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10 décembre 2021

Evaristo

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©florencechapuis

 

 

 

Ce qui soulève la terre et les astres

Cette aube dans le ciel déchiré

Ce feu qui prend aux chimères

Ne crains pas cette lumière qui t’étreint

Dépose ta coupe pleine

Entre l’effroi et la beauté

Ami

Tu n’as rien perdu de la vie

Quitte à présent la floraison des ténèbres

Va d’un pas égal

Entre ton enfance de berger et le grand horizon pâle

Où tu as ta demeure

Dépose  encore une poignée d’amandes et d’olives

Tes leçons de l’exil

Toi qui réfugié demandais des espadrilles

 Pour traverser l’innommable

Tu n’es plus l’étranger de personne.

 

 

Texte publié dans le numéro 65 de la revue Le Croquant 2010

 

 

 Exposition jusqu'au 19 décembre à la Fondation Renaud  au fort de Vaise.

 

 

05 décembre 2021

La chaise de Van Gogh , nouvel article

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©paolapigani

 

 

Un grand merci à Thierry Renard, aussi fort en amitié qu'en poésie.

 

Sur le site  En attendant Nadeau  . 1er décembre 2021

 

Paola Pigani, La chaise de Van Gogh. La Boucherie littéraire, coll. « Sur le billot », 108 p., 15 €

Il y a quelques livres, rares, qu’on ne cesse de relire, dont on ne parvient plus à se défaire. La chaise de Van Gogh, recueil de Paola Pigani, est de ceux-là. Histoire de chaises, vides pour la plupart, de vieilles chaises trouvées par hasard, celle de Vincent, le peintre devenu célèbre après sa mort, et celles, plus nombreuses, de Lino, le familier, tous les deux réunis pour l’occasion. Car cet ouvrage sonne comme un hommage aux accents de nostalgie. Le père, immigré italien, ouvrier-paysan, trieur de ferraille, saute d’une langue à l’autre. Le père est ici le personnage principal, au milieu des phrases offertes comme des vers accomplis, et comme des toiles peintes. Mais c’est la mère qui continue de faire lever la pâte à pizza. Et il reste tous les souvenirs, l’odeur du feu dans l’enfance, le bout du champ, les ciels d’hiver, les mains du père, la polenta, le dernier exil… À lire et à relire, sans fin. Un poème-récit où chaque mot compte. Émotion garantie. Thierry Renard

 

 

30 novembre 2021

Et ils dansaient le samedi

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©paolapigani

 

 

 
Samedi 27 novembre, la compagnie du Chien jaune a donné de la voix à la mémoire ouvrière de Vaulx en Velin à travers l'usine Tase. Malgré une température de , plus de 200 visiteurs ont répondu présents sur toute la journée pour écouter des extraits de différents livres  et  témoignages  liés à la cité Gillet, chanter l'Internationale et Bella Ciao à pleins poumons , le rouge au cœur , le bleu ( de travail) en tête et danser au son du musette avec l'accordeonniste Gregory Chauchat.
 
Merci aux association Vive la Tase, Dans tous les sens, L'improbable, Silk me Back, Gregory Chauchat.

 

 

Voici un aperçu de la journée :

https://soundcloud.com/user-271442180/journee-theatralise...

 

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22 novembre 2021

Rendez-vous à l'usine

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Bambane à la TASE du 27 novembre 

 

Rendez-vous au 4 Allée du Textile le samedi à 10h ou à 14h pour une visite théâtralisée d'1h30 de l'usine TASE.

L’accès au Passage des Viscosiers sera fléché à la sortie du métro. Vous trouverez aussi dans ce mail un plan qui vous mènera au point de rendez-vous.  

Tout au long de la journée, en plus des visites guidées, nous vous proposons :

·        Un espace débat et lecture avec Paola Pigani

·        Un espace dédié aux livres, affiches et documents disponibles sur l’ensemble Cusset-TASE

·        Un espace vidéo pour découvrir les témoignages des sœurs Bozi et des sœurs Pérez, anciennes ouvrières de l’usine

 

Après la visite de l’après-midi, dès 16 heures, il vous sera proposé de partager avec les organisateurs de la journée un moment convivial avec soupe, vin chaud, fromage et gâteaux.

