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10 mars 2017

Amico

  

Giani Esposito.jpg

 

 Je crois que le jour baissait 

et je me suis surpris

par crainte du futur

à nommer les ombres

Giani Esposito 

 

 

13:18 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : giani esposito

07 mars 2017

Un ticket pour la nuit

 

En mars les nuits sont encore fraiches mais le printemps des poètes dure un peu.

J'ai entre les mains un recueil à couverture noire : Nuit grave  le titre est glacé comme un biscuit au café

et je m'offre un ticket pour la nuit

j'enfile une veste, je vais voir ailleurs si j'y suis

il suffit de laisser les choses se faire, d'oublier les berceuses

 Dans ce petit opus, il est question de lumière, pas de  celle qu'on trouve dans les beaux poèmes remisés en anthologie de poésie française, non, il est question de lumière électrique, notre seul bien commun.

On collectionne les veilleuses

on a peur mais on ne veut pas que ça se sache

même si cela se voit

Entre les murs, il y a la musique, le bruit des autres, des draps sans qualité

 un  somnambule dans la pièce

 et c'est mon frère

Il est  aussi question  de chacun de nous, d'un tunnel qui cache bien plus qu'un tunnel. Même les rues changent de nom où des chevaux cavalent. Mais rassurez-vous, vous serez riche à l'aurore.

 

quand sait-on que c'est la nuit?

quand on ne sait plus s'il faut sauver sa peau

ou

s'apprêter à en changer?

quand on plie notre ancienne

peau

qu'on la laisse reposer sur un valet

et que l'on ferme la porte de la chambre

pour empêcher le chat de venir griffer

ce qui pend?

 

Lisez ou relisez Frédérick Houdaer

Je suis jalouse de ses titres (engeances, engelures, angiomes, pardon my french, fire notice...etc)  et je garde certains de ses poèmes comme des tickets de caisse. Je ne les vérifie jamais mais ils attestent de morceaux de vie réelle.

 

 

Deux

amoureux de l'eau.jpg©paolapigani

21:50 Écrit par Paola Pigani dans Voyage | Lien permanent | Commentaires (0)

05 mars 2017

Alerte météo

12:51 Écrit par Paola Pigani | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : raymond devos, présidentielles 2017

03 mars 2017

Sans titre

 

 

 

 

 Je me souviens d’une sorte de rendez-vous lointain.

Il y avait des années que je m’attendais là. Pourquoi avais-je tant tardé ?

Henri Calet 

Henri Calet©paolapigani

21:45 Écrit par Paola Pigani | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : henri calet

02 mars 2017

Venus d'ailleurs

 

Venus d'ailleurs sort aujourd'hui dans la collection Piccolo

 

 

Résultat de recherche d'images pour "venus d'ailleurs paola pigani"

Mustapha Harzoune  a écrit il y a quelques mois un bel article  que j'ai le plaisir de partager ici:

 

1999, Mirko et Simona, le frère et la sœur, débarquent à Lyon, en demandeurs d’asile attirés par la lumière du triptyque républicain. Ils ont fuit la guerre et les persécutions en Albanie. Comme tous les exilés, ils portent le poids des abandons et de la culpabilité. Partir c’est aussi “trahir les siens”. Très vite, ils se débrouillent. S’activent. Chacun avec ses fantômes. Mirko travaille sur un chantier, Babel de l’humanité en bleu de travail. Simona est employée dans un magasin discount. Si la sœur se projette avec frénésie dans l’avenir, le frère reste hanté par le souvenir de son neveu, et par son frère qui a rejoint les rangs de l’UCK. “Moi, je me regarde dans le miroir de la France et je me trouve jolie” dit Simona, quand Mirko s’aventure dans les “zones” tristes et reculées de la ville. Il bombe sa solitude à coup de graffs, “comme des cris qui tiennent sur les murs écaillés”. La friche des graffeurs et muralistes, usines désaffectées et murs à l’abandon, c’est la galerie à ciel ouvert où se figent des mondes disparus, défaits, celui de l’exilé, celui des ouvriers. Simona avance ; et vite. Cache ses souvenirs, dissimule sa tristesse dans une langue qu’elle seule comprend. Mirko, lui, disloqué, traine. Pourtant, magie de l’art, de la littérature et de l’amour, il reste sensible au monde qui l’entoure. Chez Pierre, il rêve devant un atlas. Le libraire lui offre un Prévert, un Cendrars, lui parle de René Leynaud. La poésie comme ouverture à soi et aux autres. Il rencontre Agathe qui, dans une formule shakespearienne, se veut rassurante : “Si je te mords, tu as mal, tu cries. C’est la preuve que tu es vivant. LA PREUVE.” Quand pour Mirko, cette preuve est dans cet amour qui, “le temps d’une étreinte fait oublier l’hiver, les étrangers, la France, l’Albanie, le Kosovo…”.

