27 mars 2017
People
18:31 Écrit par Paola Pigani dans Musique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : kat frankie
21 mars 2017
Sans titre
©paolapigani
C'est ici que la lucarne
reçoit des appels d'oiseaux
Jean-Claude Pirotte
22:33 Écrit par Paola Pigani | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : pirotte
Passages
19:29 Écrit par Paola Pigani dans Musique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : ghostlight orchestra
20 mars 2017
Le poète sans feu
Lyonel trouillot à Bron le 11 mars 2017©richardsestier
Absence
Analgésique léger utilisé comme traitement de substitution de la mort, comme le chocolat pour l'héroïne. Permet au poète d'être un peu mort, sans trop et sans effets secondaires, et de continuer à produire une oeuvre présumée immortelle. En cas d'usage abusif, un peu d'alcool suffit à nettoyer la blessure.
Geneviève de Maupeou, Alain Sancerni, Lyonel Trouillot.
Dictionnaire de la rature (Actes Sud)
23:13 Écrit par Paola Pigani | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : geneviève de maupeou, alain sancerni, dictionnaire de la rature, fête du livre de bron, lyonel trouillot
19 mars 2017
Regard sur la ville
22:17 Écrit par Paola Pigani | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : pierre beppi martin, lyon
17 mars 2017
Magnifique printemps des poètes suite
En ces jours de sacre du printemps des poètes, je voudrais saluer la poésie d’Anne Sibran à qui je dois le plus beau voyage qui m’ait été donné à vivre cet hiver à la lecture de l’enfance d’un chaman paru en janvier 2017 dans l’excellente collection Haute Enfance chez Gallimard.
Je suis l’enfant du fleuve
D’un peuple cent fois mort
Mais qui toujours renaît.
Le fils de l’homme à la sarbacane
Le grand souffleur d’oiseaux,
Le fils de la femme- fleur,
Mordue par le serpent.
Je suis l’enfant des ruisseaux
Sauvé par la loutre,
Lucero tanguila
Né le jour du volcan,
Le neveu de l’homme tigre,
Qui mord le cou des panthères
Et plante les enfants
Dans le ventre des femmes
Qui lui portent une soupe.
Je suis celui qui s’est dressé
Devant le fauve aux yeux luisants.
Celui dont la mort n’a pas voulu,
Ce soir,
Celui dont la mort ne voudra pas !
Dans ce magnifique récit entre conte et témoignage, j’apprends que la forêt amazonienne est aussi fertile de l’âme humaine que de l’âme animale, que la parole sacrée des indiens y chante et guérit .
J’apprends comment ce peuple enfoui tente de résister depuis des siècles aux prédateurs blancs, aux compagnies pétrolières.
Dans cette forêt, tout est signe, le chant de l’eau comme le chant des arbres. Anne Sibran est entrée, il y a plusieurs années dans la langue de ceux qui sont devenus siens, le Quechua, elle est entrée dans la réalité, l’histoire et l’âme de ce peuple en équateur où elle vit le plus souvent possible.
Le chaman me voyait toujours écrire, noter des choses dans mon carnet. Lui ne sait ni lire ni écrire, pour lui, l’écriture est de l’ordre de l’humiliation : dans le système équatorien, les gens qui ne savent pas lire ne sont pas respectés. Il me dit : « que mets-tu dans tes carnets ? » et comme il le dit fort, comme pour s’excuser, il me dit encore : « je n’ai pas les yeux pour le livre » et je lui réponds « si tu n’as pas les yeux pour le livre, moi je n’ai pas les yeux pour la forêt ».
Avoir grandi au milieu des arbres et des champs, avoir touché du bois toute mon enfance, avoir cru dans les arbres, du verbe croire et du verbe croître, me donne le droit d’affirmer qu’Anne Sibran révèle dans ce livre l’essence même de la forêt. Son écriture toute imprégnée de cette lymphe végétale donne au récit entier une respiration qui ne faiblit jamais .Une écriture vivante qui fait entrer en nous la parole de Lucero, cet enfant chaman donné à la forêt, aux tigres, aux biches rouges, au fleuve, au volcan, apparu dans un corps d’homme, disparu dans la bête, ressurgi dans l’humain pour n’en sauver ni l’apparence ni la vanité mais pour que la forêt continue d’exister, inviolable.
