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12 mars 2013

'Na Stella

10:32 Écrit par Paola Pigani dans Musique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : gian maria testa

11 mars 2013

Printemps des poètes

 

 

Dans le cadre du Printemps des poètes,

et autour de l'exposition peinture et poésie "Le livre pour sortir au jour" de Magali Mélin et Jean-Baptiste Cabaud, coup de projecteur sur les Éditions Le Pédalo Ivre

et leur Collection Poésie dirigée par Frédérick Houdaer.

 
Cela se déroulera en entrée libre et autour d'un buffet
à 20h,
le lundi 11 mars 2013,
à la Galerie L'Oujopo,
dans le 6ème arrondissement de Lyon.

À l'honneur, lors de cette soirée, 
les auteurs
Thomas VineauJean-Baptiste Cabaud & Magali MélinGrégoire Damon

seront accompagnés par
Samantha Barendson, Béatrice BrérotDavid Champey et Frédérick Houdaer.

05:23 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : jean baptiste cabaud, magali mélin

10 mars 2013

Chronique d'une journée moyenne

 

 

 

Doucement tu laisses ruiner les vergers d’octobre, l’ocre verdit des pruniers et des trembles, les rives argentines de la rivière sous les pluies pleines de silence. On partira pour Lisbonne ou Turin. On verra le jet d’eau des marbres et des églises, de beaux ciels en abîmes. Autour de nous, pas pressés, tout serré, petit vrai grand rêve d’après-midi d’instants d’automne qui étonnent. Le vent coule croisé sur la route et le rose carmin d’un charme bleuit la treille. On traversera le pays où quand quelqu’un meurt on enterre son nom dans un grand pré dormi par les fleurs. On versera le vin et les frêles notes d’un piano feront trembler l’ivoire odalisque des salles. Au creux du ciel ocre doux bruiné on verra le Livre. Les sons vifs et contristés qui prédisent les magies du lendemain. Sur une route brève, dévorée de bruyères et d’édifices dans l’air, on verra Rappalo et les Cinque Terre, la Tentation de Saint Antoine peinte par Brueghel dans la petite église de Gênes. La mer et les terrasses laisseront passer dans le soupir du vent, le prodigieux musicien, le savant au fauteuil sombre, le promeneur sur la jetée qui sent le clair déluge sourdre des prés, stylistes incomparables parcourus par les doigts électriques et bleus du silence.               

Patrick Laupin. Chronique d’une journée moyenne. Editions La rumeur libre.2012




Patrick Laupin sera aujourd'hui au

Périscope 13 rue Delandine Lyon 2

de 17h à 19h30



 

« De vieilles ombres sont de retour et nous fixent sans trembler. »

Patrick Chamoiseau

 

Ouvrir et lire un nouveau livre de Patrick Laupin, c’est comme ouvrir une nouvelle fois les yeux, et c’est surtout naître puis grandir à la vie. Patrick, une fois de plus, avec Chronique d’une journée moyenne, nous renvoie sans ménagement à notre propre réalité. Ses mots, murmures ou cris, poèmes ou chants, mettent en lumière une vérité fragile ou perdue, mais une vérité blessée et crue. Patrick Laupin est sûrement l’une des voix les plus singulières, et donc l’une des voix les plus précieuses, de ces temps de confusion extrême et de libéralisme sauvage. Sa Chronique répond à la tourmente avec authenticité et profondeur. Patrick est totalement libre de sa parole et du choix de ses actes. Ses fragments se situent au bord de l’abîme, à mi-distance de la prose éclairée, inspirée et légère d’un Christian Bobin, et de l’écriture devenue presque silencieuse mais tellement vitale d’un Bernard Noël. Entre les deux, et à mi-voix, son cœur balance. Entre mystique à l’état brut et révolte ordinaire. Entre tendresse infinie et complète désobéissance. Les livres de Patrick Laupin sont nécessaires comme le bon pain et le vin couleur sang. Son œuvre, tellement essentielle à mes yeux et fatalement à mon goût, résiste à l’usure environnante et témoigne de ce que nous sommes, hommes du désir, à la fois énergiques et impuissants… Oui, oui, j’ai dit : énergiques et impuissants ! En témoignent, simplement, ces deux courtes phrases tirées de son Petit Traité des barbaries banales : « Dans le songe creux hésitant on parle tout seul dans le vent. Le début et la fin semblent tenir en un seul mot. »


