave sans postérité !
(...)
Nous aurons l’art des floraisons intempestives,
celui des passions convulsives, le geste
suave et impertinent de notre âge ardent,
la coquetterie des fées et la virulence des
esthètes au verbe caressant ; nous serons des
prophètes sans prophétie, car notre cœur est
gazeux, il répand ses douceurs dans tous les
bas-fonds de ce triste monde.
(...)
Et nous combattrons ainsi le discours
managérial appliqué à la floraison des êtres et
des choses.
Et nous aurons l’art des détours. Mais
nos détours n’auront pas la dégaine d’un
déjeuner sur l’herbe… Le risque serait trop
grand de se trouver à nouveau piégé par
cette navrante contemplation de nature verticale.
Car il n’y a d’éternité que baignant dans
les couches temporelles des saisons, dans le
bourgeonnement des passions et des choses (…)
L’art des dilutions, éditions Abrüpt
Pier Lampàs
11:21 Écrit par Paola Pigani dans Des livres, Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : l’art des dilutions, éditions abrüpt, pier lampàs
03 mai 2020
Un dimanche de mai
Le claquement tardif des volets un dimanche de mai
Le vrombissement d'un jouet électrique dans la cour
La voix d'une mère qui tourne autour des enfants devinés
S'efforcer dans l'écoute
S'écorcer dans la sensation de n'être qu'une des peaux
Du temps présent
©paolapigani
Je vous souhaite un printemps inexorable.
Pablo Neruda
05:17 Écrit par Paola Pigani dans Poésie, Un printemps inexorable | Lien permanent | Commentaires (0)
02 mai 2020
Aprés la pluie
©paolapigani
Je suis comme l’eau
Qui doit obéir.
Je suis comme les nuages
Qui doivent aller
Et tomber en pluie.
Guillevic
04:16 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : guillevic
01 mai 2020
Dans le jour inquièt
L'orage cette nuit n'a rien violenté
Sauf ces lilas si tôt vieillis
L'air, les nuages, les pensées du marcheur
Sont d'un mauve dé soleillé
Il sent l'herbe humide de la ville
Avance doucement dans le jour inquiet
Comme un enfant privé de cordes à jouer
Seuls les oiseaux le tiennent en respect
©paolapigani
Je vous souhaite un printemps inexorable.
Pablo Neruda
11:34 Écrit par Paola Pigani dans Poésie, Un printemps inexorable | Lien permanent | Commentaires (0)
29 avril 2020
Passages
Tous, mourons tous d'un arrêt du coeur
Tous , revivons d'un arrêt du coeur.
Jusqu'au seuil des passages
©paolapigani
17:35 Écrit par Paola Pigani dans Poésie, Un printemps inexorable | Lien permanent | Commentaires (0)
27 avril 2020
Le commis de la poésie
Je n'étais pas fait pour ce cirque planétaire. Je suis las d'être le commis de la poésie avec pour toute récompense d'être enfermé dans le tombeau d'un livre. Mon cœur est un chapiteau usé, déchiré. Une montre à mon poignet déjà rongé par la vieillesse, un peu d'or à mon cou comme une pendule détraquée. Mais le ciel est imprévisible. Le plus grand penseur un jour ne veut plus penser, et c'est là que le ciel lui offre des pensées inattendues. Jambes croisées sur le tapis persan de la misère, il ne lui reste plus qu'à prendre son envol.
Jean-Marie Kerwich. Le livre errant. Mercure de France
06:52 Écrit par Paola Pigani dans Des livres, Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : jean- marie kerwich, le livre errant
26 avril 2020
Notre avril
Vivement tous les dimanches derniers
vivement le printemps dernier
mais lilas et glycines de notre avril
ne pas les lâcher des yeux
et rire de nos souvenirs
à l'heure où s'attablent les vivants
©paolapigani
Je vous souhaite un printemps inexorable.
Pablo Neruda
06:21 Écrit par Paola Pigani dans Poésie, Un printemps inexorable | Lien permanent | Commentaires (0)
25 avril 2020
Fête des libraires
Je devais en faire une lecture aujourd'hui à la librairie Lucioles , à Vienne à l'occasion de la fête des libraires ( qui a lieu le jour de la Saint Jordi, chaque 26 avril ).
Dommage. Je salue et remercie l'équipe de Lucioles pour leur invitation et l'espoir qu' elle me donne d'y revenir.
Ce 25 avril est la Saint Marc .Je me souviens de ce jour à Venise, j'avais presque 20 ans et regardais les passants tranquilles, une rose à la main pour fêter leur San Marco.
Aujourd'hui, les roses de Venise ont elles un parfum de gel hydroalcoolique?
Des saints ou des roses , à qui se vouer?
Ensemble soutenons les librairies indépendants.
Entre tes mains
Entre tes mains un objet étrange
venu d'un autre monde
De la pulpe des arbres à celle de tes doigts
Vos peaux se touchent
L'arbre tu l'oublies, les murs de la ville aussi
Les mots sont à tu et à toi,
la vie à la renverse
Entre les pages,
tu files un drôle de coton
il y a des passages pourtant entre les lignes
De toi à l'Autre, de l'Autre à toi
Une pulpe humaine indéfiniment recyclée
Qui se souvient des premiers arbres ?
Des premiers hommes ?
Bois, papier, matière solaire,
Mots de la vie, de la mort,
Nourritures, ferments
Tout pour grandir
Paola Pigani
10:45 Écrit par Paola Pigani dans Poésie, Un printemps inexorable | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : librairie lucioles, vienne, saint jodi, fête des libraires, san marco, paul celan
24 avril 2020
34 jours de printemps
Voici déjà 34 jours que le printemps est là
Nous en avons la preuve dans le calendrier grégorien
Et le démenti sur nos silhouettes empâtées d'inquiétude
Dans mon sac à dos s'entassent laissez-passer de faussaire, feuilles de menthe poivrée, fleurs de bourrache, cailloux et poèmes sans queue ni tête.
Tout sera à recommencer
Je vous souhaite un printemps inexorable.
Pablo Neruda
09:50 Écrit par Paola Pigani dans Poésie, Un printemps inexorable | Lien permanent | Commentaires (0)