07 octobre 2012
No Present
Cela s’appelle No Present, roman paru le 26 septembre 2012 aux éditions Stock dans la collection La forêt dirigée par Brigitte Giraud. C’est un livre que Lionel Tran a mis des années à écrire.
Il lui a fallu traverser les années 90 avec leurs monstres gentils et leurs enfants terroristes. Il lui a fallu explorer toutes les affres de la nausée, des hauts le cœur, vomir l’inné, l’acquis, ses (bons) bagages scolaires, l’éducation d’une mère soixante-huitarde, pour connaître enfin une longue traversée de la faim.
Une faim tout aussi organique que mentale qui finalement donnera au narrateur une formidable leçon d’écriture. Ecriture aride et courageuse que j’avais découverte il y a quelques années, dans Sida mental et qui trouve dans No present toute sa raison d’être.
Ecrire des dizaines de pages.
Boire du café.
Ecrire encore.
Se dire je ne peux pas leur monter ça.
Se dire je n’ai pas le droit d’écrire ça.
Ecrire je n’ai pas le droit d’écrire ça.
Tu avais le devoir d’écrire ça, Lionel.
Paola Pigani , le 5 octobre 2012
16:04 Écrit par Paola Pigani dans Des livres | Lien permanent | Commentaires (0)
06 octobre 2012
Pas même un souffle
Quel monde nous a jetés
L’un contre l’autre ?
Serrés si fort
Au point de sentir
Contre ma joue
Le mouvement de ton œil
Sous la paupière
Un battement aveugle
Contre ma peau
Pas même une feuille de papier
Ne pourrait glisser entre nos deux corps
Pas même un souffle
Pas même la vie
Quand elle ment.
Paola Pigani
18:15 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0)
04 octobre 2012
Lyon perle de soie grise ...Stanislas Rodanski
©PaolaPigani
18:10 Écrit par Paola Pigani dans Lyon perle de soie grise | Lien permanent | Commentaires (0)
02 octobre 2012
Winfried Veit
(...) Me consolent aujourd'hui ta voix qui ne crie pas, et ta clarté d'entaille, qui sont venues à moi.
Tu ne fais pas ce qu'ils veulent. Tu ne sais pas ce qu'ils veulent.
Tu peins, tu vis, tu sculptes à contretemps, à rebours des violences, et tu résistes.
Tu affames la mort et elle n'a plus de charme (...)
Marie Thérèse Peyrin Un jardin de visage Le Réalgar Editions.2012.
17:46 Écrit par Paola Pigani | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : winfried veit, marie thérèse peyrin, le réalgar
01 octobre 2012
Un peu de bleu
Je cherche un peu de bleu un peu de vert qui trancherait sur l’ardoise de mes derniers jours. De quoi effacer la peau, la caresse, l’odeur, le baiser du refus. Ma chère absente, toi qui ne voulais plus de moi. Il me faudra mourir souvent. Il me faudra courir longtemps. Avant de reconnaitre ton visage dans la lumière du matin. Avant de te prendre dans mes bras, de serrer à nouveau ta gorge et de manger tes lèvres. Avant de croire en ta disparition. Avant d’empoigner ma douleur.
Quand tu m’as lâché la main. J’ai tiré sur le jour qui t’a vu naître ! Je voulais te voir nue plus que nue, désarmée. Sans l’ombre de cet homme. Je voulais étrangler l’amour, ne plus entendre sa respiration dans la solitude de mon sang. Toi, tu n’avais d’yeux que pour cet autre. Celui qui portait si bien les chemises claires. Le transparent. Mais qu’avait-il de plus que moi ? Des épaules larges ? Une peau chaude et odorante ? Des yeux d’ébène ? Ne sais-tu pas que les amants dans le noir mentent plus sûrement que des mains d’assassin ?
J’ai mis tous leurs rires, tous leurs yeux dans le même panier et j’ai jeté la clé. Leurs rires idiots d’amants comblés, leurs bouches en feu. Que reste-t-il à présent ? Une main qui tremble, un adieu qui flotte dans l’eau sale du canal bien loin des rues de ma ville.
La pluie fait des sacs sous mes pas. J’avance lentement dans ce qui me reste de temps. J’avance lentement dans ce qui me reste d’innocence.
Les aubes sont navrantes. Tu es à présent dans un monde à paraître, à l’envers des saisons, sur le drap blanc où je te couche.