Plonger de la falaise, c’est entrer d’abord dans cette tiédeur saturée de parfums : l’haleine de la forêt. Il y a toujours cette expiration un peu tiède qui flotte au-dessus des arbres et qui se montre parfois, dans une brume effilochée.
Mais, perçant le rideau des feuilles, la lumière s’interrompt. L’air s’épaissit. Les odeurs viennent cogner lourdement et repartent. La terre lui faiblement comme un ciel renversé.
Et partout cette musique, tendue les branches, dans les fils de lumière et dans les gorges d’ombre : cette vibration portée de gueule en gueule, amplifiée aux froissements d’un élytre, d’un cri rauque, d’un roulement dans le cou d’un oiseau.
A chaque instant la forêt est épaisse de ce qu’elle s’apprête à dire, ou bien de ce qu’elle tait. Tout parle, sous les mousses, au coude d’un vieil arbre. Même le parfum au ventre de la fleur est un mot prononcé.
Cette acoustique singulière, cette luisance mystérieuse sur le dos des rochers, n’existent pas partout avec la même insisté dans la forêt, mais seulement dans certains endroits, où l’homme n’aura plus le droit de pénétrer par la suite. Ce sont les portes, ces passerelles entre les mondes, où habitent les esprits.
Je ne peux que vous recommander de venir écouter Anne Sibran ce soir!
ENFANCE D'UN CHAMAN
RENCONTRE - DISCUSSION
Anne Sibran
Vendredi 17 mars à 19h
Librairie Raconte moi la terre
14 rue du Plat 69002 Lyon
07:00 Écrit par Paola Pigani dans Des livres, Poésie, Voyage | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : anne sibran, raconte moi la terre, l'enfance d'un chaman
16 mars 2017
Magnifique printemps des poètes
PRIX RENÉ LEYNAUD : GABRIEL DE RICHAUD
Centre d’Histoire de la Résistance et de la Déportation, Espace Berthelot, 14 avenue Berthelot, Lyon 7e
Jeudi 16 mars, 18h30
René Leynaud était un journaliste, poète et résistant lyonnais, ami d’Albert Camus, mort fusillé pour actes de résistance à Villeneuve. Depuis 3 ans, un prix à son nom récompense un ouvrage de poésie contemporaine porteur d’un souffle de résistance, écrit par un poète émergent.
Le lauréat Gabriel de Richaud donnera une lecture d’extraits de son recueil récompensé Une vie pour Camille (La Crypte, 2016). Remise du prix par Emmanuel Merle, en présence des membres du jury. introduction par Patrice Béghain, auteur de l’anthologie Poètes à Lyon au 20e siècle (La passe du vent). événement organisé par l’Espace Pandora, en partenariat avec le CHRD.
Entrée libre sur réservation : 04 78 72 23 11
Le magnifique printemps continue jusqu'au 26 mars!
08:33 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : gabriel de richaud, prix réné leynaud
15 mars 2017
Venus d'ailleurs
Où il est question de Venus d'ailleurs paru en poche en mars dans la collection de poche Piccolo des éditions Liana Levi.
La librairie de l'Express 15 mars 2017
VENUS D'AILLEURS PAR PAOLA PIGANI. LIANA LEVI/PICCOLO, 176 p., 8,50 €.VENUS D'AILLEURS PAR PAULA PIGANI. LIANA LEVI/PICCOLO, 176 p., 8,50 €.
