20 janvier 2013
Favola affidabile
Favola affidabile
Sempre e Mai sono in una barca
Sempre cade in acqua
Mai non ha paura
e si immerge per unirsi
il corrente spinge la barca verso la riva
ormai posso salire dentro
Con fiducia.
Frédérick Houdaer
Engeances.Editions La Passe du vent .
15:17 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : frédérick houdaer, la passe du vent
15 janvier 2013
Anima fragile
18:54 Écrit par Paola Pigani dans Musique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : vasco rossi
14 janvier 2013
En quittant ce monde ancien
En quittant ce monde ancien
Nous oublierons les terres de cendre
Les visages et les voix emportés
Dans la lourde plainte du vent
Ceux qu’on a dit vaincus
Ceux qu’on a portés brisés
Aux clairières humaines
Marcheront devant nous
Nous, cœurs endurants jadis à genoux
Dans la boue, le regard vrillé aux feux d’hier
Aux crépuscules noueux
Nous, serrés contre leurs ombres
Fils de ceux-là aux corps entaillés
Aux poumons vidés muets et nus
Nos peaux vêtues d’un soleil trop lointain
Nous, cœurs endurants en marche vers un autre monde.
Paola Pigani
17:57 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : winfried veit
13 janvier 2013
Un corps pour un autre
17:55 Écrit par Paola Pigani | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : ilka schönbein
12 janvier 2013
Le vin
D’un regard il me fit plus belle
et je pris cette beauté pour moi.
Heureuse, j’avalai une étoile.
Il m’invente
telle mon reflet dans ses yeux.
Et je danse, danse
ailes déployées
La table est table, le vin est vin
dans un verre qui est verre
solidement posé sur la table.
Mais moi dans tout cela
je ne suis qu’une illusion
illusion sans limites
illusion jusqu’au sang.
Je lui parle de ce qu’il veut entendre:
des fourmis mourant d’amour
sous l’étoile du pissenlit.
Je lui jure que les roses
chantent quand elles ont bu du vin.
Je ris, je penche la tête
prudente comme si je faisais une expérimentation
et je danse, et danse
dans une peau étonnée d’être à moi
dans des bras qui me donnent forme.
Eve de la côte, Vénus de l’écume
Minerve du front de Jupiter
furent plus réelles que moi.
Quand il ne me regarde plus
je cherche mon reflet sur le mur
et ne voit qu’un clou
sans tableau.
Wislawa Szymborska
17:33 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : wislawa szymborska
08 janvier 2013
La fontaine aux cieux
La fontaine aux cieux
Nos voix quittaient nos bouches pour mourir à la source
L’écho d’alors nous venait de la fontaine des cieux
Un escalier de pierre pour y descendre à pas d’indiens
Une rampe rouillée pour y glisser à califourchon
Jusqu’au bord du vide
Dans ce trou d’ombre
Cerné de lichen et de salpêtre
Palpitait notre monstre
L’eau boueuse en hiver
Nous appelait vers le jeu
Plus vivement encore
La pointe des pieds touchant le péril d’eau
On regardait bouche bée
Naître un autre monde
Le nœud des eaux nous gagnait le ventre
La caresse froide de la vase léchait nos orteils
Une main agrippait nos robes
Quand le garçon se décidait à pisser dans l’eau
La peur retombait
Les autres pouvaient lâcher leur cri
Courir rattraper un papier de carambar
De l’autre côté du pont
L’écho d’alors s’imposait comme la preuve d’un enfer vaincu
On pouvait donc aller plus loin
Rire à la gorge des rivières
Toujours plus loin
Le Son indolent, la Bonnieure
Attacher l’eau à nos chevilles
Marcher dans l’onde
Disparaître
Apparaître
La peur de l’eau nous couvrait de soleil
Sur les rives d’hier
Notre enfance en joncs et en prières
Pour ce qui est
Ce qui n’est plus
Ce qui sera
Les cailloux jetés comme des obus
Le regard qui saute
Sur ce qui est ce qui n’est plus
Sous les arbres
Serrés comme des cordes
La lumière peine
Mais donne ses fruits
À qui veut bien les rendre
Eaux sourdes où vacillent les arbres témoins
Les jambes des petites filles
Leur corps en pilotis
L’eau qui bat leurs chevilles
Remonte au coton pauvre sur leur ventre
Elles avancent pourtant bravent l’au de là de l’eau
Qui détient la moitié de leur corps englouti
Les robes flottent à la surface
Comme des bannières d'Adieux
Le monde jette un froid entre la peau et le cœur.
Paola Pigani
11:40 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cellefrouin, le son, la bonnieure
07 janvier 2013
Mon oeil
©paolapigani
11:47 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0)
06 janvier 2013
Leurs pas résonnent dans le vide...
(…) Leurs pas résonnent dans le vide et le silence. Il n’y a personne sur le seuil des baraquements, personne dans les travées gelées. Louis écoute les toux rauques, les pleurs de bébé, quelques voix emmêlées. Des tuyaux rouillés enchâssés dans les toits d’Evrite crachent des fumées grises. Les vêtements sur le fils de fer raidis par le gel laissent deviner des silhouettes fantomatiques qui tremblent dans l’air glacé. Quelle heure peut-il être ? Ce ciel sans couleur existe-il ? Pas une percée de soleil. Rien dans l’air qui exalte un peu de lumière ou de chaleur. Les heures s’étirent aqueuses et hasardeuses dans cette absence de repères et de heurts. Louis marche toujours ou plutôt déambule. Ses pas suivent à présent le bon vouloir du cheval qui se laisse lui-même aller au rythme errant de son maître. Qui des deux attend l’autre ? Pour finir d’entrer dans ce cercle obsessionnel ? De fait, ils tournent en rond. Le temps n’a plus d’échappée mais l’un est la preuve vivante de l’autre. Preuve que leur ailleurs n’est pas mort. Preuve que dans les deux écuelles de leur cœur clapote un sang encore chaud qui nourrit l’autre. Preuve qu’entre leurs yeux noirs charbonneux, il s’écoule une tendresse qui les abreuve au plus profond de ce désert. Le jour tombe doucement. Les pattes du cheval, décharnées, s’obstinent à suivre la cadence des jambes de Louis qui martèlent le sol dur, lui renvoient un écho mat et délicat les invitant tous deux à entrer dans la nuit. Seul le fracas du train Paris-Bordeaux vient rivaliser quelques minutes avec leur marche crépusculaire. Des lumières éclairent la voie ferrée, rendent plus dure encore la désolation des baraques, autant d’îlots de charbon dans la brume nocturne qui descend sur le camp (…)
Extraits de N’entre pas dans mon âme avec tes chaussures. Paola Pigani
11:35 Écrit par Paola Pigani | Lien permanent | Commentaires (0)
03 janvier 2013
Coupé du monde
En 1912 Edvard Munch peint
un arbre coupé du monde
Le tronc jaune
un arbre coupé du monde
à la pulpe claire et épaisse
une chair de lait caillé
blessure de forêt
claire indolore
le tronc jaune
un beau gisant plein
de la sève des morts
quand ils s'apprêtent
pour le voyage.
Paola Pigani
15:39 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : edvard munch
02 janvier 2013
Idole de mes 20 ans
15:32 Écrit par Paola Pigani | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : anna prucnal