Guillevic 2016linoines la renouée aux oiseaux UA-98678848-1

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

28 mars 2013

Le jour revient

 

 

Le jour revient

à entête grise

tu n'es qu'une étoffe jalouse

à vouloir étouffer cette lumière

surgie de nulle part.

 

Paola Pigani. Indovina

09:36 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0)

26 mars 2013

Sur les traces de Luc Bérimont

DSC09547.JPG

©paolapigani

 

Quelques kilomètres avant Angoulême

De la vitre du train, on aperçoit Magnac sur Touvre

Petits mouchoirs d'herbes trempés dans l'hiver...

 

Je n'ai plus le goût de chercher

Si ton absence m'est écharde

Ni si je reproche à mes mots

de dire moins qu'ils n'ont en eux.

Aimer est un cercle de craie

hors duquel tout devient froidure.

08:09 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0)

24 mars 2013

Pour écarter la mort

 

 

 

 

Ne pas laisser la fin du jour

Surir avec le lait des lèvres

Retenir un arbre, un parcours

Une eau simple qui bat tambour

Sur la terre emplumée de fièvre

Retenir un faisan, du feu

Un cabaret mangé d’averses

Retenir un prunier d’altesse

Une femme, nue dans ses yeux

 Retenir un ami parjure

Un enfant qui lèche son doigt

Gagner sur la mort pas à pas

Au jeu de charnelle mémoire

Sauver un pain clair, une armoire

Oublier que l’on n’étreint pas

Refermer ses bras sur la brume

La neige où brûlent les oiseaux

Retenir le bruit d’une enclume

Et le mêler à ses marteaux :

Marteau du sang, marteau des phrases

Marteau des visages perdus

 

La vie nous fend de son sillage

Et ne nous ferme jamais plus.

 

Luc Bérimont

12:57 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bérimont

23 mars 2013

Attesa

 

C'est déjà demain !

Dimache 24 mars

cabaret poétique

au PÉRISCOPE (13 rue Delandine 69002 LYON, métro Perrache, juste entre les deux prisons vidées de leurs prisonniers !).
Cela réunit Patrick DUBOST, Jean-Marc FLAHAUT, Jean-Jacques NUEL, Florentine REY & Pierre SOLETTI.
Entrée GRATUITE (sous réserve d’une inscription pour l'année au Périscope de 2 €, si vous ne l’avez pas déjà souscrite).

©paolapigani

Photo0811.jpg

12:56 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cabaret poètique, flahaut, dubost, nuel

14 mars 2013

Aujourd'hui le ciel claque

 

 

 

Aujourd’hui le ciel claque

Comme un drap blanc

Sur la ville assoupie

Je voudrais te lire

entre mes lignes

Sentir tes silences

dans mes poches

 et ton corps

 pour écraser ce temps

Gonflé d’orgueil

Ce temps qui ne passe pas

Qui laisse au fond des verres

Le sel de nos salives

 le sel de nos bouches

Quand le jour passe

de l’une à l’autre

Au fond des verres

casse ce qui transparait

 le cristal de l’absence

la soif  plus belle que tout.



Paola Pigani. Indovina.

09:25 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0)

13 mars 2013

obeir au jour

Entre mes yeux

toute chose vue

une aube

son verbe clair

dans la vanité de midi

le couteau sur le formica

contre la carafe

le sûr désir

d'obeir au jour.

 

Paola Pigani. Le ciel à rebours. Editions Les  Presses Littéraires.

11:27 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0)

12 mars 2013

'Na Stella

10:32 Écrit par Paola Pigani dans Musique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : gian maria testa

11 mars 2013

Printemps des poètes

 

 

Dans le cadre du Printemps des poètes,

et autour de l'exposition peinture et poésie "Le livre pour sortir au jour" de Magali Mélin et Jean-Baptiste Cabaud, coup de projecteur sur les Éditions Le Pédalo Ivre

et leur Collection Poésie dirigée par Frédérick Houdaer.

 
Cela se déroulera en entrée libre et autour d'un buffet
à 20h,
le lundi 11 mars 2013,
à la Galerie L'Oujopo,
dans le 6ème arrondissement de Lyon.

À l'honneur, lors de cette soirée, 
les auteurs
Thomas VineauJean-Baptiste Cabaud & Magali MélinGrégoire Damon

seront accompagnés par
Samantha Barendson, Béatrice BrérotDavid Champey et Frédérick Houdaer.

05:23 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : jean baptiste cabaud, magali mélin

10 mars 2013

Chronique d'une journée moyenne

 

 

 

Doucement tu laisses ruiner les vergers d’octobre, l’ocre verdit des pruniers et des trembles, les rives argentines de la rivière sous les pluies pleines de silence. On partira pour Lisbonne ou Turin. On verra le jet d’eau des marbres et des églises, de beaux ciels en abîmes. Autour de nous, pas pressés, tout serré, petit vrai grand rêve d’après-midi d’instants d’automne qui étonnent. Le vent coule croisé sur la route et le rose carmin d’un charme bleuit la treille. On traversera le pays où quand quelqu’un meurt on enterre son nom dans un grand pré dormi par les fleurs. On versera le vin et les frêles notes d’un piano feront trembler l’ivoire odalisque des salles. Au creux du ciel ocre doux bruiné on verra le Livre. Les sons vifs et contristés qui prédisent les magies du lendemain. Sur une route brève, dévorée de bruyères et d’édifices dans l’air, on verra Rappalo et les Cinque Terre, la Tentation de Saint Antoine peinte par Brueghel dans la petite église de Gênes. La mer et les terrasses laisseront passer dans le soupir du vent, le prodigieux musicien, le savant au fauteuil sombre, le promeneur sur la jetée qui sent le clair déluge sourdre des prés, stylistes incomparables parcourus par les doigts électriques et bleus du silence.               

