18 février 2023
En plein travail
©paolapigani
En plein travail, il m'arrive de m'énerver contre moi-même ou contre mes personnages, d'avoir envie de mettre le poing sur la table. Ce matin, c'est une pomme que j'ai posée au beau milieu de mon cahier. Tout le monde s'est calmé...
Étant définitivement du XX siècle, j'écris toujours à la main dans un premier temps. J'ai besoin de cette matérialité, du dépôt irrégulier des mots, du mouvement de la main, du tremblé de ma graphie, du risque de tout perdre (un café renversé, une page arrachée).
20:40 Écrit par Paola Pigani dans Des livres | Lien permanent | Commentaires (0)
20 janvier 2023
D'escale en escale
©paolapigani
Les carillons du beffroi et l'aube luisante d'Arras m'ont ouvert la voie. J'ai attendu la vraie lumière pour arpenter depuis la place des héros, la rue des trois visages, la rue des trois marteaux jusqu'à l'hôtel des trois luppars. Puis d'escale en escale au Vertigo, à la Chouette librairie de Lille, au lycée Carnot de Bruay La Buissiere, à la médiathèque de Givenchy Les La Bassée, j'ai vu le ciel du Nord recouvrer ses couleurs toute à la joie de ces rencontres chaleureuses avec des personnes de tout âge. Tant d'échanges passionnés sur l'écriture, la poésie et la mémoire ouvrière si vivante dans cette région, rendus possibles grâce à l' Association Escale des Lettres et son équipe, en particulier Scheherazade Madjidi, Ludovic Paszkowiak, Paolina Miceli et bien sûr les lecteurs et lectrices en présence, en partage que je remercie vivement.
PS
Je reviendrai chercher la rue des trois soleils qui doit bien exister tout de même...
©paolapigani
©paolapigani
22:45 Écrit par Paola Pigani dans Agenda, Et ils dansaient le dimanche, Voyage | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : ludovic paszkowiak, la chouette librairie, lille, lycée carnot de bruay la buissiere, médiathèque de givenchy les la bassée, escale des lettres, scheherazade madjidi, et ils dansaient le dimanche, liana levi éditions, paolina miceli
18 janvier 2023
Prochaine rencontre à Feyzin
Juste avant la nuit et la peur.
Rencontre à la médiathèque de Feyzin de 15h à 17h
72 Rte de Vienne, 69320 Feyzin
13:34 Écrit par Paola Pigani dans Agenda, Et ils dansaient le dimanche | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : et ils dansaient le dimanche, liana levi éditions, médiathèque feyzin, nuits de la lecture 2023
14 janvier 2023
Prochaines rencontres dans les Hauts de France
Joie d'être invitée par par L'escale des lettres aux Cafés littéraires des 16/17/18 Janvier 2023
Lundi 16 janvier
à 19h au Vertigo à Arras
(12, rue de la taillerie)
http://www.levertigo-arras.com/
Mardi 17 janvier
à 19h à la Chouette Librairie de Lille
(72 Rue de l'Hôpital Militaire)
https://www.lachouettelibrairie.com/
Mercredi 18 janvier
à 19h à la Bibliothèque Municipale
de Givenchy-Lès-La-Bassée
(2 Rue du Moulin)
> Paola PIGANI
Née en 1963 dans une famille d’immigrés italiens installés en Charente, Paola Pigani a exercé la profession d’éducatrice à Lyon, où elle réside toujours. Elle est venue à l’écriture par la poésie et continue de publier régulièrement des recueils. En 2013, elle fait paraître aux éditions Liana Levi, un premier roman très remarqué, N’entre pas dans mon âme avec tes chaussures, couronné par plusieurs prix. Ses trois romans suivants, Venus d’ailleurs (2015), Des orties et des hommes (2019) et Et ils dansaient le dimanche (2021 ; Piccolo, août 2022), salués par la critique, ont reçu un excellent accueil en librairie.
Elle aime le compagnonnage d'autres poètes dans les anthologies thématiques et les lectures publiques. La poésie et le roman participent pour elle d'un même désir d'explorer l'infini des langues, du monde et de l'aventure humaine. Inspirée par le monde rural de ses origines, elle aime aussi écrire sur la ville, le déracinement, la photographie et la peinture.
Ni la neige
Ni la mer
Ne sont venus à tes pieds
Tu as tremblé pourtant
Comme une flamme peureuse
Comme une grue
Élégante dans le froid
Paola Pigani Le cœur des mortels, Poésie, (Éditions La passe du vent, 2019)
Et ils dansaient le dimanche (2021 ; Piccolo, août 2022, éditions Liana Levi )
"En ouvrant ce nouveau livre de Paola Pigani, retraçant l'arrivée en France d'une jeune hongroise c'est ce tableau d'Angelo Tommasi "Gli emigranti" qui se déploie.