De plus, il vous sera possible d’assister à une performance de Grégory Chauchat, accordéoniste qui évoquera aux côtés de Paola Pigani les bals musette des années 1930.

Contrairement aux visites guidées, il vous sera demandé une petite participation pour couvrir les frais de la fin de la journée :

 

10€ minimum

20€ en soutien à l’action menée pour donner la parole aux viscosiers.

Le paiement ne peut être réalisé que par chèque ou liquide. 

 

11 novembre 2021

11 novembre

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©paolapigani

 

 

 

 

 

 

Un arbre est mort ce matin

Tombé

Rue des lilas à 8h30 ce 19 mars 2014

Je ne connais ni son nom si son âge 

Il y a un linceul dans le ciel

Qui  n’atteindra  jamais  ses branches

Un linceul  bleu inutile 

L’élagueur qui  a tué l’arbre

A un Jésus tatoué sur la peau du cou 

 Dans une boutique franchisée

Du  centre commercial  la Part-Dieu

Une  promotion  s’affiche Men in blue :

Moins 25 % sur tous les vêtements bleus

Il y a un siècle

Ceux des tranchées

Portaient l'uniforme Bleu Horizon

 Moi, j’étais un de ces gaillards  de 14-18

Le feu est entré en moi

Par les oreilles

Alors que je les avais bourrées de mie de pain

Les tranchées, ce n’était pas des sauts de loup

Les bêtes c’était nous

La bête c’était moi

J’ai essayé de monter

Dans le bruit

Dans la lumière noire

Dans la poussière

Dans le magma suffocant

Qui déjà brulait mes poumons

 Brulait mes baisers

Qui ne reviendraient pas sur ta bouche

La soif aussi est entrée

Dans ma gorge

Dans mon sang

S’est installée

Dans une demeure vide

Alors je suis monté sur un talus

De là

 J’ai vu

Des amas d’ailes froissées

Des souvenirs de corps

J’ai senti l’odeur des chairs brûlées

L’odeur de l’horizon

 Bleu rouge

J’ai écarté mes bras

J’ai attendu

Je ne suis pas mort

J’ai glissé sur la dépouille d’un officier

Dans le  merdier de la guerre

Je me suis planté au milieu

Sans drapeau sans cri

C’est là que j’ai cru mourir

Depuis je chevauche des nuits sans fin

Je fais corps avec la bête

J’irai jusqu’au  bord du vide

Là où les hommes  auront lâché leurs armes

Promettez-moi quelques cris de flamme[1]

Promettez-moi de mettre les voiles

De courir sans peur

 Que vos talons s’élèvent

Dans la poussière des villes

Des champs

Dans la poussière de vos prières.

Je lègue à l'avenir l'histoire de Guillaume Apollinaire


 Qui fut à la guerre et sut être partout


 Dans les villes heureuses de l'arrière


 Dans tout le reste de l'univers


 Dans ceux qui meurent en piétinant dans le barbelé


 Dans les femmes dans les canons dans les chevaux


 Au zénith au nadir aux 4 points cardinaux


  Et dans l'unique ardeur de cette veillée d'armes
[2]

 

 

 

Paola Pigani

 

 

[1] Guillaume Apollinaire, Calligrammes, poème de la paix et de la guerre 1913-1918.

[2] Ibid

 

Texte paru dans l'anthologie consacrée à Guillaume Apollinaire Hommes de l'avenir, souvenez-vous de nous! Sous la direction de Thierry Renard. 

Editions La Passe du vent 

 

 

03 novembre 2021

Prochaines rencontres en novembre

 

Samedi 6 et  dimanche 7 novembre

 

http://foiredulivredebrive.net/page_id=3752/index.html

 

Samedi : 15h45

« Histoire de vies », avec Clélia Renucci et Frédéric Ploussard au Forum des Lecteurs.