Patrick Laupin. Chronique d’une journée moyenne. Editions La rumeur libre.2012




Patrick Laupin sera aujourd'hui au

Périscope 13 rue Delandine Lyon 2

de 17h à 19h30



 

« De vieilles ombres sont de retour et nous fixent sans trembler. »

Patrick Chamoiseau

 

Ouvrir et lire un nouveau livre de Patrick Laupin, c’est comme ouvrir une nouvelle fois les yeux, et c’est surtout naître puis grandir à la vie. Patrick, une fois de plus, avec Chronique d’une journée moyenne, nous renvoie sans ménagement à notre propre réalité. Ses mots, murmures ou cris, poèmes ou chants, mettent en lumière une vérité fragile ou perdue, mais une vérité blessée et crue. Patrick Laupin est sûrement l’une des voix les plus singulières, et donc l’une des voix les plus précieuses, de ces temps de confusion extrême et de libéralisme sauvage. Sa Chronique répond à la tourmente avec authenticité et profondeur. Patrick est totalement libre de sa parole et du choix de ses actes. Ses fragments se situent au bord de l’abîme, à mi-distance de la prose éclairée, inspirée et légère d’un Christian Bobin, et de l’écriture devenue presque silencieuse mais tellement vitale d’un Bernard Noël. Entre les deux, et à mi-voix, son cœur balance. Entre mystique à l’état brut et révolte ordinaire. Entre tendresse infinie et complète désobéissance. Les livres de Patrick Laupin sont nécessaires comme le bon pain et le vin couleur sang. Son œuvre, tellement essentielle à mes yeux et fatalement à mon goût, résiste à l’usure environnante et témoigne de ce que nous sommes, hommes du désir, à la fois énergiques et impuissants… Oui, oui, j’ai dit : énergiques et impuissants ! En témoignent, simplement, ces deux courtes phrases tirées de son Petit Traité des barbaries banales : « Dans le songe creux hésitant on parle tout seul dans le vent. Le début et la fin semblent tenir en un seul mot. »


Thierry Renard

 



04 mars 2013

Winfried Veit

 

 

Des stèles aux étoiles

Winfried Veit, depuis des années peint sa révérence aux fraternités douloureuses, suit la courbe des peurs jusqu’à leur noyau incandescent . Ses formes, ses couleurs issues du creuset des souffrances, de la lumière fossilisée nous parlent d’enfouissement, de cendres  mais aussi de résurrection. Il y a peu d’horizon au delà de ses silhouettes innombrables, peu de paysages pour dissiper le regard. C’est dans leur verticalité qu’il nous donne à voir l’élan, le possible avènement de l’homme qui a su quitter les terres de l’effroi.

Au fil du temps et de son œuvre, ses dormeurs deviennent marcheurs, les corps ne se touchent plus rassemblés par les flammes, dans la boue, dans la shoah qui le hante . Les crucifiés, les suppliciés prennent lentement leur envol. Ils se détachent du nombre et de l’horreur .Leur ombre devient fertile. Lentement, un peuple naît, souverain de sa propre quête.

Ces voyageurs infatigables traversent les millénaires, des  cathédrales de verre et de songes. Parfois les pieds nus  comme des vagabonds. Le monde est en eux, ils marchent ensemble  toujours, dans l’opacité du réel parcequ’immobiles, ils mourraient dans leur origine. Sous leurs semelles, l’air et le bleu se soulèvent, l’écume d’un ailleurs, l’ivresse du temps. Le ciel est là, à portée de main. L’enfer est là, à portée de mémoire. Entre les deux, l’errance et  l’espérance.

Dans l’atelier du peintre se côtoient des minotaures, des hommes ailés,  encore arrimés à leur sol de naissance, des silhouettes aux allures de vierges de Guadalupe aux auras cloutées, aux auras de tessons bleutés, aux auras de brun et d’or. Saurons nous voir  dans le bois, la pierre, le verre, le bronze, enserrés dans ces nœuds, dans ces matières composites, les traits de l’ange déchu ? Saurons-nous voir   le regard qui dort dans ce nocturne humain ? Pourtant, en chacune de ces entités siège une clarté, une clarté durcie prête à éclore .De leurs stèles aux étoiles, elles vont leur chemin.

Jadis, dans l’atelier du peintre, des mains patientes ont tissé des rivages d’étoffe, de quoi vêtir ces innombrables nus, en exil dans l ‘œuvre de Winfried Veit , de quoi recouvrir un monde qui s’est tu, qui s’est tué, stupéfié .Ces gestes ne se sont pas dissipés en vain dans le temps du labeur .On pourrait croire que des fils ont été tendus, ici et là, invisibles entres les statuaires et les toiles , que des soupirs se sont accrochés aux murs immenses de cette ancienne usine . On pourrait croire que jadis, rieuses ou silencieuses des ouvrières courbées sur les métiers à tisser dans la cadence apprise, ont laissé choir l’écheveau d’une autre mémoire .Leur présence pure au travail aurait ainsi fécondé le silence des lieux.

Un bouleau sans racine a été posé là, ses  feuilles , papiers de riz tremblent encore du souffle d’hier comme à l’appel incessant de la lumière.

Les ombres ne poussent jamais sur des ombres et toutes les créatures de Winfried Veit font alliance avec un territoire fondé à l’échelle des cieux.

 

Paola Pigani

 

 

 

9.1 tu as quitté....jpg

19:05 Écrit par Paola Pigani | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : veit