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12 décembre 2012

Voir le jour à Grange blanche

Photo0810.jpg

©paolapigani

17:29 Écrit par Paola Pigani dans Mon oeil | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : grange blanche

11 décembre 2012

Mauvais sang

 

 

Marions-nous

et ensemble

perpétuons la solitude

d'où je viens.

Les journées

attendent

les métastases.

C'est ta main

suivant

mes balafres

qui arrive au bout

de la route.

Rengaine tendre...

des kilomètres

de mauvais sang.

 

Balbino

Evangiles sauvages

11:04 Écrit par Paola Pigani | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : balbino

10 décembre 2012

Evangiles sauvages

 

 

J'aime les bibliothécaires

Ceux qui glissent contre un  Bonnefoy un peu jauni

des évangiles sauvages à la tranche rouge sang

 

Je suis là

peinant dans la trace

d'un autre

erratique.

demi-dieu

inventé

dans les combles

d'un bordel

de bons  sentiments.

Il s'est passé des choses

que ma morale réprouve.

Puis c'est passé...

C'est le seul suicidé de ma paroisse

qui

m'ait dit:

"Surtout !

Survis!"

Une croix

d'eau bénite

une prière à Marie

prés de moi un calibre.

Je ne le prendrai pas

je le laisse

comme moi

presque vide.

 

Balbino

 

Evangiles sauvages . Editions Naïve

 

10:48 Écrit par Paola Pigani | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : balbino, naïve

09 décembre 2012

Ils sont deux

 

 

 

 



Ils sont deux

Serrés dans un fou rire

Aux dernières loges du bus

Je ne dirai rien de leurs visages

Rien de leurs vêtements

Tout pourrait tomber à l’instant de leur rire

Sur le plancher du bus

Leurs peaux leurs cheveux

Ne resterait que le geste du garçon

Une plume d’oiseau entre les doigts

Et ces mots vers moi

« Vous la voulez ? »

Tenir jusqu’au terminus

La flamme de ces deux-là

Entre mes mains


 Paola Pigani

10:45 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0)

04 décembre 2012

Je n’ai pas été Don Quichotte

 

 

 

Déprécation

Je n’ai pas été Don Quichotte,
je n’ai redressé aucun tort
(même si parfois
les forçats m’ont jeté des pierres)
mais je veux,
comme lui, mourir les yeux ouverts.
Mourir
en sachant que mourir c’est revenir
là où nous ne savons pas,
là où,
sans espérance, nous attendons.
Mourir
réconcilié avec les trois temps
et les cinq directions,
l’âme
- ou ce qu’ainsi nous appelons -
devenue une transparence.
Je demande
non l’illumination :
ouvrir les yeux,
regarder, toucher le monde
avec un regard de soleil qui se retire ;
je demande à être la quiétude du vertige,
la conscience du temps
la durée à peine d’un battement de paupière
de l’âme assiégée (…)
je demande à être bref scintillement,
soudaine fixité d’un reflet
sur la houle de cette heure-là :
mémoire et oubli,
à la fin,
une même clarté instantanée.

Octavio Paz

In L’Arbre parle

 

20:09 Écrit par Paola Pigani | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : paz

02 décembre 2012

Par ces jours d’hiver ...

 

 

 

Par ces jours d’hiver où peu de choses brillent,

Le feu lointain d’une lampe dans la pénombre

De l’aube humide et froide, et cette heure

Seule vous est allouée, rapide,

Vif argent entre les doigts gourds de sommeil,

Nul ne sait où passent ces journées

Et cependant ce sont elles sans nul doute

Qui nourrissent le printemps lointain

Et cahotent comme la locomotive dans le tunnel

Vers la bouche entrouverte du jour.

 

Paul de Roux

Au jour le jour. Editions Le temps qu’il fait

20:09 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : paul de roux

28 novembre 2012

Dans ma ville

Copie de Photo0687.jpg

 

 

Ils sont deux

Serrés dans un fou rire

Aux dernières loges du bus

Je ne dirai rien de leurs visages

Rien de leurs vêtements

Tout pourrait tomber à l’instant de leur rire

Sur le plancher du bus

Leurs peaux leurs cheveux

Ne resterait que le geste du garçon

Une plume d’oiseau entre les doigts

Et ces mots vers moi

« Vous la voulez ? »

Tenir jusqu’au terminus

La flamme de ces deux là

Entre mes mains


Paola Pigani

 

14:38 Écrit par Paola Pigani | Lien permanent | Commentaires (0)

26 novembre 2012

Les papillons de nuit

 

 

 

Le noir d’une parole écrite

contient toutes les couleurs, dont le bleu.

 

Le noir d’une parole écrite

contient le bleu sans fond d’une parole non dite.

 

 

Le monde s’écrit

dans les arrêts du temps.

 

 

Un mot fait autant de bruit

que la somme de ses lettres.

 

Écrire c’est parler avec

la bouche en dedans.

 

La bouche aussi

tout au fond des yeux.

 

Parler c’est comme écrire

mais sans rien dans les mains.


Patrick Dubost


Extrait du texte inédit Les papillons de nuit


Avec l'aimable autorisation de l'auteur.

14:24 Écrit par Paola Pigani | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : patrick dubost

25 novembre 2012

La nuit tombée

 

 

...Je me souviens du premier jour, continue Iakov comme si Gouri n’avait rien dit. On nous a emmenés dans un champ vers ces coins-là, prés du village de Tchestoganivka. On était une douzaine, peut-être un peu plus. Le chef a expliqué ce qu’on avait à faire. Il a dit, et je te jure que c’est exactement ce qu’il a dit : les gars, on va enterrer ce champ. On l’a regardé sans comprendre, et il a répété les mêmes mots. Enterrer le champ. Alors ce qu’il faut faire, a fini par demander l’un d’entre nous, c’est ne plus ni moins qu’enterrer la terre. Et le chef a dit que c’était exactement çà. Enterrer la terre. Autrement dit, enlever la couche supérieure du champ et l’enfouir profondément. Et après, répandre partout, à la place du sable de dolomie, un truc d’un blanc  tel que tu te serais cru sur la lune...

 

Antoine Choplin La nuit tombée

Edition La Fosse aux Ours. Aout 2012

Je ne connais pas Pierre-Jean Balzan. Depuis plus de 10 ans les livres admirables de Mario Rigoni Stern et d'Antoine Choplin sont passés entre mes mains puis ceux de Philippe Fusaro, de Fabienne Swiatly.

Je ne sais si Monsieur Balzan a un flair d'ours mais  nous pouvons nous enorgueillir d'avoir à Lyon un éditeur capital .


14 novembre 2012

Giani Esposito

18:49 Écrit par Paola Pigani | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : giano esposito