12 mars 2013
'Na Stella
10:32 Écrit par Paola Pigani dans Musique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : gian maria testa
11 mars 2013
Printemps des poètes
Dans le cadre du Printemps des poètes,
et leur Collection Poésie dirigée par Frédérick Houdaer.
À l'honneur, lors de cette soirée, les auteurs
05:23 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : jean baptiste cabaud, magali mélin
10 mars 2013
Chronique d'une journée moyenne
Doucement tu laisses ruiner les vergers d’octobre, l’ocre verdit des pruniers et des trembles, les rives argentines de la rivière sous les pluies pleines de silence. On partira pour Lisbonne ou Turin. On verra le jet d’eau des marbres et des églises, de beaux ciels en abîmes. Autour de nous, pas pressés, tout serré, petit vrai grand rêve d’après-midi d’instants d’automne qui étonnent. Le vent coule croisé sur la route et le rose carmin d’un charme bleuit la treille. On traversera le pays où quand quelqu’un meurt on enterre son nom dans un grand pré dormi par les fleurs. On versera le vin et les frêles notes d’un piano feront trembler l’ivoire odalisque des salles. Au creux du ciel ocre doux bruiné on verra le Livre. Les sons vifs et contristés qui prédisent les magies du lendemain. Sur une route brève, dévorée de bruyères et d’édifices dans l’air, on verra Rappalo et les Cinque Terre, la Tentation de Saint Antoine peinte par Brueghel dans la petite église de Gênes. La mer et les terrasses laisseront passer dans le soupir du vent, le prodigieux musicien, le savant au fauteuil sombre, le promeneur sur la jetée qui sent le clair déluge sourdre des prés, stylistes incomparables parcourus par les doigts électriques et bleus du silence.
Patrick Laupin. Chronique d’une journée moyenne. Editions La rumeur libre.2012
Patrick Laupin sera aujourd'hui au
Périscope 13 rue Delandine Lyon 2
de 17h à 19h30
« De vieilles ombres sont de retour et nous fixent sans trembler. »
Patrick Chamoiseau
Ouvrir et lire un nouveau livre de Patrick Laupin, c’est comme ouvrir une nouvelle fois les yeux, et c’est surtout naître puis grandir à la vie. Patrick, une fois de plus, avec Chronique d’une journée moyenne, nous renvoie sans ménagement à notre propre réalité. Ses mots, murmures ou cris, poèmes ou chants, mettent en lumière une vérité fragile ou perdue, mais une vérité blessée et crue. Patrick Laupin est sûrement l’une des voix les plus singulières, et donc l’une des voix les plus précieuses, de ces temps de confusion extrême et de libéralisme sauvage. Sa Chronique répond à la tourmente avec authenticité et profondeur. Patrick est totalement libre de sa parole et du choix de ses actes. Ses fragments se situent au bord de l’abîme, à mi-distance de la prose éclairée, inspirée et légère d’un Christian Bobin, et de l’écriture devenue presque silencieuse mais tellement vitale d’un Bernard Noël. Entre les deux, et à mi-voix, son cœur balance. Entre mystique à l’état brut et révolte ordinaire. Entre tendresse infinie et complète désobéissance. Les livres de Patrick Laupin sont nécessaires comme le bon pain et le vin couleur sang. Son œuvre, tellement essentielle à mes yeux et fatalement à mon goût, résiste à l’usure environnante et témoigne de ce que nous sommes, hommes du désir, à la fois énergiques et impuissants… Oui, oui, j’ai dit : énergiques et impuissants ! En témoignent, simplement, ces deux courtes phrases tirées de son Petit Traité des barbaries banales : « Dans le songe creux hésitant on parle tout seul dans le vent. Le début et la fin semblent tenir en un seul mot. »
Thierry Renard
07:11 Écrit par Paola Pigani dans Des livres, Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : patrick laupin, la rumeur libre, thierry renard
04 mars 2013
Winfried Veit
Des stèles aux étoiles
Winfried Veit, depuis des années peint sa révérence aux fraternités douloureuses, suit la courbe des peurs jusqu’à leur noyau incandescent . Ses formes, ses couleurs issues du creuset des souffrances, de la lumière fossilisée nous parlent d’enfouissement, de cendres mais aussi de résurrection. Il y a peu d’horizon au delà de ses silhouettes innombrables, peu de paysages pour dissiper le regard. C’est dans leur verticalité qu’il nous donne à voir l’élan, le possible avènement de l’homme qui a su quitter les terres de l’effroi.
Au fil du temps et de son œuvre, ses dormeurs deviennent marcheurs, les corps ne se touchent plus rassemblés par les flammes, dans la boue, dans la shoah qui le hante . Les crucifiés, les suppliciés prennent lentement leur envol. Ils se détachent du nombre et de l’horreur .Leur ombre devient fertile. Lentement, un peuple naît, souverain de sa propre quête.
Ces voyageurs infatigables traversent les millénaires, des cathédrales de verre et de songes. Parfois les pieds nus comme des vagabonds. Le monde est en eux, ils marchent ensemble toujours, dans l’opacité du réel parcequ’immobiles, ils mourraient dans leur origine. Sous leurs semelles, l’air et le bleu se soulèvent, l’écume d’un ailleurs, l’ivresse du temps. Le ciel est là, à portée de main. L’enfer est là, à portée de mémoire. Entre les deux, l’errance et l’espérance.