La fiction est ce qui reste pour combler les silences d'une génération à l'autre. Paola Pigani raconte le tempo commun d'un groupe d'ouvriers exilés d'Italie et de Hongrie. Sjonza, Elsa, Bianca, Marco sont comme les vêtements d'une même lessive qu'emporte le tambour de l'industrie textile au début du XXème siècle. Ils sont une même masse textile qui tourne et tourne encore, chaque dimanche, au bord de la Rize.
Les saisons rythment la narration, les gestations, les fêtes dominicales à la cadence des machines de production du viscose.
Le filage s'associe au verbe, liant la fibre tant à la matérialité du monde qu'à des strates plus symboliques. Les "petites Italies" réinventent une identité locale près de l'usine. Le groupe habite un temps cyclique, sans cesse répété dans l'atelier. Chacun accomplit ensemble les boucles du temps : de l'insoumission à l'avènement du Front populaire.
Le fil de narration véhicule fonction et signe de l'immigration. On comprend la matière, sa provenance et sa finitude. L'industrie textile exerce une influence profonde sur les cadres mentaux des immigrés, rejetés, insultés, discriminés.
Le viscose porte le monde en tous sens à la Tase. Il naît d'une tige si grêle que l'on tresse, non intacte mais brisée, broyée et réduite par la violence, comme celle que l'on impose au corps ouvrier.
Toute la langue de Paola Pigani sur le tissage et le monde de l'usine se fait métaphore pour expliquer le fragile équilibre des forces qui sied au groupe. Un terreau fertile à la division au travail de chaque protagoniste. Ce texte est un subtil équilibre des tensions à l'oeuvre dans la science combinatoire de la politique du Front populaire. C'est la fusion des contraires où le faible et le fort s'affrontent pour un vivre ensemble plus harmonieux. Sjonza ajuste son corset, non celui de la rigidité des contremaîtres ou d’ un mari, mais bel et bien celui de la liberté."
Paolina Miceli
(Administratrice Escales des lettres)
17:35 Écrit par Paola Pigani dans Agenda, Et ils dansaient le dimanche, Voyage | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cafés littéraires, escales des lettres, arras, lille, givenchy -lès-la-bassée, et ils dansaient le dimanche, editions liana levi
11 janvier 2023
Prochaines rencontres en Isère
Laissent parfois sortir de confuses paroles ;
L'homme y passe à travers des forêts de symboles
Qui l'observent avec des regards familiers.
21:52 Écrit par Paola Pigani dans Agenda, Et ils dansaient le dimanche | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : et ils dansaient le dimanche, médiathèque de la cote- saint-andré, pajay, sélection du prix des lecteurs bièvre isère, thierry laverge, agnan kroichvili, talk
22 décembre 2022
Vivant
©editions de l'Herne
De l'écriture du jeune poète méconnu à celle de l'écrivain qui n'a cessé d'agrandir son cercle de lecteurs, toujours la même calligraphie humble presqu'enfantine...
J'ai rencontré une seule fois Christian Bobin en 2012 à la librairie Vivement Dimanche à Lyon, écouté ses paroles et son rire qui résonnent toujours en moi. Je le savais proche d'Alexandre Romanes, de Lydie Dattas, de Jean Marie Kerwich et pour cette raison, lui avais confié le texte non édité encore de " N'entre pas dans mon âme avec tes chaussures " qu'il avait accepté de lire en partie. En retour, il m'avait envoyé une lettre dont je partage ici deux fragments.
Christian Bobin aura été généreux avec beaucoup d'entre nous. Il restera pour moi, un des poètes contemporains étrangement, le plus terre à terre," petit secrétaire de la vie" comme il se nommait lui même, chemineau de quelques arpents du ciel aussi. Vivant toujours.
20:37 Écrit par Paola Pigani dans Des livres, Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christian bobin, editions de l'herne, n'entre pas dans mon avec tes chaussures
19 décembre 2022
L'invention du temps
" Sentirsi presente
Nell'indistinto dei giorni
Con il cuore appena nato. ''
" Se sentir présent
Dans la brume des jours
Avec le cœur innocent. "
Marcia Callai
L'invention du temps
Éditions L' ours de granit,2022
Préface Paola Pigani
Traduction Nelly Crestan et Bernard Vanel.
20:33 Écrit par Paola Pigani dans Des livres, Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : l'invention du temps, marzia callai, l'ours de granit, bernard vanel, nelly crestan
12 décembre 2022
Avis de parution
Editions ArtFMA
©sophiezenon
LES DORMEURS DE LA FORÊT
une création originale en leporello sur papier japon composée des phographies de Sophie Zenon,
accompagnée du poème inédit de
Paola PIGANI
L'HUMUS DU MONDE
imprimé en typographie sur papier BFK Rives blanc 250 g
et d'une gravure au carborundum de
Bernard ALLIGAND.