 

 

Mercredi 17 novembre

 

Librairie Calligrammes à La Rochelle 19h

24 rue Chaudrier 

 

 

Jeudi 18 novembre

 

Librairie des thés à Surgères 20h30

 

Vendredi 19 novembre

 

Librairie L’arbre à mots à Rochefort 18h30

 

Samedi 20 novembre

 

Librairie des Halles à Niort 11h

 

Jeudi 25 novembre

Médiathèque de Saint-Cyr-au-Mont-d’Or, organisé avec la librairie Mystère et Boule de gomme 18h30

Médiathèque : 6 rue des Écoles -

 

Vendredi 26 novembre

Librairie La Madeleine à Lyon 19h

 

Samedi 27 novembre

Journée avec Vive la Tase à Vaulx en Velin

 

 

14:39 Écrit par Paola Pigani dans Agenda, Et ils dansaient le dimanche | Lien permanent | Commentaires (0)

01 novembre 2021

Et ils dansaient le dimanche dans le fil de Mirontaine

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En ouvrant ce nouveau livre de Paola Pigani,  retraçant  l'arrivée en France d'une jeune hongroise c'est ce tableau d'Angelo Tommasi Gli emigranti qui se déploie. 

La fiction est ce qui reste pour combler les silences d'une génération à l'autre. Paola Pigani raconte le tempo commun d'un groupe d'ouvriers exilés d'Italie et de Hongrie. Sjonza, Elsa, Bianca, Marco sont comme les vêtements d'une même lessive  qu'emporte le tambour de l'industrie textile  au début du XXème siècle.  Ils sont une même masse textile qui tourne et tourne encore,  chaque dimanche,  au bord de la Rize.

Les saisons rythment la narration,  les gestations, les fêtes dominicales  à  la cadence des machines de production du viscose. 

Le filage s'associe au verbe, liant la fibre tant à la matérialité du monde qu'à des strates plus symboliques.  Les " petites Italies" réinventent une identité locale près de l'usine.  Le groupe habite un temps cyclique,  sans cesse répété dans l'atelier.  Chacun accomplit ensemble les boucles du temps: de l'insoumission à l'avènement du Front populaire. 
Le fil de narration véhicule fonction et signe de l'immigration. On comprend la matière,  sa provenance et sa finitude. L'industrie textile exerce une influence profonde sur les cadres mentaux  des immigrés,  rejetés, insultés, discriminés.
Le viscose porte le monde en tous sens à la Tase. Il naît d'une tige si grêle que l'on tresse , non intacte mais brisée,  broyée et réduite par la violence,  comme celle que l'on impose au corps ouvrier.
Toute la langue de Paola Pigani sur le tissage et le monde de l'usine se fait métaphore pour expliquer le fragile équilibre des forces qui sied au groupe. Un terreau fertile à la division au travail de chaque protagoniste.  Ce texte est un subtil équilibre des tensions à l'oeuvre dans la science combinatoire de la politique du Front populaire.  C'est la fusion des contraires où le faible et le fort s'affrontent pour un vivre ensemble plus harmonieux. 

Sjonza ajuste son corset,  non celui de la rigidité des contremaîtres ou d’ un mari, mais bel et bien celui de la liberté.

 

 

Paolina Miceli

 

 

 

31 octobre 2021

Une part de nous

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©paolapigani

 

 

Chaque être perdu emporte une part de nous; 
Mais un croissant subsiste,
Que les marées appellent, comme la lune,
Par une nuit troublée. 

Émilie Dickinson

Traduction Claire Malroux

 

 

12:08 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Émilie dickinson, claire malroux, quatrains

29 octobre 2021

A fendre pierre

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©paolapigani

 

 Le monde est plein de voix qui perdirent visage
Et tournent nuit et jour pour en demander un.

Jules Supervielle

 

 

 

 

08:15 Écrit par Paola Pigani dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : jules supervielle, le forçat innocent

26 octobre 2021

La vérité de l'immobile temps

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©paolapigani

 

 

"Tout ce qui naît de cette source épaisse y retombe englouti, et le monde entier pèse sur un point d'eau. Ainsi nous rencontrons en nous mêmes au hasard des années cet instant qui soutient la grandeur substantielle du monde, la vérité de l'immobile temps, nous, un reflet. "

Luc Dietrich. Emblèmes végétaux. Éditions Le temps qu' il fait.