Dans l’atelier du peintre se côtoient des minotaures, des hommes ailés, encore arrimés à leur sol de naissance, des silhouettes aux allures de vierges de Guadalupe aux auras cloutées, aux auras de tessons bleutés, aux auras de brun et d’or. Saurons nous voir dans le bois, la pierre, le verre, le bronze, enserrés dans ces nœuds, dans ces matières composites, les traits de l’ange déchu ? Saurons-nous voir le regard qui dort dans ce nocturne humain ? Pourtant, en chacune de ces entités siège une clarté, une clarté durcie prête à éclore .De leurs stèles aux étoiles, elles vont leur chemin.
Jadis, dans l’atelier du peintre, des mains patientes ont tissé des rivages d’étoffe, de quoi vêtir ces innombrables nus, en exil dans l ‘œuvre de Winfried Veit , de quoi recouvrir un monde qui s’est tu, qui s’est tué, stupéfié .Ces gestes ne se sont pas dissipés en vain dans le temps du labeur .On pourrait croire que des fils ont été tendus, ici et là, invisibles entres les statuaires et les toiles , que des soupirs se sont accrochés aux murs immenses de cette ancienne usine . On pourrait croire que jadis, rieuses ou silencieuses des ouvrières courbées sur les métiers à tisser dans la cadence apprise, ont laissé choir l’écheveau d’une autre mémoire .Leur présence pure au travail aurait ainsi fécondé le silence des lieux.
Un bouleau sans racine a été posé là, ses feuilles , papiers de riz tremblent encore du souffle d’hier comme à l’appel incessant de la lumière.
Les ombres ne poussent jamais sur des ombres et toutes les créatures de Winfried Veit font alliance avec un territoire fondé à l’échelle des cieux.
Paola Pigani
19:05 Écrit par Paola Pigani | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : veit
03 mars 2013
Tout ce qui brille...
©paolapigani
19:04 Écrit par Paola Pigani | Lien permanent | Commentaires (0)
02 mars 2013
De l'autre côté du pont
C'est ce soir, à 2 pas de la Guill'.
Nous serons plusieurs voix du côté de la poésie, de l'autre côté du Pont...
11:10 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : syndicat des poètes, lyon, de l'autre côté du pont
22 février 2013
Lyon, perle de soie grise.Stanislas Rodanski
©paolapigani
11:14 Écrit par Paola Pigani | Lien permanent | Commentaires (0)
20 février 2013
Le livre pour sortir au jour
C’est comme un périple dans notre propre pesanteur que nous donnent à lire et à voir Jean-Baptiste Cabaud et Magali Mélin. On avance dans le noir mais c’est un livre pour sortir au jour après avoir dévidé l’écheveau des nerfs, après avoir été tenté par la disparition ; c’est long désapprendre à mourir.
Les mots ne sont jamais innocents. Lequel choisir pour reprendre son souffle ? Les mots nous suivent, ils ne nous précèdent pas. C’est la vie qui avance en premier. C’est la vie qui franchit le pierrier. Les mots nous suivent encore, fragments de nous mêmes avec la densité d’une marche aveugle. J’aurais aimé avoir choisi de vivre le destin des avions sur la mer. On avance vaille que vaille car il faut traverser, l’obscur, l’amer... On descend les paliers de l’air avec ces trois verbes : aimer, choisir, vivre. C’est un étrange débarquement au beau milieu de nulle part dans une phrase immense sans ponctuation, un magma de mots, une marée intérieure. On suit Jean-Baptiste Cabaud, on tente de s’accrocher aux récifs, musique, ville, ordinateur, souvenirs d’amour, ce soi qu’on n’arrive pas à saisir, se tenir loin de tout littoral, aller vers le risque de la vie, vers le risque de la poésie jusqu’à entrer dans le monde par le corps.
Il y a entre les pages écrites, les chevelures d’orage de Magali Mélin. Des lignes d’horizon captivantes où tout se dédouble. Puis une plage apparait, des taches deviennent presque humaines, comme des humeurs qui suintent d’un grand corps absent. L’espace devient écriture à son tour avec ses parallèles complices, ces chemins gras, des traces de croisement, d’effusions. Le noir revient ondoyer, tournoyer pour s’assagir. Qu’est-ce que l’artiste laisse vivre avant de rendre grâce au papier et au silence ? Le mystère reste latent.
Paola Pigani
Le livre pour sortir au jour. Jean-Baptiste Cabaud .Magali Mélin. Editions Le pédalo ivre. 2013.
Exposition à la Galerie l'Oujopo
Du 14 février au 11 mars 2013
40, rue de la Viabert
69006 Lyon
Soirée lecture
Lundi 11 mars à 20h
en présence des artistes
et de Frédérick Houdaer
22:00 Écrit par Paola Pigani dans Des livres, Poésie | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : j-b cabaud, magali mélin, houdaer frédérick
18 février 2013
Saone
Les clapotis contre les berges
Ta bouche tes baisers sur ma nuque
Quand tu m’as dit
N’avoir jamais vu Venise
La Saône lascive
Est tendre à nos yeux
Loin des sortilèges de la Sérénissime
L’été monté trop tôt
Sur les épaules des femmes
Un ciel sans nuage
Sur les places
Sable et poussière
Tes yeux secs
Quand tu m’as dit
N’avoir jamais su souffrir
La Saône à nos pieds
Donne sa leçon d’eau et d’oubli
Paola Pigani
Extrait du receuil Indovina
11:00 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : saone
17 février 2013
La dernière page
Commencer par la dernière page
Pour les journeaux, les livres de poésie
Choisir de m'asseoir dans un train
dans le sens inverse de la marche
Caresser tes pieds avant tes lèvres
Compter ce qui n'a plus de valeur
Aux yeux des autres
Paola Pigani
16:48 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0)