Thierry Renard

 



04 mars 2013

Winfried Veit

 

 

Des stèles aux étoiles

Winfried Veit, depuis des années peint sa révérence aux fraternités douloureuses, suit la courbe des peurs jusqu’à leur noyau incandescent . Ses formes, ses couleurs issues du creuset des souffrances, de la lumière fossilisée nous parlent d’enfouissement, de cendres  mais aussi de résurrection. Il y a peu d’horizon au delà de ses silhouettes innombrables, peu de paysages pour dissiper le regard. C’est dans leur verticalité qu’il nous donne à voir l’élan, le possible avènement de l’homme qui a su quitter les terres de l’effroi.

Au fil du temps et de son œuvre, ses dormeurs deviennent marcheurs, les corps ne se touchent plus rassemblés par les flammes, dans la boue, dans la shoah qui le hante . Les crucifiés, les suppliciés prennent lentement leur envol. Ils se détachent du nombre et de l’horreur .Leur ombre devient fertile. Lentement, un peuple naît, souverain de sa propre quête.

Ces voyageurs infatigables traversent les millénaires, des  cathédrales de verre et de songes. Parfois les pieds nus  comme des vagabonds. Le monde est en eux, ils marchent ensemble  toujours, dans l’opacité du réel parcequ’immobiles, ils mourraient dans leur origine. Sous leurs semelles, l’air et le bleu se soulèvent, l’écume d’un ailleurs, l’ivresse du temps. Le ciel est là, à portée de main. L’enfer est là, à portée de mémoire. Entre les deux, l’errance et  l’espérance.

Dans l’atelier du peintre se côtoient des minotaures, des hommes ailés,  encore arrimés à leur sol de naissance, des silhouettes aux allures de vierges de Guadalupe aux auras cloutées, aux auras de tessons bleutés, aux auras de brun et d’or. Saurons nous voir  dans le bois, la pierre, le verre, le bronze, enserrés dans ces nœuds, dans ces matières composites, les traits de l’ange déchu ? Saurons-nous voir   le regard qui dort dans ce nocturne humain ? Pourtant, en chacune de ces entités siège une clarté, une clarté durcie prête à éclore .De leurs stèles aux étoiles, elles vont leur chemin.

Jadis, dans l’atelier du peintre, des mains patientes ont tissé des rivages d’étoffe, de quoi vêtir ces innombrables nus, en exil dans l ‘œuvre de Winfried Veit , de quoi recouvrir un monde qui s’est tu, qui s’est tué, stupéfié .Ces gestes ne se sont pas dissipés en vain dans le temps du labeur .On pourrait croire que des fils ont été tendus, ici et là, invisibles entres les statuaires et les toiles , que des soupirs se sont accrochés aux murs immenses de cette ancienne usine . On pourrait croire que jadis, rieuses ou silencieuses des ouvrières courbées sur les métiers à tisser dans la cadence apprise, ont laissé choir l’écheveau d’une autre mémoire .Leur présence pure au travail aurait ainsi fécondé le silence des lieux.

Un bouleau sans racine a été posé là, ses  feuilles , papiers de riz tremblent encore du souffle d’hier comme à l’appel incessant de la lumière.

Les ombres ne poussent jamais sur des ombres et toutes les créatures de Winfried Veit font alliance avec un territoire fondé à l’échelle des cieux.

 

Paola Pigani

 

 

 

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19:05 Écrit par Paola Pigani | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : veit

03 mars 2013

Tout ce qui brille...