Née de parents italiens émigrés en Charente. Enfant, Paola Pigani dévorait Rimbaud, Cocteau, Rilke. Elle a voyagé. Beaucoup. Il lui en est resté des étoiles noires et des soleils bleus au bout de l'imaginaire : des recueils de poèmes en ont surgi, puis un premier roman, N'entre pas dans mon âme avec tes chaussures. Venus d'ailleurs est son deuxième. Pour conter l'odyssée de deux réfugiés kosovars échoués à Lyon au début des années 2000, elle trempe ses mots dans la nostalgie d'un passé titubant désormais sous la terreur. Agite le carillon d'une joie enfantine, tintinnabulant soudain à la sortie d'un labyrinthe de paperasses. Ecoute tomber la pluie amère dans le coeur du sombre Mirko, entend palpiter l'espoir d'un avenir possible dans le français alambiqué de la lumineuse Simona. Mirko et Simona, un frère et une soeur rescapés d'un cauchemar, des étrangers invisibles parmi d'autres, accrochés en nous par la grâce d'une écrivaine qui chante l'exil dans une langue sublime.
S. B
09:54 Écrit par Paola Pigani | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : venus d'ailleurs, liana levi
14 mars 2017
Les chantiers du silence
Je m’appelle José, je m’appelle Moktar
Je m’appelle Lino, je m’appelle Mirko
Aujourd’hui, j’ai laissé mes chaussures de chantier sur un trottoir
Je suis parti pieds nus à la recherche de Molière.
©paolapigani
Ceci n’est pas un poème
La clause Molière voudrait éviter le recours abusif aux travailleurs détachés.
Qui fera la ronde sur les chantiers ?Des vigiles blanchis, des fonctionnaires ? Pour dénoncer qui ?Les chefs d’entreprises du BTP ?Les ouvriers ?Le français devient-il une nouvelle frontière, un mur de la honte que ne doivent plus franchir les travailleurs des Balkans , du Maghreb, de l’Europe entière, les travailleurs pas chers, qui ont assuré la santé du BTP depuis des décennies pour ne pas dire un siècle ?
le port du casque est obligatoire
le port des chaussures de chantier est obligatoire
le port du gilet de sécurité est obligatoire
Le port de la langue Française est obligatoire
Le port des papiers est obligatoire
Faudra-t-il avoir aussi des mains blanches ?
Faudra-t-il faire preuve de transparence ?
Faudra-t-il finir pas être muet ?
N’avoir qu’un corps
Bouche cousue et langue des signes
Travailleurs détachés quelle est cette langue essoufflée, technocratique qui use de tels mots pour désigner ceux qui depuis des lustres ont bâti les cités, les hôpitaux, les universités et continueront, venus de toute part à monter des murs, des barrages, des usines, des prisons ?
Les travailleurs immigrés des trente glorieuses sont devenus travailleurs détachés depuis peu, bientôt on fondra leur identité même dans une nouvelle expression, exécuteurs patentés, reconnus aptes au français, reconnus aptes à exécuter leurs tâches, reconnus aptes à ne rien dire.
Les maçons de la Creuse , les italiens, les arabes ,les portugais les polonais les français avec leur argot, n’ont-ils coulé que leur force et leur fatigue dans le ciment, le mortier , la boue des chantiers ?
De quoi étaient - ils détachés, eux ?De la guerre , de la misère, de l'économie de marché ?
N’ont - ils pas injecté dans la langue de Molière ce qu’il faut pour qu’elle ne meurt pas d’anémie : le patois, l’argot, la langue des soupirs, de la colère, les jurons, la poésie , une langue qui rit ,qui gueule, qui a recours à la langue du pays pour résister à toutes fatigues et toutes les humiliations ?
Audiberti, Cavana, Thierry Metz , Erri De Luca et tant d’autres l’ont entendu cette langue des chantiers, ils l’ont portée, l’ont secouée, l’ont rendue car elle témoigne de le vitalité de notre langue à tous .
Tu sais que toujours
un parmi nous
s'absente
pour habiter sa clarté
sa langue
poète ou manœuvre
convives d'un mot
illuminé
Thierry Metz
Journal d'un manoeuvre
Thierry Metz
15:44 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : clause molière, thierry metz, erri de luca, cavanna
10 mars 2017
Amico
Je crois que le jour baissait
et je me suis surpris
par crainte du futur
à nommer les ombres
Giani Esposito
13:18 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : giani esposito