Venus d’ailleurs n’assène pas de réponses bien ficelées aux questions du moment, mais offre – beauté et hauteur de la littérature – de saisir la part humaine, l’imprévu, de réinventer et pourquoi pas de transfigurer le réel. Cette littérature ne cherche pas à changer le monde. Juste à enrichir les perceptions, élargir les regards, raconter les interstices du monde et sa part rêvée. Elle lave les bouches et les âmes de ce goût de cendres laissé par les mots des phraseurs télévisuels adeptes du chiffre-roi, des bréviaires et des vade-mecum. Paola Pigani raconte sans posture. En douceur, elle façonne, image après image, le tout composite, contrasté de l’exil. Elle n’évite pas les sujets difficiles comme ce passage sur les Roms ou celui sur la concurrence des misères. Malgré les peurs et les ressentiments, il doit rester la solidarité des humbles. Qui plus est à Lyon, l’autre personnage du récit, où sont nées nombre d’associations de solidarité. Paola Pigani multiplie les registres du langage, joue avec les prononciations et les malentendus. Les temps et la conjugaison traduisent les tempéraments. Les mots forment une ligne tendue vers l’intime. Comme ce “revenir” qui chez Mirko “restera un caillou dans son estomac. Un mot sans repos qui ne le laissera jamais en paix.

 Mustapha Harzoune

 Paola Pigani Venus d’ailleurs Paris, Liana Levi, 2015

Revue Hommes et Migrations numéro 1314- 2016

 

couverture de HOMI_1314

28 février 2017

Carnaval

07:38 Écrit par Paola Pigani dans Musique, Voyage | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : election présidentielle

23 février 2017

Grutier

 

 

Grue du 27 mars.jpg©paolapigani

 

 

 

 

 

Là- haut la grue offre son grand corps sec

sa crénoline parfaite

Il gravit l'escalier de métal

A chacun des dix paliers 

Il s'arrête

reprend sa respiration

la tête dans le vide

s'accroche aux barreaux

le vent passe à travers

ça grince mais

seul son cœur de grutier

pivote 

 

 

 

 

 

11:44 Écrit par Paola Pigani | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : grutier, lyon

21 février 2017

Lyon , perle de soie grise...Rodanski

Hotel Dieu 1.jpg©paolapigani

11:43 Écrit par Paola Pigani dans Lyon perle de soie grise | Lien permanent | Commentaires (0)

20 février 2017

Au nord du futur

 

Des poètes vivants existent, je lis souvent leurs recueils sans prendre le temps d'écrire trois lignes . 

Aujourd'hui, je me dis trois lignes, ce n'est pas la mort .

Il s'agit du dernier livre de Christophe Manon qui donne à lire une poésie sans échafaudages, on s'agrippe à la langue comme on peut, à l'imparfait du présent;pas de majuscule, pas d'effet de beau.je lis en apnée car le rythme le veut et j'entre dans ces textes poétiques autant que politiques pour trouver un monde qui est le mien et qui s'en va pourtant, qui est déjà parti;Je suis désorientée au nord du futur.

 

 NOUS SOMMES ALLES sommes

allés au devant de nous-mêmes ne craignant ni la fatigue ni

les épreuves nous cherchons asile pour nos exils intérieurs des replis

stratégiques traversant des nuits plus nocturnes que la nuit tel

 qui marche et déploie son pas nous avons vu

les usines désaffectées vu

les industries pétrochimiques usines à gaz centrales électriques

 réacteurs nucléaires

la domestication des êtres le contrôle des flux migratoires le bitume

brûle nos semelles respirer

non pas un renoncement respirer

sans heurts sans déchirement de temps certains

attendaient la promesse de nouveaux

possibles mais personne jamais

N'est venu personne

n'a déclenché l'alarme  

 

Christophe Manon au Nord du Futur Editions nous, 2016

 

 

  

 

 

 

 

19:25 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christophe manon, au nord du futur, editions nous