P1310042.JPG©paolapigani

19:04 Écrit par Paola Pigani | Lien permanent | Commentaires (0)

02 mars 2013

De l'autre côté du pont

C'est ce soir, à 2 pas de la Guill'.

Nous serons plusieurs voix du côté de la poésie, de l'autre côté du Pont...

 

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22 février 2013

Lyon, perle de soie grise.Stanislas Rodanski

P1310043.JPG©paolapigani

11:14 Écrit par Paola Pigani | Lien permanent | Commentaires (0)

20 février 2013

Le livre pour sortir au jour

 

 

 

C’est comme un périple dans notre propre pesanteur que nous donnent à lire et à voir Jean-Baptiste Cabaud et Magali Mélin. On avance dans le noir mais c’est un livre pour sortir au jour après avoir dévidé l’écheveau des nerfs, après avoir été tenté par la disparition ; c’est long désapprendre à mourir.

Les mots ne sont jamais innocents. Lequel choisir pour reprendre son souffle ? Les mots nous suivent, ils ne nous précèdent pas. C’est la vie qui avance en premier. C’est la vie qui franchit le pierrier. Les mots nous suivent encore, fragments de nous mêmes avec la densité d’une marche aveugle. J’aurais aimé avoir choisi de vivre le destin des avions sur la mer. On avance vaille que vaille car il faut traverser, l’obscur, l’amer... On descend  les paliers de l’air avec ces trois  verbes : aimer, choisir, vivre. C’est un étrange débarquement au beau milieu de nulle part dans une phrase immense sans ponctuation, un magma de mots, une marée intérieure. On suit  Jean-Baptiste Cabaud, on tente de s’accrocher aux récifs, musique, ville, ordinateur, souvenirs d’amour, ce soi qu’on n’arrive pas à saisir, se tenir loin de tout littoral, aller vers le risque de la vie,  vers le risque de la poésie jusqu’à entrer dans le monde par le corps.

 Il y a entre les pages écrites, les chevelures d’orage de Magali Mélin. Des lignes d’horizon captivantes où tout se dédouble. Puis une plage apparait, des taches deviennent presque humaines, comme des humeurs qui suintent d’un grand  corps absent. L’espace devient écriture à son tour avec ses parallèles complices, ces chemins gras, des traces de croisement, d’effusions. Le noir revient ondoyer, tournoyer pour s’assagir. Qu’est-ce que l’artiste laisse vivre  avant de rendre grâce au papier et au silence ? Le mystère reste latent.

 

Paola Pigani

 

 

Le livre pour sortir au jour. Jean-Baptiste Cabaud .Magali Mélin. Editions Le pédalo ivre. 2013.

 

Exposition à la Galerie l'Oujopo

Du 14 février au 11 mars 2013

40, rue de la Viabert

69006 Lyon

Soirée lecture

Lundi 11 mars à 20h

en présence des artistes

et de Frédérick Houdaer

18 février 2013

Saone

 

 

Les clapotis contre les berges

Ta bouche tes baisers sur ma nuque

Quand tu m’as dit

N’avoir jamais vu Venise

La Saône lascive

Est tendre à nos yeux

Loin des sortilèges de la Sérénissime

L’été monté trop tôt

Sur les épaules des femmes

Un ciel sans nuage

Sur les places

Sable et poussière

Tes yeux secs

Quand tu m’as dit

N’avoir jamais su souffrir

La Saône à nos pieds

Donne sa leçon d’eau et d’oubli


Paola Pigani


Extrait du receuil Indovina

11:00 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : saone

17 février 2013

La dernière page

 

 

Commencer par la dernière page

Pour les journeaux, les livres de poésie

Choisir de m'asseoir dans un train

dans le sens inverse de la marche

Caresser tes pieds avant tes lèvres

Compter ce qui n'a plus de valeur

Aux yeux des autres


Paola Pigani

16:48 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0)