Les aubes sont navrantes. Ces mots sur le dernier post-it que tu as collé sur le frigo pour contrer mes insomnies m’as-tu dit, pour m’encourager à ne broyer que du noir, du vrai et retourner au lit, loin de ton corps (... )
Paola Pigani
Extrait d'une nouvelle lue par F.Houdaer au théatre des Asphodèles à Lyon en mars 2011.
17:46 Écrit par Paola Pigani | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : asphodèles, houdaer
21 septembre 2012
Cio’ che dura
Lavori sulle labbra delle apparenze
Questo frutto dilatato
Cio’ che dura
Pazienza
Tu testimone dalla bocca d’inchiostro
Di’ la polvere
Enumera
Il prato la vigna il vento
Cio’ che dura
Sei venuto come visitatore
Libero fino alla fine dei gesti
Uno a uno
Attorno al tuo sonno
Spera ed enumera
Senza alterare il tuo soffio
Non è lontano lo snudamento
Pazienza
Più in alto all’ombra delle rovine si vedrà
Un giardino un po’ inclinato
Come una consolazione
Più lontano al piu’ forte silenzio
Potremmo abitare una casa
Paola Pigani
21:08 Écrit par Paola Pigani | Lien permanent | Commentaires (0)
20 septembre 2012
Forum des langues cabaret poétique
21:08 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cabaret poétique, forum des langues
14 septembre 2012
Ce que les arbres taisent
©PaolaPigani
18:07 Écrit par Paola Pigani | Lien permanent | Commentaires (0)
12 septembre 2012
...encombrés de bonheur et de disparitions...
Souvent. Nous ne gardons en mémoire qu’un courant d’air sur une place vide, l’écaille d’une peinture dans une chambre, en voyage. Une imperfection dans un paysage, comme cette tôle debout et qui blesse un figuier. Lorsque le désir pour une femme a été si dense nous pouvons nous souvenir du regard porté sur une pierre, sur un buisson ou sur la bouche bleue d’une fenêtre plus que de son corps. Ou alors une partie de son corps comme une aile de nez. Le voile de ses yeux. L’ombre courte d’une hanche. L’odeur de son intimité. Phéromone lorsque tu nous tiens ! Nous pouvons reconnaître un escalier dans une ville étrangère par son odeur désagréable et en éprouver du plaisir alors que la soirée pour laquelle nous l’empruntions est tombée dans l’oubli avec ses convives. Souvent une fraicheur matinale nous revient de corse, de Rome. Un ciel soufré new-yorkais. Le glacé d’une rivière dans le Jura. Maintenant les pieds nus d’une femme sur une chaise au Mali. Un cadavre de blaireau dans un bois à Bergerac après l’enterrement d’un parent. Une tache de vin étoilée sur un mur et l’enfance apeurée, plaquée dans le coin d’une cuisine en région parisienne. Une pleine lune en Anjou et le bruit d’une femme qui se retourne dans son lit, dans la chambre d’à côté. Nous gardons imprimée dans nos sens la pièce que nous n’avons pas donnée à une vieille mendiante souriante gare du nord à Paris. Un baiser sans suite dans l’adolescence à Genève .Nous ne nous débarrasserons pas, jamais, de certains petits compliments comme de certaines petites injures, anodines pourtant, les yeux rivés sur une plaque d’égout. Par les yeux nous gardons mémoire de ce monde. Par les reins et le nez. Par le sexe bandé nous gardons mémoire de certains feuillages et de foins coupés. De ventres tourmentés. Par la peau, le vent et l’eau, les doigts de la mère, d’un ami, d’une femme. Nous allons encombrés de bonheur et de disparitions. Nous devenons des êtres à part entière, impulsion électrique, dans le cerveau d’un autre. Mémoire de l’homme. Nous participons de l’addition.
Joël Bastard Derrière le fleuve
18:03 Écrit par Paola Pigani | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : joël bastard
10 septembre 2012
Immobile sous l'orage
Immobile sous l’orage
Incapable de faire un pas
Il est grand brun
La pluie lui fait un visage d’acteur américain
Son t.shirt jaune est trempé
Ses épaules tremblent
Ses jambes aussi
d’où s’écoule une rivière de merde
Il est grand il est seul
Avenue Jean Jaures
En composant le 112
Il y a toujours moyen de faire ramasser
un ange échu
sur le lisier d’une ville
Paola Pigani
17:47 Écrit par Paola Pigani | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : lyon