Editions d'art FMA, 2022.
Un immense Merci à Sophie Zenon, Françoise Maréchal- Alligand et Bernard Alligand d'avoir accueilli mes poèmes entre ces pages aussi bruissantes qu'une forêt mystérieuse.
Un humide silence
Monte de la terre
Ils sont là
Toujours
A fouler l'Immense
Ames petites
Echevelées de lichens
Avec leurs chausses de fougères
Leurs épées de bois sec
.....................................................................
Au loin, les abois
Au loin, les voix furieuses
Ne les entendent plus
Ceux qui sont endormis la bouche ouverte
Sur une jonchée d'étoiles
Enfants agrippés au flanc végétal d'une mère
Innombrable
Louve lunaire elle lèche ses petits
invisibles
Avant de perdre trace
Extraits.
20:54 Écrit par Paola Pigani dans Des livres, Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : les dormeurs de la foret, sophie zenon, francoise alligand, bernard alligand, livre d'artiste
10 décembre 2022
Aucun choix d’écriture ne va de soi
Extrait du discours d'Annie Ernaux ce 10 décembre 2022 lors de la remise du prix Nobel de littérature couronnée à Stockholm):
(…) Aucun choix d’écriture ne va de soi. Mais ceux qui, immigrés, ne parlent plus la langue de leurs parents, et ceux, transfuges de classe sociale, n’ont plus tout à fait la même, se pensent et s’expriment avec d’autres mots, tous sont mis devant des obstacles supplémentaires. Un dilemme. Ils ressentent, en effet, la difficulté, voire l’impossibilité d’écrire dans la langue acquise, dominante, qu’ils ont appris à maîtriser et qu’ils admirent dans ses œuvres littéraires, tout ce qui a trait à leur monde d’origine, ce monde premier fait de sensations, de mots qui disent la vie quotidienne, le travail, la place occupée dans la société. Il y a d’un côté la langue dans laquelle ils ont appris à nommer les choses, avec sa brutalité, avec ses silences, celui, par exemple, du face-à-face entre une mère et un fils, dans le très beau texte d’Albert Camus, « Entre oui et non ». De l’autre, les modèles des œuvres admirées, intériorisées, celles qui ont ouvert l’univers premier et auxquelles ils se sentent redevables de leur élévation, qu’ils considèrent même souvent comme leur vraie patrie (…).
©LA FONDATION NOBEL 2022
Annie Ernaux à mon éditrice janvier 2019 après sa lecture de mon roman Des orties et des hommes ( Liana Levi, 2019)
(…) Le livre de Paola Pigani est merveilleux de justesse et de sensibilité : une enfance et une adolescence nous sont racontées dans ce présent immense qui les caractérisent. Le regard de Pia sur les siens, les travaux, le mode de vie induit par la pauvreté d’une famille nombreuse, est tendre mais sans complaisance et rarement le travail, la peine et le plaisir aussi, que celui-ci donne, aura été décrit de façon réelle et naturelle. Paola Pigani excelle également à rendre la désolation de la pension, monde sans odeurs, les années 70 en province et tout paraît si loin (…)
20:11 Écrit par Paola Pigani dans Des livres, Des orties et des hommes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : annie ernaux, nobel 2022
09 décembre 2022
Nos frangins
" Aujourd'hui, je suis convaincu qu'une partie de notre histoire commence là. Le mouvement étudiant, la mort de Malik Oussekine et avant cela, l'année 1986 elle-même, son climat, le jeu avec le Front national pour combattre l'opposition, minimiser l'ampleur de la défaite aux législatives. Sans le dire, le Front national devient un allié, on le laissera répandre ses thèses abjectes, on le laissera nous contaminer pourvu que le camp adverse ne l'emporte pas, ou l'emporte avec moins d'éclat. 1986 est le début de tout. Les racines d'un mal jusqu'alors marginal, mais un mal qu'on ne saura pas soigner et qui nous revient en pleine face trente ans ans après, un mal qui se révèle au grand jour le 16 mars 1986.
A l'issue d'un unique scrutin, le Front national entre au palais Bourbon. C'est une grande première. C'est une grande défaite."
Didier Castino
Rue Monsieur-Le -Prince
Editions Liana Levi
21:07 Écrit par Paola Pigani dans Des films, Des livres | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : didier castino, rue monsieur le prince, liana levi, malik oussekine, nos frangins, rachid bouchareb, littérature à l'estomac#